Alors que le jeune métissé s'apprêtait à entrer dans le dortoir des filles, Hermione pleurait silencieusement dans son lit rouge et or. Elle pleurait ses parents. Encore. Même si elle avait voulu arrêter de verser des larmes. Elle pleurait encore. Quand est ce que cela s'arrêtera ?
La brunette se sentait seule. Très seule. Elle ne parlait plus à ses seuls amis, elle les repoussait même. Mais involontairement. Dès qu'ils l'approchaient, elle les fuyait, leur répondait sèchement ou les repoussait. Pour quelle raison ? Aucune idée. Mais elle regrettait à chaque geste qu'elle faisait juste après. Ils avaient essayé longtemps, ils avaient persévéré, ils avaient gardé espoir qu'au moins une fois, elle leur aurait expliqué ce qui n'allait pas. Qu'elle s'exprime. Qu'elle se confie à eux.
Mais non. Rien n'est arrivé. La jeune fille continuait ses journées, seule. Elle avait honte d'elle-même. Voyant des groupes d'amis rire, des couples s'échanger des regards amoureux, des personnes se disputer la faisaient énormément souffrir. Parce que rien de cela ne lui arrivera. En tout cas, plus maintenant. Ses amis devaient la détester. D'ailleurs, étaient-ils toujours amis ? Hermione n'en savait rien. Mais depuis la mort de ses parents, elle était détruite et brisée en mille morceaux. La jeune fille ne se sentait pas prête à tout dévoiler à ses amis. Elle allait fondre en larmes - ce ne serait pas une surprise, sachant qu'elle le fait assez régulièrement - mais devant ses amis, elle se sentirait tellement faible, petite et nulle.
Oui, notre brillante Hermione Granger, avait horriblement peur du regard des autres. Elle avait essayé de ne pas y faire attention, mais c'est impossible. Elle ne faisait attention qu'à ça. Malheureusement.Le jeune homme, qui venait d'entrer dans la pièce, découvrit une brunette affalée sur son lit en pleurs. Cette image lui brisa le coeur et il s'approcha doucement de la jeune fille. Pour son plus grand malheur, il cogna son pied contre une valise des filles Gryffindor et attira l'attention d'Hermione, qui, se reprit en main, et cria :
- Encore toi ! J'n'en peux plus, tu m'espionnes vraiment ?! Laisse moi seule !
- Non, je viens juste te voir, répondit simplement le jeune homme.
- Moi je ne veux pas te voir, dit sèchement la brunette.
- Pourquoi tu n'es plus comme avant ? Demanda-t-il simplement.
Cette question la fit chavirer. C'est vrai ça, pourquoi n'était-elle plus comme avant ? À cause de la mort de ses parents, cette mort qui semblait tout justifier aux yeux de la jeune fille.
Mais le métissé n'était pas d'accord, elle ne devait pas changer pour n'importe quelle raison. Hermione devrait continuer à vivre, certes, toujours triste de ce qui a bien pu lui arriver.
Avant, ils riaient tous ensemble, se racontait de croustillantes anecdotes et se remémoraient d'anciens faits. Puis, ils insultaient les professeurs désagréables ainsi que les Serpentard. Aussi, ils créaient des histoires plus folles les unes que les autres pour accueilir les fous rires à bras ouvert.
Mais depuis cet étrange événement donc Hermione n'avait dévoilé à personne, tout avait changé. Une place était vide aux soirées entre amis et personne ne prendra cette place. Plus personne ne les ramenait à l'ordre. Plus personne ne se disputait avec Ron pour un rien. On ne trouvait plus personne en pleine lecture près du feu de cheminée.- Les choses changent, lança tristement Hermione.
- Qu'est ce qu'il t'est arrivé ?
- Pars.
- Pourquoi tu ne nous fais pas confiance ?
- Pars, j'te dis.
- Tu peux compter sur nous, on est là pour toi, continua Dean.
- DÉGAGE ! S'emporta la brunette. C'est faux, personne n'est là pour personne, on est tous seul dans ce monde, d'accord ? Quand est-ce que tu le réaliseras ? Ce ne sont que des foutaises ! Continua-t-elle, la voix coupée par les larmes qui coulaient sur son visage.
Hermione avait hurlé ce moment. Tellement fort qu'on aurait même pu l'entendre à l'autre bout du château. Tout était devenu silencieux. On n'entendait plus le brouhaha de la salle commune. Tout le monde s'était tu quand ils entendirent la brunette crier. Sûrement sous le choc. La rouquine s'empressa de rejoindre le métissé ainsi que la jeune fille, et se vit accompagné de son frère et de son petit ami. Elle ouvra violemment la porte et découvrit sa meilleure amie, les poings serrés et la machoire crispée. Mauvais signe. Puis, elle put imaginer Dean, complètement perdu, qui était de dos. Mais ce n'était pas le moment de rester comme ça. Ginny rappela les gens à l'ordre :
- T'as pas entendu Dean ? Elle t'a demandée de dégager !
Ce dernier se retourna, encore plus perdu de voir Harry, Ron et Ginny ici. Il s'exécuta rapidement, avant que la jeune Weasley au fort caractère ne pique une crise de colère. D'ailleurs, celle-ci était rouge de rage. Son petit ami semblait étonné mais sans plus, sûrement habitué au caractère de sa bien-aimèe. Quant à son frère, il avait l'air ahuri devant le spectacle qui s'était passé sous ses yeux. Instinctivement, les trois amis se rapprochèrent lentement de leur amie.
- Mione ? Appela craintivement Ron.
- Quoi ? Demanda Hermione un peu plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu.
- Laisse tomber, dit celui-ci en partant du dortoir, agacé.
- Hermione ! S'indigna Harry.
- Merci, je savais que je m'appelais Hermione, ricana-t-elle.
Là c'en était trop. L'Élu resta bouche bée devant les mots de sa soeur. Sa meilleure amie venait de répondre comme lui répondre Malefoy.
Ginny, elle, n'en revenait pas. Comment la douce, gentille, brillante, attentionnée Hermione Granger pouvait arriver au même stade que Malefoy. Cette dernière prit la main de son petit ami et avant de se rediriger vers la salle commune, elle lança :- Je ne sais pas ce qui t'arrive en ce moment Mione. Mais je te reconnais plus. Où est passée la Hermione que j'ai connu pendant les vacances au Terrier il y a quelques années ? Je me le demande. En tout cas, nous sommes là pour toi mais apparemment tu as mieux à faire.
Puis, elle disparut avec Harry, au bord des larmes. Elle, qui ne pleurait jamais, laissait échapper des sanglots de temps à autre et son copain lui séchait rapidement ses larmes et la prenait dans ses bras en lui murmurant que ça ira. Mais lui aussi souffrait, horriblement.
- Elle ne se rend pas compte de ce que ça fait, soupira Ron, énervé.
- N'en rajoute pas, vieux, on en a assez eu ce soir, rappela le Survivant.
Le rouquin, au plus grand étonnement de tous, hocha la tête et se tut.
Cette soirée était triste et calme. Une grande première pour les Gryffondor.

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Ne me fuis pas
FanfictionPerdre ses parents est sans doute l'une des pires choses au monde, perdre ses amis l'est aussi. Voilà ce que la brillante Hermione Granger traverse lors de sa sixième année à l'école de sorcellerie Poudlard. Souhaitant épargner son chagrin à ses am...