Ne me fuis pas

Chapitre 11

- Il m'énerve.

- Arrête s'il te plaît...

- J'en ai marre de le voir.

- Tu ne peux pas arrêter de toujours rejeter ta colère sur nous, Ron ?

- Mais je n'en peux plus de lui, tu comprends ?!

- On n'y peut rien, il est resté, nous avons abandonné. C'est comme ça.

- J'en ai plus qu'assez, assez de lui !

- Tu m'écoutes quand j'te parle ?

- Vint-quatre heures sur vingt-quatre pour être aux petits soins, la faire rire, l'aider...

- Ron, tais-toi. Sérieusement.

- Mais honnêtement tu réagis des fois ?

Une énième dispute entre les deux meilleurs amis, si on pouvait toujours les considérer comme. Le rouquin devenait chaque jour de plus en plus jaloux de son ami. Lui, ne pouvait rien avec elle. Mais lui, pouvait. Lui, ne pouvait pas lui parler. Elle le fuirait. Lui peut aller lui parler. Elle restait. Déjà que cela l'énervait au plus au point, imaginez si c'était pareil pour tout le reste des choses.

- EST-CE QUE TU TE RENDS COMPTE QU'ON L'A PERDUE ? QU'ON A PERDU NOTRE MEILLEURE AMIE ? S'écria Ron.

- J'EN AI MARRE MOI AUSSI. MAIS EST-CE QUE JE LE REJETE SUR TOI ? NON ! J'EN AI RAS LE BOL DE TES PIQUES DE COLÈRE ! Répliqua l'Élu, plus qu'énervé.

D'un geste brusque, il attrapa sa veste qui était à côté de lui sur son lit. Le Survivant lança un regard noir, rempli de haine à Ron et quitta le dortoir des garçons. Nous devions être le soir, aux alentours de dix-huit heures. Les cours s'étaient terminés il y a environ une demi-heure. Les deux amis s'étaient directement rejoint dans leur dortoir, chacun allongé sur son lit, regardant en haut. Ils discutaient tranquillement. Jusqu'à ce que le sujet soit le sujet redouté par Harry : Hermione. Chaque fois, chaque fois l'on prononçait son nom ou celui de Dean, le rouquin s'énervait et defoulait toute sa jalouse ainsi que sa colère sur sa soeur et son meilleur ami. Leurs disputes étaient nombreuses mais courtes. C'était toujours le même scénario qui se répétait : Ron s'énerve - ils s'ignorent - Ron s'excuse. Tout était simple. Mais là, c'en était trop pour le jeune Potter. Il en avait marre de ça. Marre qu'il se plaigne. Marre qu'il croit qu'il ne se rend pas compte de la situation. Mais que pouvons-nous faire ? J'y réfléchirais plus tard, soupira-t-il finalement. Le brun rejoignit sa petite amie, assise en compagnie de Luna Lovegood autour d'une table. Harry n'avait aucune idée de ce qu'elles pouvaient discuter, avec Luna, on ne sait jamais.

- Bonsoir Harry, tu m'as l'air bien énervé ce soir, déclara la voix rêveuse de la Lovegood.

- Une dispute avec Ron mais ne t'en fais pas, Luna, répondit simplement l'Élu en s'asseyant à côté de sa copine.

- Toujours pareil ? Demanda Ginny.

- Toujours pareil, affirma-t-il. De quoi parliez-vous ?

- De ce qui affecterait autant l'état d'Hermione.

- Vos propositions ?

- On ne sait pas vraiment, Harry. Je soupçonne toujours les Joncheruines, suggéra la blonde. Mais je ne pense pas qu'ils puissent avoir un tel impact. Ils t'embrouillent juste le cerveau. Je ne sais pas encore si les Joncheruines peuvent faire croire des choses. Nous irons en chercher avec mon père pendant les vacances de Noël.

- Oh, tu me diras si tu en trouves. J'aimerais beaucoup voir à quoi ça ressemble, Luna, déclara la voix calme de Ginny.

- Avec plaisir, Ginny ! S'exclama-t-elle en souriant. Désolé les amis, je pense que je vais regagner ma salle commune. Je dois aller faire mes devoirs, les B.U.S.E.S sont importantes !

- Oh oui, tu as raison, bonne chance Luna ! Lança l'Élu.

- À toute à l'heure, dit la jeune Lovegood en trottinant vers la sortie.

Ses cheveux blonds clairs légèrement ondulés passaient de gauche à droite, selon ses pas. Elle s'arrêta seulement pour que la Grosse Dame lui ouvre la porte. Après cela, elle avait repris son petit trottinement, chantonnant un petit air.

- Je l'aime beaucoup, Luna, c'est une fille cool, assura la rouquine en riant.

- Elle est bizarre, mais oui, elle est sympa, souria le brun en retour.

Le jeune couple se rapprocha et se saisirent la main. Ginny posa sa tête sur l'épaule d'Harry alors que ce dernier lui caressait les cheveux. Ils appréciaient ces quelques petits moments entre eux. Se rappelant de chaque trait de visage, chaque expression et chaque toucher.

- J'en ai marre de Ron, soupira le Survivant.

- On n'y peut rien, Harry... Laisse passer, on verra ce que l'avenir nous réserve, dit-elle en lui faisant un rapide baiser sur la joue.

- J'espère que c'est quelque chose de bon.

Ron, agacé, sortit en furie du château pour aller marcher. Ne sachant pas vraiment où aller, il se dirigea vers la forêt interdite. Alors que l'air froid de l'endroit tapait sur son visage, le rouquin marchait encore et encore. Il cherchait un moyen de libérer sa rage. Ne se rendaient-ils donc pas qu'ils avaient perdu leur "meilleure amie" ? Que faisaient-ils pour la récupérer ? Rien. Ils ne faisaient rien. Seulement attendre. Comme si du jour au lendemain, elle allait revenir comme si rien ne s'était passé. C'est impossible. Il faut être là pour elle. Eux ne le faisaient pas mais lui le faisait. Pourquoi tout était si compliqué. Ron se mit à hurler, hurler toute sa colère, son incompréhension, hurler des questions sans réponse. Puis à frapper l'énorme arbre qui se trouvait près de lui. À chaque coup, ses poings devenaient plus rouges. L'écorce tombait peu à peu sous ses frappes et s'incrustait parfois dans ses ongles. D'un coup, il reçut des flashs de ses moments avec Hermione. Sa voix, son rire, leurs discussions, ses manières, ses idées, leurs disputes. Ron s'écroula par terre. C'en était trop. Il avait perdu tous ces moments, il l' avait perdu. Rien n'arrivera plus. Sa vue se brouilla et son nez picota. Des larmes menaçaient de couler. Ron se remémorait sans cesse des moments. Lui et Hermione ou encore eux trois. Le rouquin se surprenait à rire parfois. Il riait quand il se rappelait de leurs rires et pleurait de tristesse en même temps. Quel mélange ! me direz-vous. Cette fois, il était décidé.

Il faut faire quelque chose.