Ne me fuis pas

Chapitre 18

Après qu'Hermione ait disparu de la pièce, il attendit rageusement quelques secondes avant de s'avancer. Des secondes qui lui paraissaient tellement longues qu'il accélérera le décompte.

- Bordel mais qu'est ce qui tu lui as dit encore ?! S'écria Ron en sortant de l'ombre des escaliers en se dirigeant vers Dean.

- Oh, salut Ron, souria innoncemment ce dernier.

- Ton sourire d'ange tu vas te la garder solo, qu'est ce que t'as raconté à Hermione ?

- Nos discussions habituelles, pourquoi ?

- Et dernièrement ?

- Qu'est ce que tu peux être casse pieds ! Je t'ai déjà répondu, ça te suffit pas ? Qu'est ce que t'as ?

- Oh moi rien, juste, voyons, commença le rouquin en faisant mine de réfléchir, Hermione a bugué cinq minutes et elle s'est enfuie dans le dortoir des filles, mais noooon, tout va bien, poursuivit-il ironiquement en faisant de grands gestes.

- Quoi ? Comment ça ? S'étonna le métissé.

- Te fous pas de moi, Dean.

- Je lui ai juste partagé une réflexion, c'est tout ! Tu peux me laisser maintenant ? S'énerva-t-il.

Le Weasley soupira bruyamment et longuement pour montrer sa collège avant de quitter la salle commune en marmonnant des injures dans sa barbe. Il prit sa veste ainsi que son écharpe aux couleurs de sa maison et rejoigna le lac, désormais gelé, de Poudlard. Il descendit les nombreux étages et se couvrit en même temps et se rendit compte avec mécontentement qu'il avait oublié son bonnet.

- J'en ai marre, mon dieu. Et lui là
"Je lui ai juste partagé une réflexion, c'est tout ! Tu peux me laisser maintenant", S'exclama-t-il en prenant une voix différente de la sienne. P'tit con.

Ron poussa un long soupir avant de marcher en appuyant chaque pas. Ainsi, tout le monde qui passait par ici put remarquer la mauvaise humeur du rouquin. Un groupe de troisième ou de quatrième année passait par ici et parlaient du Weasley, chuchotant des "J'ai entendu dire que..." ainsi que des "Et à ce qu'il paraît..." avec tout un tas de mensonges derrière.

- Ils m'énervent eux, dit-il pour lui-même avant de soupirer une énième fois. Un jour je les égorgerai.

Quand il se rendit compte que c'est bon, ça y est, il avait descendu les sept étages, il ne put que sourire à la vue du Poudlard enneigé. Quelques petits flocons de neige blanc tombaient du ciel gris et venaient s'abattre sur son visage puis fondaient doucement au contact de sa peau chaude. Ron s'avança dans l'épaisse couche de neige et vit ses empreintes s'y marquer. Plus il avança, plus il découvrit la beauté du paysage blanc. Les arbres étaient comme parsemé de poudre blanche tout comme le château qui n'était que magnifique. Les élèves les plus jeunes, gants, écharpes et bonnets sur eux, étaient en pleine bataille de boule de neige et riaient à gorge déployée. À cet instant précis, Ron regretta de s'être disputé avec son meilleur ami et sa soeur. Ils auraient été là aussi, à se lancer de la neige puis retourner dans la salle commune près de la cheminée, se remémorant des meilleures chutes. Ils auraient aussi peut-être fait un gigantesque bonhomme de neige et si Hermione ne se serait pas éloignée, elle aurait ajouté quelques détails pour obtenir la perfection. Elle se serait impliquée et aurait souri en profitant de la vie. Mais tout cela n'arrivait pas cette année.

Cette année, rien ne se sera passé comme prévu.
Cette année, Ron sera seul.
Cette année, Hermione sera dévastée.
Cette année, Harry n'en pourra plus.
Cette année, le trio d'or n'existera pas. Il n'existe plus.

Le voici planté en plein parc de Poudlard, entouré des enfants qui s'amusent, entouré d'amoureux qui se promènent main dans la main, entouré de personnes heureuses. Alors elle était comme ça, la vie ? Elle vous fait vivre les meilleurs moments de votre existence puis c'est le bouleversement total, plus rien ne va ? Se résumait-elle à ça ? Non. Ce que je vis n'est rien. Ce n'est pas important. Ce n'est pas grave, pensait Ron intérieurement.
Mais, est-ce vrai ? Harry, Ron ou Hermione, ne se sentent-ils pas détruits de l'intérieur sans chacun d'entre eux ? Comment vous sentiriez-vous si, du jour au lendemain, vous et vos meilleurs amis depuis 5 ans se sépariez, comme ça ? Est ce que ces simples choses peuvent vous faire changer ? Ras le bol des questions à la noix, souffla le Weasley.

Le jeune homme s'avança et observa tous ces enfants heureux et inspirant la joie de vivre hurler et courir dans tous les sens. Jusqu'à ce qu'une personne attira son attention. Il s'approche de celle-ci lentement, comme pour ne pas l'effrayer. Une légère brise traversa le parc et Ron ne put que frissonner et remonta ses épaules pour protéger un peu plus son visage.

- Hermione, dit-il doucement.

- Ron, répondit-elle d'une voix brisée.

- Je ne te pensais pas ici.

- Moi non plus, je ne sais pas ce que je fais là. À rester sur ce vieux banc et regarder les enfants jouer. Je sais pas, continua la brunette au bord des larmes.

- Tu as regardé les rêves des autres élèves ? Demanda Ron en s'asseyant à ses côtés.

- Pas vraiment. Et je ne voulais pas tellement voir le mien.

- Moi je suis allé les voir il n'y a pas longtemps. Tout le monde était anonyme mais je pense que j'ai pu reconnaître quelques personnes.

Hermione ne répondit pas et se contenta de lever les yeux vers le ciel, observant le ciel gris et des petits flocons de neige tomber. Le jeune homme fit de même mais ne trouvait rien d'intéressant à cela. Mais ça n'avait pas l'air d'être l'avis de la Gryffondor. Elle avait même fermé les yeux et respiré un bon coup.

Elle a l'air tellement sereine comme ça, pensa le rouquin en souriant.

Quelques minutes plus tard, la brunette se leva, sous l'incompréhension de Ron. Pourquoi partait-elle comme ça, après un long silence ?

- Hermione, arrête de me fuir, souffla-t-il tristement.

***

Hey !
Je vous retrouve avec joie pour ce chapitre que je trouve un peu... Bizarre ? Mais ça va, j'en suis contente.

À bientôt tout le monde et merci de toujours lire et commenter mon histoire, ça me fait tellement plaisiiiir ❤ !