Chapitre 56

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Hermione ne saurait dire si elle était triste ou en colère. Mais elle savait qu'il y avait quelque chose en elle qui s'était détruit et qui faisait mal, très mal. Une douleur mentale. Elle ne savait pas si elle avait le droit de lui en vouloir. Mais elle savait qu'en les voyant, ses jambes se sont mises à trembler tellement fort qu'elle est tombée. Elle ne savait pas s'il se rendait compte du mal qu'il lui faisait actuellement. Mais elle savait que tous les regards étaient braqués vers eux et que tous les Gryffondors s'étaient rapprochés d'eux. Elle ne savait pas s'il l'aimait. Mais elle savait que elle, elle l'aimait, lui.

Ron et Lavande s'embrassaient langoureusement, mais Hermione aurait plutôt dit qu'ils se dévoraient.

Hermione était complètement détruite, à genoux par terre, les nombreuses larmes coulants sur ses joues sans s'arrêter. Elle avait tant espéré que ce que lui disaient sa meilleure amie et son meilleur ami soit vrai qu'elle en avait oublié la vérité. Ron ne pouvait pas s'intéresser à elle, il préférait évidemment les filles comme Lavande.

Il avait été là pour elle durant toute cette année, il l'avait réconfortée et changée les idées. Il l'avait fait rire tout comme pleurer, mais il avait été là. Il la rendait heureuse chaque jour, en disant quelques blagues ridicules pour détendre ses amis, en faisant semblant de s'intéresser à ce qu'elle racontait ou sa rapidité à arriver à table pour les repas. Alors oui, Hermione l'aimait. Elle l'aimait, l'aime et l'aimera. Mais lui, non. Et c'était beaucoup trop dur à accepter, de se faire à l'idée qu'on ne sera jamais aimé en retour. La brune avait l'horrible impression de ne pas être assez bien, assez belle, assez drôle ou assez féminine. Mais peut-être qu'elle ne l'était réellement pas assez. Elle entendait les applaudissements et les félicitations des Gryffondors pour le nouveau couple de Ron et Lavande dans la salle, ils avaient sûrement dû mettre fin à leur baiser, enfin. Alors avant que la fête ne reprenne, tant bien que mal, titubant, Hermione regagna son dortoir. Elle entendit plusieurs pas derrière elle qui devaient sûrement appartenir à sa meilleure amie. Seulement, Granger s'en fichait. Elle voulait être seule, s'isoler, ne plus entendre des autres, particulièrement de lui, ou plutôt eux.

C'était dingue à quel point ce rouquin avait tant de pouvoir sur elle. Il pouvait la rendre heureuse avec seulement quelques mots tout comme la briser en quelques secondes.

Hermione ne prit pas la peine de se changer en pyjama et se jeta sur son lit. Elle pleura toutes les larmes de son corps sur son oreiller et oublia même Ginny qui était arrivée dans son dortoir. La rouquine s'agenouilla au chevet de la brune et lui caressa doucement le dos. Elles terminèrent le reste de la soirée comme ça. La sixième année s'endormit au bout de plusieurs minutes et Ginny retourna dans son dortoir. Demain, il faudra qu'elle parle sérieusement à son crétin de frère.

****

- Ronald ! Cria la rouquine à son frère quand elle le repéra dans la Grande Salle, ce qui intéressa tous les élèves qui tournèrent leur tête vers eux.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Soupira-t-il, agacé.

- Je veux te parler.

- Vas-y.

- Je me suis sûrement mal exprimée, s'excusa-t-elle pour de faux. Je veux te parler, à toi seul, se reprit-t-elle en lançant à regard à Lavande qui était assise à côté de Ron.

- Je reviens, assura machinalement le rouquin à la blonde.

Le Weasley suivit sa petite soeur qui quittait la Grande Salle pour aller dans un couloir vide. En réalité, Ron n'aimait pas Lavande. Il ne savait pas ce qu'il lui avait pris de l'embrasser en retour. Mais le sentiment nouveau d'être voulu par une fille avait pris l'emprise sur lui. Évidemment, personne ne le saura jamais.

- Je peux savoir ce que tu me veux maintenant ?

- Toi, tu me parles sur un autre ton ! Ordonna Ginny.

- Ne te prends pas pour maman, tu es plus petite que moi alors je te parle sur le ton que je veux, c'est d'accord ? Souffla-t-il.

- Non, je ne suis pas d'accord, si tu veux tout savoir.

- Bien, si c'est tout ce que tu voulais me dire, je te laisse.

- Non, tu restes ici ! Dit la rouquine en attrapant son frère qui prenait le chemin pour retourner dans la Grande Salle. Qu'est-ce qu'il t'a pris d'embrasser Lavande ? Tu passes ton temps à dire à Harry et moi-même que tu ne sais pas comment t'y prendre avec Hermione et tu vas te mettre en couple avec ta Lav-Lav ?

- Premièrement, ne l'appelle pas Lav-Lav, deuxièmement, mes sentiments ont peut-être changé, et troisièmement, je fais ce que je veux. Donc arrête de critiquer tous mes actes, je suis assez grand pour savoir ce qui est bien ou pas, cria-t-il.

- Bien, c'est d'accord, mais je voulais aussi te dire que je trouve que Lav-

- Ferme-la, Ginny, ferme-la ! Hurla le Weasley en la coupant. Tu es en couple avec Harry, Hermione a été en couple avec Viktor, et moi je n'aurais pas le droit d'avoir une petite amie ?! Tu es égoïste, tu veux à tout prix que je sois avec Hermione, mais je ne l'aime pas, je ne l'aime plus ! Je suis en couple avec Lavande, tout va très bien, alors laisse-moi être heureux non ?!

La rouquine eut les larmes aux yeux parce que ce que lui avait dit son frère et le ton qu'il avait utilisé l'avaient touchés. Alors avant qu'il ne puisse voir quoique ce soit de sa réaction, elle lui tourna le dos et courut dans le sens opposé. Ce qui faisait mal aussi, c'était qu'il avait dit la vérité. Elle ne pouvait le forcer à avoir des sentiments pour elle. En tout cas, il en avait. Mais maintenant il n'en a plus, enfin, ça c'est ce qu'il dit. Après tout, c'est humain d'avoir des sentiments pour quelqu'un puis de ne plus en avoir. Avait-elle le droit et une bonne raison de lui en vouloir ?

Ne me fuis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant