Chapitre 53

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Le lendemain, quand elle se leva, Hermione se sentit de mauvaise humeur. Elle ne pouvait pas s'empêcher de jalouser ces filles qui avaient approché Ron. Qu'avaient-elles fait par la suite, d'ailleurs ? La brune préféra ne pas s'attarder dessus. Elle s'habilla rapidement et soupira en voyant ses camarades dormir profondément en ce dimanche matin. La brunette se dirigea vers la Grande Salle où seulement quelques professeurs prenaient leur petit déjeuner en discutant joyeusement. De rares élèves étaient aussi réveillés et mangeaient avec leurs amis. La Granger s'assit seule à la table et attrapa une tranche de pain qu'elle tartina de confiture à la fraise. Elle la mangea distraitement, ses pensées se tournant vers ses parents. Chaque jour lui semblait beaucoup trop long sans eux, sans savoir qu'ils devaient être tranquillement à la maison. Pouvait-elle les revoir ? Est-ce que cette histoire de paradis était vraiment réelle ? Si oui, elle lui raconterait tout ce qu'il s'était passé depuis qu'ils étaient partis, là-bas, quand elle les reverrait. Hermione avait passé tellement de temps avec eux, elle n'acceptait toujours pas leur... mort. Pourquoi avaient-ils dû partir si tôt ? Elle avait besoin d'eux à ce moment-là, tous les sorciers savaient que Voldemort était bel et bien de retour. La Gryffondore savait qu'ils étaient désormais dans un meilleur endroit, mais ça fera toujours aussi mal. Mais elle devait tenir le coup. Ce n'était pas le moment pour se laisser détruire encore plus, bien que c'était dur. Cependant, la brune aurait tellement voulu les revoir une dernière fois. Et s'ils étaient juste partis pour se protéger en faisant croire leur mort ? Elle n'avait jamais vu leurs corps étendus par terre, sans vie. Elle ne tenait pas à le voir, d'ailleurs. Elle avait partagé tellement de moments avec ses parents, qui n'étaient désormais plus que de vagues souvenirs. Hermione sentit sa vue devenir de plus en plus floue, jusqu'à ce qu'elle sente des larmes couler sur ses joues.

- Hermione ?

Cette dernière sursauta, essuya rapidement ses pleurs et renifla. Enfin, elle tourna sa tête vers son interlocuteur, qu'elle avait reconnu grâce à sa voix qu'elle ne connaissait que trop.

- Ron.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? S'inquiéta le rouquin.

- Oh rien, rien, ce n'est pas grave, ni important, s'empressa-t-elle de dire.

- Tu sais, je suis là pour toi, lui sourit-il.

Son sourire lui réchauffa le coeur et elle ne put s'empêcher de le lui rendre.

- Tu es ma meilleure amie, finit-il.

Finalement, il aurait dû la fermer. Ses lèvres ne formèrent plus aucun sourire et elle sentit quelque chose d'invisible se briser en elle. Évidemment, il ne pouvait pas éprouver de sentiments pour elle. Elle passait son temps à la bibliothèque, à lire et à étudier. Elle n'était pas drôle et elle était moche. Ils passaient leur temps à se disputer et ne sont jamais d'accord. Ginny lui avait dit qu'il l'aimait aussi, que tout le monde le savait, sauf eux. Alors elle s'était dit que peut-être c'était possible. Elle avait eu de l'espoir. Mais voilà que tout s'écroulait. En voyant la mine étrange du Weasley, elle se força à sourire de nouveau.

- Toi aussi, mentit-elle.

Ron, n'ayant visiblement rien remarqué, se rassura.

- Pourquoi est-ce que tu pleurais ? Demanda-t-il doucement.

- Attends, tu es déjà levé ! Remarqua soudainement Hermione.

Ron ria légèrement et la brune se sentit rougir d'avoir pensé à haute voix.

- Oh, hm, mes parents, dit-elle simplement.

- Tu sais, il n'y a pas besoin de le cacher. On est tous les mêmes, tout le monde serait triste s'il perdait un ou des proches. Parfois, tout ça en fait trop, alors on a besoin de le faire sortir.

- Merci Ron.

Sur ce, elle disparut, le laissant seul, désemparé, à la table des rouges et ors.

***

Sans retourner dans la salle commune des Gryffondors comme elle avait normalement prévu, ses pas la menèrent vers les toilettes des filles. Sur son chemin, elle sentit ses larmes revenir de nouveau et couler sur ses joues, sans qu'elle ne puisse les retenir. Ces derniers temps, elle pleurait très souvent, beaucoup trop. Hermione croisa des élèves de Serpentard dans les couloirs qu'elle ne connaissait que de vue.

- Eh, la pleurnicheuse, te voilà de retour ! Cria l'un d'entre eux.

Mais elle n'en avait rien à faire, elle pleurait toujours et ne prendrait pas la peine de s'arrêter pour les insulter. Quand elle arriva à destination, elle ignora les paroles de Mimi Geignarde et s'enferma dans une des cabines. Elle passa toute sa matinée là-bas et personne n'était venue la voir. D'ailleurs, c'était tout bonnement impossible car ils ne pouvaient pas deviner où elle se trouvait. Elle se souvint alors de toutes les fois où elle était venue verser ses larmes ici. Tout d'abord, en première année, quand Ron l'avait insulté. Elle n'avait pas de souvenirs d'être venue ici en deuxième année. En troisième année, elle avait quasiment passé toute l'année sans ses deux meilleurs amis alors forcément, elle était souvent venue. Le Weasley accusait toujours son chat d'avoir tué son rat et ne la croyait pas quand elle lui assurait qu'il n'avait rien fait. En quatrième année, quand elle ne supportait plus ses disputes avec le rouquin. Et puis, maintenant. Elle se rendit rapidement compte que la grande majorité de ses larmes étaient à cause d'une même personne, Ronald Bilius Weasley. Pourquoi avait-elle dû tomber amoureuse de lui ?

En entendant les rires moqueurs du fantôme, Hermione eut une envie de meurtre et aurait souhaité la tuer, mais c'était impossible comme elle était déjà morte.

Elle ne s'était empêchée de penser cela à haute voix, n'ayant rien à faire de Mimi. Cette dernière hurla de rage avant de refaire distraitement d'étranges bruits.

***

L'après-midi, la brune découvrit que ses pensées étaient confirmées, personne ne s'était inquiétée de son absence. Mais ce n'était pas grave. Elle était actuellement dans la salle commune des rouges et ors avec Harry et Ron. Ils parlaient des joueurs de Quidditch professionnels, ce à quoi  Hermione ne prêtait aucune attention. Elle fut donc la première à entendre des coups de bec contre la fenêtre de la salle. Elle aperçut un hibou grand duc au plumage marron qui devait sûrement appartir à Poudlard. Elle lut "Harry Potter" écrit sur l'enveloppe avec une écriture mal appliquée ainsi que quelque chose qui semblait être des larmes dessus.

- Harry, il y a quelque chose pour toi ! Informa-t-elle en ramenant la lettre à son meilleur ami.

Ce dernier leva la tête et arrêta son discours sur un joueur de l'équipe de Quidditch d'Angleterre. Intrigué, il la remercia et lut la lettre devant ses deux meilleurs amis, plus que curieux de savoir ce qu'elle contenait.

- Enterrement d'Aragog vendredi soir prochain, résuma-t-il.

- J'en suis bien heureux ! S'exclama Ron.

- Qui est Aragog ? Demanda Hermione.

- Pour une fois que tu ne sais pas quelque chose ! Déclara le rouquin.

- Au lieu de dire ce genre de chose, tu ne peux pas me répondre ?

- Je te préviens, tu as de la chance de ne pas l'avoir rencontré, dit le Weasley.

- Une acromentule géante, répondit Harry, voyant que son meilleur ami ne répondrait pas.

- Il y a vraiment ça à Poudlard ? S'indigna la brune.

- Il y avait ! Corrigea joyeusement Ron.

- Ron, ferme la, dirent Harry et Hermione d'une même voix.

Ne me fuis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant