Chapitre 16 : Ils sont partis...

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  Je sentis des petits picotements dans le bout de mes orteils. Mes doigts se plièrent légèrement. Mes paupières tremblotèrent. Mon corps revenait à lui petit à petit comme s'il s'était éteins durant plusieurs jours. Je sentais ses mouvements et je commençais même à prendre conscience du bruit qui m'entourait. Il y avait un petit bip qui résonnait et un souffle robotique dont je n'arrivais pas à saisir la provenance.

Plus mon corps s'éveillait plus je sentais des sensations désagréables. Mes jambes étaient complètement engourdis. Mon ventre me tiraillait. J'avais une douleur dans la poitrine et...
Sans que je ne comprenne pourquoi, mon corps se souleva à plusieurs reprises. J'ouvris les yeux prise de panique. Quelque chose dans ma gorge me gênait et mon corps essayait de le rejeter. Je sentis aussi des fils au niveau de mon bras qui me reliaient sans doute à une de ces machines qui faisaient tant de bruit.

J'étais assise dans mon lit, toujours entrain d'étouffer à cause de ce maudit truc dans ma gorge quand enfin des gens arrivèrent. Ils étaient tous habillés en blanc ce qui m'éblouis un peu sans doute parce que je ne voyais pas encore clairement malgré mes yeux ouverts. L'un d'eux essayait de me parler mais je n'arrivais pas à me concentrer sur ses paroles. Deux personnes se mirent de chaque côté du lit où je me trouvais et me forcèrent à m'allonger en me tenant fermement. La personne qui me parlait précédemment attrapa alors un tuyau qui sortait de ma gorge et me le retira me donnant l'envie de vomir au passage.

Suite à ce réveil brutal, je me rallongeais et ferma les yeux en essayant de calmer mon corps. Mes soubresauts s'arrêtèrent mais je restais allongée sans bougée. Mes poumons me faisaient un peu mal, comme-ci je venais d'être sauvée de la noyade mais c'était supportable. Mon esprit était embuée mais j'étais réveillée et j'avais conscience du lieux où je me trouvais. Je savais surtout exactement ce qui m'avait mené ici... Alors j'étais finalement vivante ? Mes blessures, si grave soient-elles, ne m'avaient pas permis de rejoindre ma famille ? Je suis vraiment seule désormais ?

J'entends du mouvements autour de moi. Quelqu'un chuchote puis j'entends la porte se fermer et le silence règne enfin. Il n'y a plus que cette machine qui bip pas très loin de moi. C'est sans doute à elle que sont relié les fils à mon bras... Je pourrais regarder si c'est vraiment le cas mais je n'ai pas envie de voir ce qui m'entoure. Là, je voudrais simplement me rendormir et ne pas me réveiller... Je suis si fatiguée... Pourtant, j'ai l'impression d'avoir dormit des journées entières. C'est sans doute le cas. Je dois sûrement être ici depuis plusieurs jours... où peut être des semaines... Je n'en sais rien du tout et je m'en fou... Ça changerait quoi pour moi de savoir ça ? Qu'est-ce-que ça peut bien me faire de savoir combien de jour ce sont écoulé depuis l'accident ? Dans tout les cas, ma famille n'est plus là...

Cela fait désormais plusieurs jours que je suis réveillée. Je n'ai toujours pas quitté mon lit malgré les médecins qui viennent me harceler chaque jour. Ils m'ont dit que j'étais restée un peu plus de six mois dans le coma... Six mois... La seule chose à laquelle j'ai pensé quand ils m'ont dit ça c'est que j'avais loupé la rentré et que je ne passerais sûrement pas le bac cette année... C'est surprenant que je pense à l'école alors que je n'ai jamais aimé ça. En même temps je commence à me dire que même si je reste ici durant des mois sans bouger, il faudra bien que je reprenne le cours de ma vie un moment ou un autre. Pourtant les premiers jours j'ai pensé à sauter du toit de cet hôpital mais tout de suite je me suis repris en me disant que je devais me battre... C'est bizarre... Pourtant je n'ai plus aucune raison de me battre... Mais j'ai cette impression étrange que je dois me battre et m'en sortir... Comme-ci j'en avais la promesse... Comment aurais-je pu faire une telle promesse en étant dans le coma ? Je dois sans doute tournée folle...

Je suis assise dans mon lit à regarder la télé sans vraiment la regarder. Je me demande où sont mes parents... Qui s'est chargé de leur enterrement ? J'ai pas osé demandé... Je ressens le besoin d'aller me recueillir sur leur tombe... Recueillir... C'est bien ce mot que l'on dit ? Mais est-ce-qu'on peut dire ça même si l'on ne croit en rien ? Je suppose que oui... Je n'ai jamais cru à une vie après la mort. Pour moi on est comme des machines qui finissent par s'abîmer et s'éteindre définitivement... Aujourd'hui je n'ai plus envie de penser comme ça... Je veux avoir tord à ce sujet et me dire que mes parents sont quelques part à veiller sur moi... Que je pourrais les rejoindre quand cette vie prendra fin... C'est peut-être pour ça que je veux me battre. Si mes parents me regardent vraiment de quelque part ils voudront que je finisse par me relever... Aish ! J'en ai marre de toutes ses pensées... J'ai beau me dire qu'il faut que je sorte pourtant je suis toujours dans cette chambre d'hôpital.

*AeSook : Excuse-moi de te déranger dans tes réflexions mais ton amie est là. Elle venait tout les jours pendant ton coma et elle voulait te voir dès ton réveil mais ton médecin à interdit les visites... Je ne devrais pas m'opposer à son avis mais, si tu es d'accord pour la voir, je ne pense pas qu'il sera contre.

Je regarde l'infirmière un moment sans rien dire. Bizarrement elle me semble familière. Après tout c'est elle qui veillait sur moi pendant mon coma, c'est sans doute pour ça... Elle m'a dit quoi au faite ? J'ai une visite c'est ça ? KiaRa... Ca ne peut être qu'elle... Elle ne m'a pas abandonné alors... Elle est venue chaque jour... Me rendant compte que l'infirmière attend ma réponse je finis par sortir de mes pensées et acquiesce d'un signe de tête. KiaRa sait sûrement où se trouve ma famille... Avec un peu de chance elle pourra m'y emmener... enfin si les médecins sont d'accord bien sûre... Je sens que je ne pourrais pas passer à autre chose tant que je ne serais pas aller les voir...

Elle rentre juste quelques minutes après que l'infirmière ai quitté ma chambre. Elle lâche le sac de voyage qu'elle tenait dans sa main et accoure vers moi afin de me serrer dans ses bras. Elle pleure. Elle a dû se sentir seule tout ces mois sans moi... Sa famille n'étant pratiquement jamais là, elle a dû passer des heures seule enfermer dans sa chambre... J'entoure sa taille de mes bras et caresse son dos pour la consoler. On reste un moment comme ça avant qu'elle s'écarte de moi. Elle me regarde tendrement et caresse ma joue en faisant un faible sourire.

*KiaRa : J'ai cru que je ne reverrai jamais tes grands yeux...

Je répondis à son sourire puis baissa la tête. Je voulais lui parler mais les mots avait du mal à sortir. J'avais la gorge nouée... Il est vrai que je n'ai pas prononcé un mot depuis mon réveil... Je n'ai fait que penser... Bien sûre j'ai aussi mangé, dormit et fait toutes les choses vitales mais je n'ai pas parlé une seule fois... J'attrape le verre d'eau qui est posé sur la table juste à côté de mon lit. KiaRa me regarde comme-ci je pouvais disparaître d'un seule coup. Une fois mon verre d'eau avalé, je baisse la tête et me racle légèrement la gorge avant d'oser parler.

*SukHee : Emmène moi là où ils sont... J'ai besoin d'aller les voir...

Ma voix était faiblarde et légèrement enrouée mais KiaRa avait compris ce que je venais de dire. Elle alla demander aux infirmières leurs approbations puis elle revint avec l'infirmière AeSook afin de m'aider à m'habiller avec les vêtements qu'elle avait récupéré chez moi. J'allais ensuite dans un fauteuil roulant et, pour la première fois depuis mon réveil, je sortis de ma chambre d'hôpital qui était devenue mon cocon...

Le jour se levait sur la ville... Il n'était pourtant pas si tôt que ça... Il faisait froid.... Il y avait une faible couche de neige au sol... Six mois que je dormais... Nous étions donc en plein mois de décembre... ? Je n'y avais pas pensé et c'est vrai que je n'ai jamais regardé par le fenêtre. C'était sans doute une façon de ne pas affronter la réalité... KiaRa ne dit pas un mot du trajet. On marcha un moment, prîmes le métro puis après une petite demi-heure, arrivâmes enfin au cimetière de Séoul.

Tout était calme. Un peu comme-ci ce lieux était coupé du reste du monde. Elle poussa mon fauteuil sur une grande allée puis, en prit une autre avant de se stopper devant quatre tombes. Elle posa sa main sur mon épaule et chuchota.

*KiaRa : Je te laisse un moment. Je pense que tu as besoin d'être seule avec eux...

Alors c'était eux... ? Ils étaient ici désormais... ? Sous ces amas de terre se trouvais toute ma famille... ? Je fixais les pierres funéraires où étaient inscrit les noms de mes parents, mon frère et ma sœur alors que KiaRa partait un peu plus loin... Il y avait pleins de fleurs fanées sur chacune de leur tombe mais ce qui attira mon regard fût une toute petite fée sur celle de ma sœur... C'est vrai que ça peu paraître un peu déplacé de mettre une fée. Un ange se prêterait plus au contexte... Mais ma sœur disait toujours que les fées étaient de petits anges qui veillaient sur nous sans se faire voir prétendant que les anges eux étaient bien top gros et lumineux... Ça avait beaucoup fait rire mes parents... Rien que de repenser à ce moment me fait sourire... Mais malgré ces moment de bonheurs qui me reviennent en tête, je ne peux m'empêcher de pleurer. Ces moments ne seront désormais plus que de simples souvenirs... Des souvenirs de ma famille qui ne seront jamais renouvelés...  

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