Juste Un Courant d'Air

Chapitre 17 : Ne Rien Dire

*KiaRa : Tu es prête ? Mon père nous attends dans sa voiture. Il va nous déposer à la maison avant de prendre son avion.

Je fermais mon sac de voyage, le balançais sur mon épaule et me dirigea vers KiaRa sans lever la tête ou même répondre. KiaRa ne réagis pas étant habituée à ce genre de comportement de ma part. On se dirigea vers la sortie de l'hôpital et je sentis mon pouls s'accélérer. Je n'étais pas sortis depuis m'a visite au cimetière ce qui remonte à trois mois maintenant. D'ailleurs, je n'ai pas fait grand chose depuis ce qui s'était passé ce jour là...

Le jour où KiaRa m'avait laissé seule pour me recueillir sur la tombe de ma famille ; Le jour où j'ai réalisé qu'ils étaient sous terre et ne reviendraient pas, je suis comme morte de l'intérieur. Quand KiaRa était venue me chercher au bout d'une longue heure, elle m'avait retrouvé allongé sur la tombe de ma mère en larme. Je ne faisais pas un bruit je pleurais juste en tremblant sans savoir si c'était à cause du froid ou de cette tristesse qui me bouffait de l'intérieur. Elle avait alors voulu me relever croyant que j'étais tombée de mon fauteuil mais je l'avais repoussé. Elle attendit un moment pensant que je finirais par demander son aide mais elle finit par réaliser que ce moment n'arriverait pas. L'ambulance était arrivée peu de temps après son appel et deux infirmiers m'attrapèrent et m'embraquèrent dans le camion sans que je ne proteste étant bien trop faible pour le faire. Je ne pleurais plus, je ne parlais pas, je regardais juste dans le vide...

Après cet incident, je suis restée un mois sans visite. Je faisais ce qu'on me disait de faire. Je mangeais, allais à mes séances de rééducation et même à mes rendez-vous avec le psychiatre. Il est vrai que ça ne servait pas à grand chose vu que je ne disais plus un mot mais j'y allais. Je m'asseyais sur son canapé beige en faux cuir abîmé et restais comme ça durant une heure durant en regardant mes mains posées sur mes jambes. À la fin de la séance, je me relevais, saluais d'un signe de tête le psychiatre et regagnais ma chambre sans un mot.

KiaRa eu finalement le droit de venir me voir une heure par jour mais cette heure, elle l'a passait à parler seule. Elle a finit par emmener des mangas et les lire assise à côté de moi sans dire un mot elle non plus. M'étant améliorée sur le plan physique, les médecins m'avaient finalement autorisé à sortir même si je restais muette et inexpressive. Le psychiatre leur avait dit que de toute façon rester dans une chambre d'hôpital ne m'aiderait en rien et qu'il fallait mieux que je sorte pour enfin reprendre contact avec le monde extérieur de moi même. KiaRa avait alors déclaré que je vivrais désormais chez elle. Ses parents n'avaient pas protesté vu que de toute façon même avant je passais pratiquement tout mon temps libre chez eux.

On arriva au parking de l'hôpital. Le père de KiaRa était assit derrière le volant d'un gros 4x4 noir tout neuf. Il descendit de la voiture en nous voyant arriver. Il ouvrit le coffre de la voiture et voulu prendre mon sac mais je le mis moi même dans le coffre et monta à l'arrière du véhicule.

*Mr Han : Je ne me souvenais pas que ton amie était si impolie.

*KiaRa : Papa, laisse couler. Elle ne le fait pas volontairement. Elle a subi un gros choc. Il faut juste attendre un peu et elle redeviendra elle même...

Son père ferma le coffre après un « Si tu le dis » pas très convaincu et repris place derrière le volant sans rien dire de plus. Je fis mine de ne pas avoir entendu leur conversation et fixa le paysage par le fenêtre durant tout le trajet. De toute façon je m'en foutais de ce qu'on pouvait penser de moi. Après tout, être gentille, polie, intelligente et essayer de réaliser ses rêves ça sert à quoi ? On est que des robots qui font se qu'ils sont programmés à faire jusqu'à ce qu'ils soient usagers. Alors tant qu'à agir comme une machine autant en être une et ne pas s'embarrasser de rêves ou de sentiments futiles.