Chapitre 6 : Eviter la douleur...

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J'ai finis par écouter KangWoo et je suis retournée dans mon corps. Je ressens de nouveau cette douleur insupportable que je passe mon temps à fuir. Mon corps me tiraille de partout, ma tête me fait horriblement mal et mon ventre n'en parlons même pas. Le bruit est insupportable. Il y a le bip incessant de cette machine qui vérifie mon rythme cardiaque, le souffle de celle qui me permets de respirer et le goutte à goutte de ma perfusion. Je ne parle même pas de cette odeur horrible qui envahis mes narines. Le pire dans tout ça, c'est que je ne vois pas. Quand je suis dans mon corps, je ne peux rien voir ni faire. Cela fait seulement une nuit que je suis de nouveau dans mon corps et je ne le supporte déjà plus. KangWoo se moque de moi en prenant ma main. Depuis que je lui ai dit que les vivants nous sentaient, il prend un malin plaisir à faire peur au gens. J'ai hâte de ressortir de mon corps pour qu'il me raconte ses idioties. Je me demande aussi comment va Jin. Je n'arrête pas de penser à lui depuis que je suis ici et dans l'état dans lequel je l'ai laissé. Mais je dois encore attendre un peu. Je dois au moins rester jusqu'à ce que je sente mon corps un peu plus fort.

Tient voilà les deux infirmières, elles parlent encore comme-ci je n'étais pas là. Enfin, elles pensent sûrement que je n'entends rien. J'ai trois infirmières qui s'occupent de moi. Le matin c'est AeSook et le soir c'est JeeHee et SooMee. SooMee est encore en formation mais elle passe son diplôme en fin d'année. Elle vient souvent dans ma chambre pour réviser afin d'être seule. Mon infirmière préférée est AeSook. Elle me parle souvent de sa fille qui a 17ans, comme moi. Elle est divorcée et a un peu de mal à gérer la crise d'adolescence de sa fille. Elle écoute de la Kpop et essaye de regarder des drama avec elle pour la comprendre mais elle n'y arrive toujours pas. Elle me fait souvent rire quand elle parle des groupes. Elle chantonne souvent leur chanson, plutôt bien d'ailleurs, mais les parties en anglais sont souvent massacrés. Elle dit souvent des mots qui ne veulent rien dire mais bon elle essaye et c'est déjà bien.

Ah, SooMee s'inquiète encore pour moi. Je sens son regard sur moi et l'entend renifler. JeeHee lui reproche souvent d'être trop sensible mais elle va s'en doute s'endurcir avec le temps.

*SooMee : Vous pensez que SukHee se réveilleras un jour ? Ça fait déjà pratiquement trois mois qu'elle est ici et il n'y a toujours pas d'amélioration.

*JeeHee : Tu sais, je me demande si ce n'est pas mieux qu'elle ne se réveille pas. Quand elle ouvrira ses yeux, la vie sera dure pour elle. Se réveiller et découvrir qu'on est seule ça doit être bien pire que de rester endormi.

*SooMee : Vous pensez qu'il se passe quoi dans sa tête en ce moment ? Tout à l'heure je l'ai vu sourire.Vous croyez qu'elle rêve ?

*JeeHee. Ça, je n'en sais rien. J'espère juste que ce qu'elle voit est mieux que ce qui est ici. Ah pauvre enfant, la vie est vraiment cruelle parfois... SooMee, retient tes larmes s'il te plaît. Tu dois te contenir devant les patients si tu veux être prise au sérieux. Tu craqueras dans les vestiaires.

*SooMee : Désolé... Madame, regardez sa joue... Elle pleure ?

*JeeHee : C'est sans doute juste un réflexe de son corps. Même si elle est endormis, ses yeux ont quand même besoin de s'humidifier. Bon allez, continuons les visites.

Je les entends quitter la pièce et là j'ai envie de faire comme elles : partir ! Elles viennent tout juste de parler de la véritable douleur que je fuis. Car, si mon corps est douloureux, mon cœur l'est encore plus. Je suis seule dans cette vie. Je n'ai plus personne pour venir à mon chevet et je n'aurais personne pour pleurer ma mort. J'ai perdu mes grands-parents et n'ai pas d'oncle ni de tante vu que mes parents étaient tout les deux enfants uniques. Aish ! Je veux sortir ! Je supporte pas ses pensées ! Alors que je m'apprête à ressortir de mon corps, je sens une main pressée la mienne. Je pensais d'abord que c'était KangWoo mais je me rendis vite compte que ce n'était pas le cas. Cette main était chaude donc elle appartenait à quelqu'un de vivant. La pression dura peu de temps. J'entends cette personne sangloter puis une faible voix, que je reconnais tout de suite, qui chuchote.

Juste Un Courant d'AirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant