17

4.5K 259 16
                                    

1h du matin. Cela fait maintenant deux heures que nous sommes assis dans la salle d'attente des urgences. Enfin pour ma part je n'arrête pas de faire les cents pas. Si il arrivait un truc à mon frère je ne sais pas ce que je ferais, le seul truc que je sais c'est que je mettrais très longtemps voir jamais à m'en remettre.

Son meilleur ami m'a appelé pour savoir ce qu'il se passait exactement. Je n'ai pas su lui répondre à cause de mes sanglots. Au même moment mon père adoptif est apparu dans le hall des urgences. Quand il m'a vue en train de pleurer, il a rien trouvé de mieux à dire que : " Arrête de chialer c'est bon ce n'est pas comme-ci il était mort." Ouais, il a le don pour réconforter les gens c'est incroyable.

Mon iPhone me signal l'arrivé d'un nouveau message.

D'Antoine ⚽️ :

Hey petit ange ! J'espère que tu as passé une bonne journée avec ton frère, tu me manque aussi.

Reçu le 26 juin à 1h21.

Au lieu de lui répondre, je m'éloigne de la grande salle d'attente qui est rempli de monde malgré l'heure tardive pour pouvoir lui téléphoner tranquillement.

Conversation téléphonique :

« Alors petit ange, ma charmante voix te manque trop ?

- Antoine, je heu on est aux urgences.

- Quoi ? Comment ça Hazel ? Tu vas bien ?

- C'est mon frère. Il a fait une sorte de malaise avec paralysie et manque d'oxygène il l'on emmené en salle de réa.

- Tinquiète pas mon ange, ça va aller d'accord ? Je suis sûr que ce n'est rien de grave. Puis c'est un homme ton frangin, un vrai. Aller petit cœur, sèche-moi tes larmes s'il te plait, je suis-là. »

Fin de la conversation téléphonique.

Antoine a continué à me parler et me rassurer pendant une dizaine de minutes, puis on a fini par raccrocher car demain il doit se lever tôt. Ça me fait du bien de savoir que je peux compter sur lui dans n'importe quelle situation, à n'importe quelle heure.

Quand je reviens dans la salle d'attente, ma mère se lève d'un bond en me pointant du doigt.

« Cest de ta faute à toi tout ça ! Tout est de ta faute de toute façon ! Tu as toujours été l'élément déclencheur, l'enfant pas aimé, l'enfant non voulu ! C'est à cause de toi si mon mariage s'est brisé ! C'est à cause de toi que mon fils a toujours été mal dans sa peau, parce que mademoiselle voulait être au-dessus de lui alors elle racontait des bêtises à tout le monde ! C'EST A CAUSE DE TOI QU'EMILIEN A UNE MALADIE AU CŒUR  ! Je ne te considère même plus comme ma fille, sors d'ici ! Tu n'as fait que causer le mal.

- Quoi ? Mais maman je ...

- Ne m'appelle plus maman. »

Wouah alors là je ne m'y attendais clairement pas. Les larmes ruissèlent le long de mes joues sans que je puisse les arrêter. Adam me regarde désolé tandis que Charles, mon père adoptif adopte un air colérique. Lui aussi est en colère contre moi. Tout le monde me déteste pour ce que j'ai fait. Ma mère à raison c'est à cause de moi tout ça. Sans réfléchir une seconde de plus je quitte cet hôpital et cours en direction de l'appartement dEmilien. Une fois arrivé, je récupère toute mes affaires puis m'en vais prendre un train pour aller chercher toutes mes affaires que j'ai laissé à la maison, chez ma mère je veux dire. Enfin, ce n'est plus ma maison maintenant, j'ai très bien compris qu'elle ne voulait plus de moi dans sa vie. Et ça fait mal. Je ressens une énorme douleur à la poitrine. J'ai mal de m'être fait jeter de ma propre famille mais j'ai aussi mal d'avoir fait vivre toutes ces choses à mon frère et d'en plus de ça de l'avoir abandonné là-bas sur son lit d'hôpital. Mais maman, ou plutôt Véro, a été claire, il faut que je sorte de leur vie à tous et pas seulement à elle.

Une fois arrivé à la gare, il est aux alentours de cinq heures du matin. Mon train arrive dans environ cinq minutes.

***

Couché dans mon lit, chez ma mère, je pleure. Je m'en veux d'être aussi faible, d'être aussi idiote, d'avoir cru que tout pourrais rentrer dans l'ordre un jour. D'avoir cru quelle m'aimait.

Je sors une valise de sous mon lit et entasse toutes mes affaires qu'il me reste ici. Je veux partir de là au plus vite. Trop de souvenirs. Trop de peine. Une fois ma valise bouclé, je sors de la maison en prenant soin de fermer à clé puis laisse tomber celle-ci dans la boite aux lettres. Elles ne me serviront plus jamais de toute manière, je ne remettrais surement plus les pieds dans ce qui était il y a encore quelques heures chez moi.

***

Quand j'arrive après plus de trois heures de train et un quart d'heure de voiture à Claire Fontaine, la première chose que je fais en pénétrant à l'intérieur est de mettre mes lunettes sur mon nez et de vérifier que les joueurs sont bien à l'entraînement. Quand je suis sûr d'être seule dans cet immense château, je monte difficilement les deux escaliers menant à ma chambre. Une fois dans celle-ci, je ferme ma porte à clé et file sous la douche encore toute habillé.

Assise sous le jet deau, lame de rasoir en main, bras droit tendu, joues inondé de larmes, je réfléchie à ma vie. Et tout ce que jen conclu, c'est que mise à part Didier, Antoine et mes amies, je n'ai plus personnes maintenant.

Mais malgré cela, je ne donnerais jamais la satisfaction à ma chère mère de me faire du mal pour elle.

Mes dix-sept ans Où les histoires vivent. Découvrez maintenant