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PDV NOËLLA

Ma mère me disait toujours que le temps passait vite quand on voulait qu'il ralentisse. Je n'avais jamais trop compris ce proverbe jusqu'à aujourd'hui. Le samedi était arrivé à une vitesse incroyable, de même que la boule qui logeait dans mon ventre à cet instant.
Les rayons du soleil qui brillaient à travers les rideaux de ma chambre vinrent caresser mon visage encore endormi. Dans moins de trois heures je serais enfermée avec les 23 joueurs de l'équipe de France dans la salle de musique du centre pour enregistrer une stupide chanson. Je détestait Louise d'avoir eu cette idée insensée et je me détestais encore plus de l'avoir acceptée. Je n'aimais pas particulièrement chanter en public mais j'allais malgré tout devoir le faire, qui plus est devant 23 paires d'yeux qui scruterait les moindres détails de ma voix. J'étais beaucoup plus à l'aise derrière le piano. Tout le monde étant focalisé sur le chanteur principal, on en oubliait un peu les musiciens. C'est ce que je désirais le plus au monde en ce moment, me faire oublier.
Je n'avais pas reparlé à Antoine depuis sa petite crise de jalousie et je pensais fortement que cela était mieux de la sorte.
Je sortis de mon lit contre mon gré, enfilai un jogging et descendis jusqu'au restaurant sans grande conviction. Ce n'étais pas ma journée, je le savais d'avance.
Ayant l'estomac trop noué pour avaler quoi que ce soit, j'attrapai juste un pomme et sortis immédiatement du restaurant qui était déjà bondé de joueurs. Je marchais sans but dans le centre, et descendis sans m'en rendre compte jusqu'à la pisicne qui était encore calme à cette heure si matinale. Je m'assis au bord de cette dernière afin de laisser mes pieds tomber délicatement dans l'eau tiède. Je mangeais ma pomme tout en contemplant les montagnes habillées d'un manteau blanc. Il faisait chaud pour un mois de mars et la neige ne tarderais pas à fondre, dans un mois, tout au plus. Je fus sortie brusquement de mes pensées par la présence de quelqu'un qui vint s'asseoir à mes côtés.
« - C'est joli ici, j'aime biens les couleurs que le soleil donne aux montagnes le matin, c'est magnifique »
Bien que la personne ne se soit pas encore dévoilé sous mon regard, je reconnus cette voix entre mille.
« - Je t'envie de vivre ici toute l'année, déclara Antoine en s'asseyant à côté de moi
- Comment t'as sû que j'étais ici ? demandai-je vivement, le soupçonnant de m'avoir suivi
- J'aime simplement bien venir ici le matin, c'est appaissant. Je ne pensais pas te trouver là, répondit le footballeur. »
Un silence pesant s'installa entre nous pendant qu'Antoine admirait le paysage, moi j'admirais tout autre chose. Il finit par détourner son regard pour le poser sur moi. Un regard pénétrant qui ne faisait qu'emplifier mon malaise. Dieu que ses yeux était beaux, j'aurais cru me noyer si Antoine n'avait pas repris la parole.
« - Noëlla il faut que je te dise quelque chose, avoua t'il timidement. Je ... euh ... je voudrais m'excuser ... pour l'autre fois, tu sais. Je t'ai mal parlé alors que tu n'avais rien fais et je m'en veux énormément. J'ai fais le con, je sais pas ce qu'il m'a prit d'agir comme ça. Je voulais que tu me remarques je crois. Que tu t'intéresses à moi. J'ai juste choisi une façon particulièrement débile de te le montrer. Je déteste être en froid avec toi. Je préfère de loin te voir rigoler et me sourire quand tu me croises dans les couloirs. Surtout que tu as un sourire dont je ne me lasserais jamais. Je veux continuer à apprendre à te connaître et continuer à passer du temps avec toi, t'es une fille passionnante. Être ici sans toi c'est plus du tout la même chose. Je voudrais que ça redevienne comme cette semaine dernière, si c'est pas trop tard, alors pardonne moi, s'il te plaît »

Je restais bouche-bée devant cette annonce. Je pensais qu'Antoine n'était pas le genre de personne à exposer ses sentiments au grand jour et je ne savais pas quoi lui répondre. Je me contentai d'acquiescer d'un signe de tête et je vis le beau blond se détendre instantanément à la vue de ce signe. Il s'avança délicatement et me pris dans ses bras. Je me laissai faire, posai ma tête contre son torse musclé, et fermai les yeux. Nous restâmes longtemps dans cette position, moi bercée par la douce odeur d'Antoine qui me caressait les cheveux.
« - Ton shampoing sens drôlement bon dis donc, déclara t'il, c'est quoi la marque ?
- Tu te sentais obligé de gâcher ce moment ? demandai-je en rigolant de sa réflexion »

Nous nous rendîmes jusqu'à la salle de musique, où nous attendaient les autres joueurs et Louise, en rigolant comme deux enfants. Je laissai Antoine avec ses coéquipiers pour rejoindre ma meilleure amie.
« - Joris n'est pas là ? demandai-je anxieuse face au retard de celui ci
- Ça va mieux avec ton beau blond ? répondit Louise du tac au tac
- D'abord tu réponds à ma question et après je répond à la tienne, essayai-je de négocier
- Ouvre tes yeux deux minutes Noé, tu vois bien qu'il est pas là, il va arriver ... soupira mon amie
- Oui ça va mieux avec le beau blond, avouai-je alors »

Nous décidâmes de faire rentrer les joueurs dans la salle de musique avant d'attendre Joris. Avec un peu de chance, le temps de placer tout le monde, celui ci arriverait.
Les athlètes rentrèrent dans la salle un par un en s'émerveillant devant le nombre d'instruments contenus dans la pièce. Tous admiraient la salle dans ses moindres recoins sauf Antoine qui avait déjà eu l'occasion de venir auparavant. Cela demeurait néanmoins un secret entre lui et moi.
Les joueurs se serraient tant bien que mal dans le petit studio d'enregistrement tandis que j'installais les micros avec l'aide de Louise. Les tests de son effectués et les instructions données aux joueurs, Joris n'était toujours pas arrivé. Étant pressés par le temps nous décidâmes de commencer l'enregistrement sans ce dernier.
Je rentrais à mon tour dans la cabine et le stress m'envahit soudainement. J'allais chanter devant les 23 footballeurs, pour mon plus grand désespoir. Je n'étais pas prète mais ne pouvais plus reculer maintenant. Louise lança la bande sonore qu'elle avait préalablement enregistrée chez elle et la chanson commença.
À ma plus grande surprise, tout se passa bien. Les joueurs étaient concentrés et faisaient de réels efforts pour chanter le plus juste possible. Ils formaient une véritable harmonie qui soutenait ma propre voix sur chaque note. La chanson s'acheva et mon anxiété s'envola avec le dernier accord. J'étais particulièrement fière des joueurs et du sérieux qu'ils avaient manifesté durant cette première prise. Louise donna son ressenti et exposa aux joueurs les quelques petites choses à améliorer pour la seconde prise mais fut soudainement interrompue par un bruit sourd. Je jetai immédiatement un regard à Antoine qui avait déjà les yeux fixés sur moi.

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Bonsoir à tous ! Voilà le nouveau chapitre. Je vous avoue que je suis fière de celui là, j'ai pris mon temps pour l'écrire et j'aimerais beaucoup avoir vos avis.
1K ✔️ Merci du fond du coeur
Lucie ❣

Un mois et demi // GRIEZMANNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant