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PDV NOËLLA

J'enfilais rapidement mon pyjama, un sourire idiot collé aux lèvres, avant de me diriger vers la chambre de Félix qui se trouvait juste en face de la mienne. J'entrai et trouvais mon frère déjà allongé sur son lit.

« - Fé j'ai quelque chose à te dire, annonçai-je d'une voix décidée
- Ça tombe bien moi aussi il faut que je te dise quelque chose, répondit mon jumeau sur le même ton
- Commences, décidai-je alors
- Tu sais que papa et maman sont en Norvège. Et ben papa va bientôt rentrer. Mais sans maman. Et je pense que maman rentra pas, déclara mon frère d'une voix vide d'émotions
- Quoi ? Comment ça maman rentrera pas ? demandai-je surprise
- J'en sais pas plus, c'est Dorian qui m'a dit, m'expliqua Félix. Et toi qu'est ce que tu voulais me dire ?
- C'était joyeux ce que je voulais dire moi, après ce que tu viens de m'annoncer ça va moins bien passer, me lamentai-je
- Dis toujours, souffla mon frère
- Promets moi de pas t'énerver ou de ne pas avoir une quelconque réaction qui pourrait s'avérer être excessive, demandai-je ne connaissant que trop bien Félix
- Je le promets, râla t'il, impatient
- Et bien, il se pourrait fortement que je sorte avec Antoine, avouai-je à voix basse en baissant les yeux
- PARDON ? cria presque mon jumeau. Antoine Griezmann ? Qui dort dans la chambre numéro 33, deux étages en dessous ? Je me rappelle pas avoir donné mon consentement 
- Oui c'est ça. Fé, t'as promis de pas t'énerver, rappelai-je d'une petite voix
- Je vais essayer de me contenir. Depuis quand ? Comment ça s'est fait ? Qui est au courant ? questionna t'il sur sa lancée
- Depuis une semaine, donc oui, te moques pas, c'est récent. Ça s'est fait à la fête de la station, je vais pas tout te raconter non plus. De mon côté il y a seulement toi qui le sait. De son côté je sais pas, répondis-je
- Très bien. Écoute du moment que tu es heureuse ça va. Mais crois moi que Griezmann ou pas Griezmann je me retiendrais pas de lui refaire le portrait si ça s'impose, annonça mon frère
- J'en doute pas une seule seconde, assurai-je pour gonfler l'égo déjà surdimensionné de mon jumeau. Bon le sujet est clos, maintenant on regarde ton film merci, tranchai-je
- Si j'étais toi j'en parlerais à Dorian avant qu'il le découvre lui même. Et je crois que si le père Deschamps l'apprend t'es dans la merde jusqu'au cou, dit calmement Félix en appuyant sur le bouton play de la télécommande »

Le film débuta mais je n'y étais que vaguement attentive. Mes pensées était plutôt tournées vers le footballeur. Félix avait soulevé un point important, qu'est ce que je risquais si le sélectionneur de l'équipe de France venait à être au courant de mon histoire avec Antoine ? La peur m'envahit d'un coup. J'étais également encore stupéfaite de l'annonce de Félix.
Je constatai que le film était terminé lorsque la musique de fin retentit. Mon frère éteignit la télévision et s'installais plus confortablement dans son lit. Je l'imitais et éteignit la lumière.
« - Bonne nuit soeurette, rêve bien d'Antoinouchou, se moqua Félix
- T'es con, répondis-je sur la défensive en le tapant dans le noir
- Moi aussi je t'aime, t'inquiètes pas, chuchota mon jumeau »

Je me tournai dans le lit et fermai les yeux en écoutant la respiration paisible de mon frère. Je luttai pour trouver un sommeil qui ne venait pas. Trop de pensées se tournaient et se retournaient dans mon esprit. En levant la tête vers le réveil qui se trouvait sur la table de nuit du coté de Félix, je constatai qu'il était près de minuit. Ne parvenant pas à dormir, j'attrapai mon téléphone et me connectai sur Twitter. Je n'eu pas le temps de faire défiler mon fil d'actualité qu'une trentaine de notifications s'afficha sous mes yeux. Je regardai rapidement et me me rendis compte qu'elles étaient toutes en rapport avec le tweet qu'Antoine avait poster quelque jours auparavant, le soir de la fête de la station. Les insultes en tout genre se succédaient
"C'est qui cette pute ? Qu'est ce qu'elle fait avec Antoine ?"
"Tu sors d'ou ? Antoine est à moi dégage"
"Elle à payé combien pour que Antoine s'intéresse à elle ? Parce qu'elle a une sale gueule"
"Tu mérites pas Antoine t'es là que pour son argent salope bouges de là"

J'en avais assez lu comme ça. Je tapai rapidement sur mon clavier avant de verrouiller mon téléphone et de le reposer sur la table de nuit.
"Ça m'attriste un peu toutes ces personnes qui insultent sans savoir quoi que ce soit. Merci de me faire sourire au quotidien  @ AntoGriezmann"

Je fermai les yeux sur ces mots, dans l'espoir de trouver le sommeil plus facilement

Le lendemain, je fus réveillée par la lumière qui passait sous les volets de la fenêtre. Je me retournai pour voir mon frère qui dormait tranquillement. Il était 8 heures. J'avais certes eu du mal à trouver le sommeil et il était encore tôt mais je n'avais plus envie de dormir. Je me souvins de tweets d'hier soir mais n'osa pas me connecter sur le réseau social de peur de voir l'ampleur des dégâts. La veille, j'avais promis à Antoine de venir le réveiller. Je sortis donc de la chambre de Félix sur la pointe des pieds pour ne pas le réveiller et me dirigeai vers les chambres des joueurs. Je pris soin de vérifier que j'étais bien seule dans le couloir, ce n'était pas vraiment le moment de me faire repérer dans ma mission, discrète que je suis. Je franchis donc le hall telle une Totally Spies et atteignis enfin mon but. Je jetai un regard à gauche et un autre à droite pour m'assurer que personne ne m'avait suivi et rentra doucement dans la chambre du beau blond. Il dormait paisiblement dans son lit, étendu à plat ventre avec seulement un short, les cheveux en bataille. Il était tellement beau que j'en fis tomber mon téléphone. Mes talents d'espionne étaient donc véritablement limités. Par chance le footballeur ne se réveilla pas. Je m'approchai du lit et pris place à ses cotés. Je passai délicatement une main dans ses cheveux en murmurant son prénom pour le réveiller. La mission était réussie.
« - Allez Antoine, debout, chuchotai-je, ma main toujours dans ses cheveux
- Hmmmm, certainement pas, parvint à articuler le blond dans une voix raque qui me plaisait particulièrement. J'ai entrainement à 10 heure alors crois moi je compte bien me lever à 9 heures 59. Et toi tu vas rester là avec moi, décida t'il en se tournant et en m'attirant contre son torse
- Oh bah sans problème hein, ça me va moi, conclus-je en me laissant aller dans ses bras

Le silence pris place. Il n'était pas gênant, nous appréciions seulement le moment. Au bout de quelques minutes, je cru qu'Antoine s'était rendormi

- Antoine ? demandai-je doucement
- Oui ? répondit-il dans une petite voix
- J'ai un spectacle de danse dans deux semaine. Tu viendrais me voir ? questionnai-je
- J'adorerais. Il faudra juste que je trouve une bonne excuse pour Didier. Mais je demanderai à Paul, c'est un champion pour les excuses, expliqua t'il en rigolant légèrement »

Je rigolai à mon tour en m'imaginant Paul tenir un Cahier D'excuses Pour Ne Pas Aller En Entrainement. Je sentis la main d'Antoine glisser sous mon maillot pour venir se poser sur mon ventre. Je refermai mes yeux et profitai pleinement de l'instant. J'étais heureuse.

Un mois et demi // GRIEZMANNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant