Un mois et demi // GRIEZMANN

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PDV ANTOINE

Je me réveillai avec Noëlla blottie tout contre moi, comme tout les week-end depuis maintenant presque trois mois. La blonde, étant malade, avait préféré rentrer le jeudi soir plutôt que le vendredi, ce qui expliquait sa présence ici.
Je sortis du lit sans faire de bruit en la laissant bien enveloppée dans les draps pour ne pas qu'elle attrape froid et quittai la chambre afin de rejoindre mes coéquipiers pour prendre le petit déjeuner avant d'aller à notre entrainement. Je n'avais pas compté les jours depuis lesquels nous étions ici. Je m'y sentais tellement bien que j'étais presque un brin nostalgique de devoir partir pour retourner à Clairefontaine.
Je m'installai entre Hugo et Dimitri qui discutaient
« - WestHam contre Tottenham ? On va vous exploser, rigolais Dimitri
- Certainement pas, on sera bien meilleur, répliqua le capitaine de l'équipe sur ton un faussement supérieur
- C'est ce qu'on verra, conclut le réunionnais avant de s'intéresser de nouveau à son petit déjeuner
- Comment ça va Griezmann ? me demanda Hugo tandis que je m'asseyais. Tu m'as l'air tout content, je me demande bien à quoi c'est dû...
- Je suis simplement content de me dire que la compétition commence bientôt, répondis-je au brun d'un ton neutre tout en le fusillant de regard
- Oh, très bien, affirma le gardien dans grand un sourire »

Je terminai mon petit déjeuner tout en plaisantant avec mes coéquipiers. C'était ce genre de voyage de formation qui nous permettait de mieux nous connaitre et de resserrer nos liens. Nous étions une équipe soudée et c'est cela qui faisait notre force. Je quittai la salle de restauration en même temps que Paul et Oliver afin de rejoindre le stade qui était en contre-bas du centre. Nous pouvions nous entrainer là bas, et non dans un gymnase, maintenant toute la neige avait disparue et que les températures étaient remontées.
« - J'avoue que le capitaine à bien raison Grizou, t'es très ... jovial ce matin, fit remarquer Paul pendant que nous descendions vers le stade
- J'approuve, intervint Olivier
- Oh hé Fred et Jamy là, j'ai plus le droit d'être heureux ? demandai-je
- On voudrait juste savoir quelle est la clé de ton bonheur, expliqua Paul à deux doigts d'exploser de rire. Et je suis Fred ou je suis Jamy ? Je préférerais être Jamy, au moins je reste dans le camion parce que partir en expédition comme Fred c'est pas que c'est pas mon truc mais ...
- T'es exaspérant Pogba, soufflai-je tandis qu'Olivier était écroulé de rire. 23 ans et toujours un enfant »

Nous entrâmes dans les vestiaires afin de se changer et rejoignîmes Didier qui nous attendais déjà sur le terrain. Nous commencions à nous échauffer jusqu'au coup de sifflet de Didier pour nous dire de le rejoindre.
« - Bien, débuta notre coach. Bonjour à ceux que je n'ai pas vu. Comme vous le savez, l'Euro débute dans une semaine précisément. Combien de jours ça fait une semaine ?
- 7 jours, répondit Paul immédiatement
- Félicitation Jamy, t'es plus intelligent que t'en à l'air, m'exclamai-je alors qu'Olivier rigolait encore plus que tout à l'heure
- Ça suffit les deux, intervient Didier en ayant néanmoins un petit sourire aux lèvres. Donc comme l'a si bien dit notre grand génie Paul ici présent, une semaine ça fait 7 jours. Alors ils nous reste autant de temps pour perfectionner notre technique, notamment sur la défense. Rien de très compliqué ne vous inquiétez pas. Nous commencerons avec un match contre la Roumanie. L'objectif est bien sûr de gagner, les médias nous attendent au tournant. On à déjà étudier le mode de jeu de l'adversaire plus d'une fois, il n'y a aucune raison que ça ne fonctionne pas le 10 juin. Compris ? demanda l'entraineur pour s'assurer que tout le monde suivait. Pour ce qui est du voyage, nous partirons d'ici pour Clairefontaine le 8 au matin. Un bus nous conduiras à Genève ou nous prendrons l'avion. Je vous en dirait plus pour les horaires dès que j'aurais les informations. Maintenant, au travail. »

Le 8 au matin. Mon cerveau avait déconnecté à ce moment là. Il ne me restait plus que 5 jours avec Noëlla. Sachant que nous étions un vendredi et que Noëlla retournerait à l'école dès lundi, il ne me restait qu'en réalité plus que ce week end avec elle. Je n'avais pas vu le temps filer. Bien que nous étions sensés rester uniquement un mois et demi ici et que nous avions eu trois mois supplémentaires, je ne m'étais pas rendu compte que la fin du séjour était arrivée si rapidement.
J'effectuais les exercices qu'on me donnait sans grand engouement, j'étais bien trop préoccupé par mon départ. Une fois l'entrainement terminé, je remontais jusqu'au centre en compagnie de Hugo, la seule personne au courant de ma relation avec Noëlla
« - Alors ? Noëlla sait qu'on part bientôt ? demanda Hugo en me regardant
- Non, je viens seulement de comprendre moi même que c'étai bientôt fini, soufflai-je les yeux baissé vers le sol
- Comment est ce que vous allez faire ? questionna Hugo
- Je sais pas ... Je sais même pas comment je vais le dire à Noëlla, avouai-je. Du moment que je suis en France il y'a aucun soucis. C'est dès que je vais retourner en Espagne que ça va être plus problématique. Je réfléchirais à quoi faire pendant la journée ... Et est ce que tu penses que les autres sont au courant ? Olivier et Paul semblent se douter de quelque chose
- Je vois pas comment ils pourraient être au courant. Je leur ai rien dit et Noëlla et toi avez été très discrets depuis le début. Détend toi Antoine, tout va bien se passer, me rassura Hugo. »

Je ne répondis rien et franchit l'entrée du centre, pour ce qui était l'une des dernières fois, d'un pas lent. On est toujours conscient des premières fois mais jamais des dernières. Je franchis la porte de ma chambre tandis qu'Hugo continuait d'avancer dans le couloir pour aller dans la sienne. Je trouvai le lit vide mais entendit l'eau de la salle de bain couler.
« - Noé c'est toi ? demandai-je face à la porte
- Bah oui, qui veux tu que ce soit ? questionna t'elle à son tour

Perspicace. Comme toujours

- Ouais ... Je sais pas, ma question était stupide. Prend ton temps .

Mais à peine avais-je finis ma phrase que la porte s'ouvrit face à moi et je découvris Noëlla seulement enroulée dans une serviette. Je m'avançais pour l'embrasser et la pendre dans mes bras

- T'es belle, lançai-je de but en blanc
- Pffff, n'importe quoi. J'ai les cheveux mouillé, des cernes qui ressemble au Grand Canyon et le nez tellement rouge à force de me moucher qu'on pourrait croire que je suis bourrée, râla la blonde
- Et alors ? Ça enlève rien à ta beauté, affirmai-je
- Tu racontes des bêtises, aller laisse moi passer, je voudrais aller prendre mes habits, dit la danseuse en me poussant légèrement pour pouvoir passer »

Mon monde, sans elle, n'était plus le même monde. C'est comme si il lui manquait une de ses sept merveilles. J'avais peur. Mais peut être que c'est un bonne chose, d'avoir peur. Ça prouve qu'on à encore quelque chose à perdre. Or, je ne voulais pas la perdre.

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Lucie ❣