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PDV NOËLLA

La douleur transperçait ma poitrine de part en part. La seule sensation que j'éprouvais était l'envie. L'envie de débrancher tout ces fils qui me maintenant en une sorte de vie. L'envie que tout s'arrête.
Mes yeux s'ouvrirent avec difficulté avant de se refermer aussitôt
« - C'est pas possible, je suis en train de rêver, murmurai-je
- Noëlla ? T'as parlé ? T'es réveillée ? Noëlla dis moi que t'es réveillée je t'en supplie, demanda une voix que je ne connaissais que trop bien
- Antoine appelles les infirmières s'il te plaît »

Je refermais les yeux tandis que je sentais le footballeur se lever. Il revint quelques minutes plus tard, deux infirmières, mon cardiologue et Félix derrière lui. Le visage de mon frère reste gravé dans ma mémoire. La tête basse, le visage fermé, il a l'air exténué.

« - Mademoiselle Ledeux ... débuta mon médecin sur un ton dénudé d'émotions. Je dois avant toute chose vous dire que votre état s'est considérablement dégradé. Je crains que votre cœur ne puisse fonctionner seul, il faut impérativement trouver une solution. J'y ai longuement réfléchit, mademoiselle Ledeux, et la meilleure issue pour vous serait une greffe. Or, vous devez savoir aussi bien que moi qu'obtenir un cœur compatible est une procédure difficile, très longue, mais qui reste néanmoins possible si votre état de s'aggrave pas encore plus. Maintenant je vais vous laisser avec vos proches, il me semble que votre frère a quelque chose à vous dire, conclua le médecin avant de sortir de la pièce, les infirmières sur ses talons
- Sors Antoine s'il te plaît, cracha Félix froidement

Le blond obtempéra et sortit sans un mot

- Noé ... T'es si faible et j'ai si peur pour toi. Je ... je vais pas passer par mille chemins. Si le médecin t'as proposé une greffe c'est parce qu'il t'as déjà trouvé un donneur. Dans les procédures normales t'es pas sensé connaître ton donneur mais là tu le connais plus que bien Noëlla, continua Félix dans un murmure, au bord des larmes
- C'est qui Félix ? Dis le moi je t'écoute mais pourquoi tu te mets dans des états pareils ?
- C'est Dorian »

Un long silence pris place dans la pièce, avant que je n'éclate en sanglot. Je ne voulais pas savoir ce qu'il s'était passé, je ne voulais pas croire que Dorian soit en mesure de me donner son cœur. Je refuserais ce don. Mon frère allait vivre et moi mourir, pas l'inverse. Pas mon propre frère. Je ne supporterais pas de savoir son cœur battant dans ma poitrine.
On ne peut pas se préparer à un impact soudain. Ça vous frappe, venant de nulle part. Et soudain, votre vie d'avant est finie, pour toujours. Et votre nouvelle vie est faite de choix : Oui ou non. Continuer ou abandonner. Se relever ou rester à terre. Être un héros ou un lâche. Se battre ou se rendre. Vivre ou mourir. La décision nous appartient rarement même quand on le souhaiterais du plus profond de notre être. Or, quand le choix s'offre à nous, il nous est presque impossible de choisir. C'est très dur d'être celui qui s'en va mais encore plus dur d'être celui qui reste

« - Je voudrais voir Antoine, chuchotai-je moi même étonnée de ce besoin soudain
- Noëlla, réfléchis bien, je t'en supplie, te laisse pas influencer d'une quelconque manière, m'intima Félix avant de quitter la pièce

J'attendais quelques secondes, seule dans la pièce grande, avant qu'Antoine ne passe la porte

- Je ..... commença t'il. Noëlla il faut que t'acceptes tu sais
- T'étais au courant ? demandai-je un peu énervée, frustrée mais aussi totalement confuse, les larmes dévalant mon visage
- Ne sois pas triste, quelque soit l'ampleur de l'épreuve. Je sais c'est très facile à dire comme ça mais souviens toi que ce qui t'arrive est un décret et un destin qui doit se réaliser, et que l'obscurité de la nuit fini toujours par céder à la lumière du jour. Je ... Dorian ne se réveilleras pas Noëlla. Il faut que tu acceptes ce coeur, pour vivre. Profites en et prends toutes les opportunités qui s'offrent à toi. Tu mourras avec Dorian si tu n'acceptes pas. Acceptes le coeur et vis tout ce que Dorian aurait aimé vivre. Il est mort Noëlla, mort. Et toi tu peux vivre, j'ai besoin que tu vives
- Sors de là Antoine, tout de suite »

Un mois et demi // GRIEZMANNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant