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PDV NOËLLA
Mes yeux s'ouvrirent doucement sur un plafond blanc. L'air entrant dans mes poumons fit se soulever ma cage thoracique et une douleur atroce me traversa la poitrine. Je pris conscience du lieu où j'étais et surtout de ce qu'il venait de se passer. J'étais en vie. Mon frère non, mais il m'avait sauvé. Une infirmière que je ne connaissais pas se dirigea d'un pas pressé vers le lit dans lequel j'avais été installé. Elle attrapa mon dossier pour vérifier mes précédentes constantes qui avaient été relevées.

" - Mademoiselle Ledeux, l'opération s'est très bien passée, comment vous vous sentez ? Vous vous rappelez ou vous êtes ? demanda t'elle gentiment
- À l'hôpital. C'est douloureux, j'ai du mal à respirer, parvins-je à articuler non sans peine
-  Très bien, je vais augmenter la dose de morphine. Vous allez rester là encore une quinzaine de minutes puis le brancardier vous conduira dans une chambre où vous pourrez vous reposer. Le chirurgien passera vous voir un peu plus tard, m'expliqua t'elle dans un sourire franc "

Je lui souris en retour et referma mes yeux pour me concentrer sur ma respiration.
Comme prévu, un brancardier arriva un papier à la main

" - Noëlla Ledeux, à ton tour de faire un tour de manège. Chirurgie cardiaque, c'est du sérieux dis donc, qu'est ce qu'il t'es arrivé ? questionna t'il en saisissant à son tour mon dossier
- Une greffe, j'ai pris le coeur de mon frère, répondis-je simplement en évitant de croiser son regard
- Woah, pas vraiment sympa, je suis désolé pour toi
-  C'est rien, soufflai-je pour essayer de mettre un terme à cette conversation
- Tu vas être bien dans ta chambre, affirma le jeune homme en appuyant sur le bouton pour appeler l'ascenseur. Quelqu'un t'attend déjà. Une fille qui arrêtait pas de me poser des questions pour savoir si tu étais encore en vie, tu vas pouvoir lui répondre en personne.

J'entrepris de souffler de rire mais ma bouche se tordit de douleur

- Tout va bien ? s'inquiéta le brancardier. Quelqu'un t'apportera de l'eau quand tu seras installée, ça ira mieux tu verras "

Nous sortîmes de l'ascenseur dans un silence apaisant, je me laissai guider jusqu'à ma chambre

" - Ah bah enfin, s'écria une voix que je ne connaissais que trop bien, je ne t'espérais plus Noëlla
-  Je t'avais prévenu qu'elle était hystérique, intervint le brancardier dans un sourire
-  Eh oh pas de commentaires, c'est de ta faute, tu es en retard, on dirait les trains à la SNCF c'est dingue. Conducteurs de trains ou de brancards, peu importe, vous êtes tous pareil, rétorqua ma meilleure amie
-  Oh ma Louise, tu changeras jamais, chuchotai-je en déplaçant ma main pour attraper la sienne
- Chambre numéro 314 veuillez vous éloignez de la bordure du quai, le brancard numéro 17912 va rentrer en gare, plaisanta le jeune homme en installant mon lit à coté de la fenêtre. La compagnie Enzo and co espère sincèrement que votre voyage s'est bien déroulé et que vous passerez un agréable séjour parmi nous

Un sourire se dessina sur mon visage tandis que Louise rigolait doucement. Le certain Enzo reparti après son petit show, me laissant seule avec mon amie.

-  Je sais pas ce que je dois te dire, ou ce que je dois faire. Dorian d'un côté ... mais toi de l'autre. J'ai tellement angoissé si tu savais. Mais j'étais pas au courant que c'était le coeur de Dorian. Je suis tellement désolée et confuse Nono
-  Si c'est arrivé c'est que c'était prévu. Je me console en disant que maintenant je vais vivre pour lui. Il méritait pas ça, même si il voulait pas me voir les quelques jours avant. Maintenant il y a plus rien à dire et je préfère ne plus y penser. Il restera pour toujours dans mon coeur, au sens littéral du terme.
- T'es forte, je suis tellement fière de toi tu te rends pas compte. Joris ne pouvait pas venir aujourd'hui, mais il passera sans doute demain. Félix va venir ce soir.
-  J'ai parlé à Antoine hier. Il était tellement heureux. Il aura pas le temps de venir, mais c'est bientôt la fin de la compétition, je le verrais après "

Le chirurgien arriva quelques temps après pour me dire que l'opération s'était merveilleusement bien déroulé. Il m'expliqua le traitement que j'allais prendre toute ma vie pour ne pas rejeter la greffe. J'allais rester un mois à l'hôpital pour ma rééducation et je pourrais ensuite reprendre une vie normale. J'étais soulagée. J'avais hâte de pouvoir courir comme tout le monde, de reprendre du poids, de retourner au bord de la piscine et sentir le soleil sur ma peau. Louise sortit de la chambre pour me laisser me reposer et promis de revenir me voir le lendemain

PDV LOUISE
J'arpentais les couloirs de l'hôpital à la recherche de l'accueil. Une idée avait germée dans mon esprit lorsque Noëlla avait parlé d'Antoine. J'espérais pouvoir l'emmener voir la finale de l'Euro si la France s'y qualifiait, mais lorsque que son chirurgien stipula que le temps de rééducation était de un mois, mes plans étaient tombés à l'eau. Elle ne pouvait pas quitter l'hôpital pour voyager jusqu'à la capitale mais peut être que l'hôpital pouvait se déplacer avec elle.

" - Bonjour, excusez moi de vous déranger, je cherche un brancardier, son prénom est Enzo, je me suis dis que vous pourriez peut être me renseigner.
-  Je n'ai pas le droit de divulguer le nom du personnel sans l'autorisation de la personne concernée mademoiselle, répondit sèchement la secrétaire à l'accueil
- Ah mais je crois que nous ne nous sommes pas bien comprises, rétorquai-je en souriant, je ne veux pas son nom, je veux seulement savoir où je peux le trouver

La vieille dame leva ses yeux au dessus de ses lunettes et fit un signe de la main indiquant l'extérieur du bâtiment. La recherche s'avéra plus simple que prévue. Je m'avançai vers le jeune homme d'un pas assuré

" - Pour quelqu'un qui travaille dans le médical je pensais que tu étais un peu intelligent et que tu savais que fumer c'est mauvais. Enfin, sans commentaires, enchainai-je, j'ai besoin que tu me rendes un service"

Un mois et demi // GRIEZMANNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant