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PDV NOËLLA

« - Restes avec moi s'il te plait ... implorai-je en le rattrapant par le poignet. Je vais faire des cauchemars toute la nuit sinon. S'il te plait. Restes
- C'est bien parce que c'est toi »

Antoine reprit place à côté de moi en jetant les draps sur lui. Je posai ma tête contre son torse timidement avant que le footballeur ne m'embrasse le crâne. Nous restâmes longtemps dans cette position, à contempler le plafond jusqu'à ce que je brise ce silence apaisant qui s'était installé
« - J'ai un problème, déclarai-je en tournant mon visage vers le sien
- Lequel ? demanda Antoine, je peux peut être t'aider
- J'ai très envie d'aller faire pipi mais j'ai peur d'y aller, expliquai-je, il fait trop noir, imagines il y a un tueur qui m'attend derrière la porte...
- Et tu veux que je t'accompagne ? interrogea le blond au bord du fou rire
- Oui s'il te plait, dis-je d'une toute petite voix
- Hum .... fit mine de réfléchir Antoine, je sais pas trop, tu penses que Roméo il t'accompagnerait aux toilettes lui ?
- Serait-ce une pointe de jalousie que je perçois dans votre voix Monsieur Griezmann ? interrogeai-je à la fois flattée et gênée 
- Peut être bien, répliqua Antoine joueur, mais je sais déjà que je suis bien meilleur que ce Roméo. J'ai hâte de le voir pour lui montrer qu'il a de la concurrence, déclara t'il. Je rigole bien sûr, je vais t'accompagner mais tu passes pas trois ans sur le trône princesse, je suis fatigué et pas à ta disposition moi. Je veux dormir »

Roméo était un garçon de ma promo qui avait un an de plus que moi ayant redoublé. Il n'était pas le garçon le plus attentionné ni le plus allocentrique de la planète mais un détail en lui permettait d'oublier cela. Il dégageait quelque chose d'indéfinissable, qui donnait envie de le connaitre. Une fois percé à jour, il était un garçon charmant et moins introverti. Il suffisait en quelque sorte de l'apprivoiser et d'apprendre à le connaitre pour qu'il fasse attention à votre existence.
Antoine quant à lui, était quelqu'un de rayonnant. Il avait certes trois ans de plus que moi mais cette différence d'âge ne se faisait pas ressentir. Il était impossible de s'ennuyer en sa compagnie. Ce dernier avait une joie de vivre contagieuse et ne manquait pas une occasion de vous faire rire. Il était très attachant et avait prouvé à plusieurs reprise qu'il savait être là pour moi quand il le fallait. C'était un garçon très à l'écoute qui savait vous rendre le sourire dans n'importe quelle situation. Néanmoins, il ferait ses valises pour quitter le centre dès le 10 juillet. S'attacher à lui était donc hors projet, même si j'avais bien peur que ce soit déjà trop tard.

Je ne pouvais pas nier l'attirance que j'éprouvais envers Roméo mais il fallait dire qu'Antoine ne me laissait pas indifférente non plus. J'était dans une situation délicate. Je sentais au fond de moi que je pouvais vivre quelque chose avec Antoine et je le voulais mais je devais m'en empêcher. Il avait toute les filles de France à ses pieds et partait bientôt. Il était inutile que je m'attache autant à quelqu'un qui ne se soucierais plus de moi dans quatre mois.

Je ressortis des toilette et me dirigeai vers l'évier afin de me laver les mains avant de rejoindre le footballeur qui m'attendait derrière la porte quand je sentis deux mains se poser sur mes épaules. Un hurlement de peur franchit mes lèvres sans que je puisse contrôler quoi que ce soit. J'avais donc eu raison, j'allais finir tragiquement ma vie dans mes toilettes. Triste destin.

« - Bah, cries pas comme ça, chuchota mon pseudo agresseur, tu vas réveiller tout le monde
- Antoine tu m'as fait peur ! m'exclamai-je. Qu'est ce que tu fais ici ?
- Je te rappelle quand même que c'est toi qui m'as demandé de rester, déclara t'il, mais si tu veux que je reparte il y a aucun soucis
- Arrêtes de te faire désirer comme ça on dirait une fille, râlai-je gentiment en me remettant de mes émotions. Je voulais dire qu'est ce tu fais dans les toilettes ?
- Je venais voir si tu t'étais pas faite assassinée ... Tu penses que je viens faire quoi au toilettes sérieusement Noëlla ? Pas de la natation ni du plongeon crois moi, dit le blond hilare avant de verrouiller la porte »

Mon sentiment de peur dissipé, je retournai m'allonger sur mon lit sans pour autant éteindre la lumière. Je m'installai sur le coté et fermai les yeux quand je sentis le matelas s'affaisser brutalement à coté de moi. Antoine s'était allongé sur le lit avec la délicatesse d'un champion olympique d'haltérophilie. Je rouvris les yeux pour me retourner face à lui et constatai que la pièce était désormais plongée dans le noir.

« - Antoine je sais que j'ai franchement l'air d'une enfant de cinq ans mais j'ai peur, chuchotai-je sans pouvoir voir distinctement où se trouvais mon interlocuteur
- Viens là, marmonna t'il là voix déjà pleine de sommeil

En une fraction de seconde, je me retrouvai collée au torse d'Antoine, ses bras enroulé autour de mes hanches, son souffle chaud dans mes cheveux.

- Merci, murmurai-je simplement, soulagée d'être à cette place »

Ne parvenant pas à trouver le sommeil, je me laissai tranquillement bercer dans les bras d'Antoine qui dormait maintenant à poings fermé. La faible lumière de la lune filtrait à travers les volets. Le footballeur avait l'air si tranquille avec son visage apaisé. On aurait dit un enfant. Il semblait débarrassé de toutes préoccupations et de tout soucis.
Je continuai de scruter les moindres détails de son visage quand mon coeur s'emballa soudainement et s'arrêta brusquement quelques secondes avant de reprendre son rythme normal. Je détestais ces crises d'arythmie, d'autant plus en pleine nuit. Néanmoins ces dernières étaient de plus en plus fréquentes. J'avais à chaque fois l'impression qu'une cage empêchait mon coeur de battre, qu'un poids l'immobilisait momentanément, comme une contraction brutale. Je tentai de caler ma respiration sur celle d'Antoine, en vain. Mon coeur s'arrêta une nouvelle fois et repris son rythme habituel quelques instants plus tard me laissant paniquée et anxieuse. Une troisième contraction plus violente que les deux précédente me fit me redresser sur mon lit en réveillant Antoine au passage. Les larmes coulaient sur mes joues sans que je ne puisse les retenir

« - Qu'est ce qu'il se passe ? demanda Antoine encore tout endormi en se frottant les yeux
- Rien rendors toi, tu vas être fatigué sinon, répondis-je
- Qu'est ce qu'il se passe ? répéta t'il pour seule réponse
- J'ai mal au coeur, avouai-je la tête baissée, il bat trop vite et il s'arrête, ça me coupe la respiration
- Je trouve que tu as déjà beaucoup trop pleuré à cause de ça, chuchota le blond en me caressant le dos »

Il me prit dans ses bras et me berça doucement le temps que je sèche mes larmes. C'est à ce moment là que je réalisai à quel point je regrettais de ne pas avoir pu accepter l'invitation d'Antoine pour aller à la fête de la station avec lui. Roméo n'aurait pas été et ne sera jamais autant présent pour moi qu'Antoine ne l'était.
Après un quart d'heure de silence, nous nous recouchâmes. Mon dos était collé au torse du footballeur tandis que ses mains étaient logées sous mon tee-shirt avec ses doigts caressant le bas de ma cicatrice qui s'achevait en dessous de ma poitrine.

Si notre rencontre est le fruit du hasard, l'attirance que j'éprouve envers toi est une passion que je ne contrôle pas

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Bonsoir à tous ! Je suis désolée pour l'attente, j'ai mis du temps à écrire ce chapitre.
Je serais certainement moins présente pour les jours à venir, avec les cours ect ...
J'espère que vous comprendrez et que vous aimerez ce chapitre. N'hésitez pas à me donner votre avis, ça me ferait plaisir, ça me pousse à écrire
Lucie ❣

Un mois et demi // GRIEZMANNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant