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PDV NOËLLA

" - On lui laisse la journée pour prendre sa décision, après ses poumons vont se remplir de liquide, elle ne pourra plus respirer convenablement et tu sais tout comme moi que rentrer dans l'acharnement thérapeutique n'a rien d'enchantant
- Sans parler du coeur du donneur qui ne va pas rester en parfait état indéfiniment
- Très bien, on est d'accord là dessus "

Les voix me parvenaient depuis le couloir mais je n'arrivais pas à assimiler ce que les médecins se disaient, mon esprit était bien trop absent pour se concentrer sur quoi que ce soit. Quant à mon corps, plus les minutes passaient et plus il montrait des signes de faiblesse. Je n'arrivais plus à ouvrir les yeux et ma respiration se faisait de plus en plus difficile. La seule nourriture qui parvenait jusqu'à moi sortait d'une poche de perfusion, je maigrissais à vue d'oeil. Plus aucun stimuli extérieur ne m'atteignait, j'étais comme amorphe, plus aucun signe de vitalité ne coulait dans mes veines.
Ma conscience n'étais réveillée que toutes les heures et demie, à chaque fois qu'une infirmière venait vérifier mes constantes. Il était 19 heures 30 quand Lisa, l'infirmière avec laquelle je m'entendai le mieux entra dans ma chambre.

" - Salut chérie, comment tu vas en cette belle soirée ? me demanda t'elle en arborant le plus beau de ses sourires
- Je survis comme je peux Lisa, répondis-je en observant tout les fils branchés aux machines qui me maintenaient en vie
- Juste une remarque, si tu souhaites survivre encore mieux tu devrais accepter le coeur qu'on te propose, ça pourrait fonctionner je pense
- Merci, c'est une brillante idée je n'y avais pas pensé, ironisai-je en émettant un léger rictus. Tu sais bien que je peux pas, j'en suis pas capable
- C'est seulement dans ta tête, tu en es parfaitement capable. Je vais te le répéter pour la millième fois, ce n'est pas toi qui est responsable de la mort de ton frère. Tu peux prendre son coeur sans t'en sentir coupable Noëlla, tu peux vivre sans porter un poids sur les épaules. Attention, je suis pas en train de te dire que ce sera facile, ce que je veux dire c'est que, ne t'interdis pas de vivre uniquement parce que c'est le coeur de Dorian. Il faut vraiment que tu réussisses à faire la part des choses, je sais pas si je suis très claire. C'est extrêmement compliqué de trouver un donneur compatible à un receveur, tu le sais, tu as une chance inouïe dans ton malheur. Promets moi d'y réfléchir un peu plus sérieusement s'il te plait, m'implora Lisa en se dirigeant vers la porte de ma chambre, tu mérites amplement de continuer une vie un peu plus sereine.
- Je ne peux rien te promettre, c'est trop dur pour moi

Lisa émit un faible sourire de compassion et appuya sur la poignée pour se rendre dans la chambre d'autres patients

- Oh, au fait, j'ai faillit oublier, tiens, dis l'infirmière en revenant sur ses pas et en me tendant une enveloppe, quelqu'un à laissé ça à l'accueil pour toi "

Je saisis l'enveloppe sans dire un mot et essayai de trouver le nom de l'expéditeur, en vain, rien n'était inscrit sur l'enveloppe. J'entrepris d'ouvrir celle ci, non sans appréhension, pour y découvrir une simple photo.

/ FLASBACK /
" T'es pas venu me voir une seule fois Roméo, je suis resté quand même là bas plus d'un mois et j'ai plus vu mon chirurgien que toi alors viens pas me dire que je fais pas d'efforts, c'est pas toi qui risque ta vie à chaque minute c'est clair ?
- Tu dramatises toujours tout, et de toute manière je vois pas pourquoi je m'obstines à te parler t'es une vraie gamine. Tu peux pas, ne serait que pendant une seconde, accepter que tu n'es pas le centre du monde, je perd clairement mon temps avec toi quand je vois le nombre de filles qui sont à mes pieds
- Et bah je t'en prie, vas retrouver toutes ses filles, elles qui seraient sans doute ravie d'avoir un gros con en tant que copain. Sors de là et surtout ne reviens jamais, c'est peut être toi le microbe qui me rend malade au final "

Roméo claqua la porte de ma chambre et dévala les escaliers pour sortir du centre et de ma vie par la même occasion. Les larmes dévalant mon visage, j'eu du mal à localiser la photo que je cherchais sur mon mur. Je finis par m'emparer de celle ci, attrapai le premier stylo que je trouvai sur mon bureau et traçai une grosse croix sur le visage de mon ex petit ami avant de m'écrouler sur le sol.
/ FIN DU FLASHBACK /

Je restai déstabilisée devant ce cliché. Roméo avait donc conservé ce souvenir, sans me rayer au stylo pour autant, et le ressortait maintenant. Je retournai le papier glacé pour y découvrir quelques phrases écrites à la main.

" C'est trop tard, mais cette fois ci je suis là, ou presque. Acceptes cette opération, tu mérites d'être soignée une bonne fois pour toute, je crois savoir que quelqu'un tiens à toi plus que tout au monde. Prends soin de toi. -R "

Je tendis mon bras pour attraper mon téléphone posé sur le petit meuble à coté de mon lit et appuyai sur le bouton de déverrouillage pour y voir le plus beau fond d'écran qu'il m'ait été donné d'avoir

Je tendis mon bras pour attraper mon téléphone posé sur le petit meuble à coté de mon lit et appuyai sur le bouton de déverrouillage pour y voir le plus beau fond d'écran qu'il m'ait été donné d'avoir

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J'admirai longuement la photo puis déverrouillai l'appareil et appuyai sur l'application message

[ À : Antoine ]
" Concentres toi bien sur ton match contre l'Allemagne, je ferais tout mon possible pour être là le soir de la finale, et ce avec un coeur tout neuf. Je t'aime tellement si tu savais ❤️"

Je n'attendis pas la réponse et actionnai le bouton d'appel aux infirmières. Lisa débarqua paniquée dans ma chambre
" - Que se passe t'il ? Tu vas bien ? Tu as mal quelque part ? Qu'est ce qu'il va pas ? me questionna t'elle en saccade
- Du calme, tout va bien justement. Est ce que tu pourrais prévenir le docteur Cabrol pour lui dire que je suis prête pour l'opération ?

L'infirmière qui me tournait le dos pivota doucement, un immense sourire de victoire collé sur le visage

- Réellement ? me demanda t'elle pleine d'espoir
- Complètement oui ! affirmai-je en souriant
- Très bien j'y cours ! Compte sur moi, demain tu commences ta nouvelle vie ma belle "

Un mois et demi // GRIEZMANNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant