La Rose Argentée

Chapitre 6 ✔️

Il était sept heures du matin lorsque Rosalie ouvrit les yeux, réveillée grâce à la lumière du jour qui resplendissait dans la pièce, tel un embrasement presque aveuglant. Elle se frotta les paupières douloureuses avant d'étouffer un bâillement contre son poing, puis elle posa son regard vers le visage endormi d'Emma. Un sourire étira ses lèvres rondes, elle était soulagée d'être tombée sur une jeune fille aussi paisible et agréable. Il était vrai qu'il était encore trop tôt pour se prononcer à propos de son véritable tempérament, mais il y avait quelque chose en elle qui plaisait beaucoup à la rouquine. Peut-être parce qu'elle lui rappelait énormément sa meilleure amie. Certes, Sarah était irremplaçable, néanmoins Rose semblait avoir trouvé une autre personne qu'elle qui convenait à son caractère plutôt introverti.

Elle se leva, poussée par une motivation sans pareille, avant que son regard ne tombe vers sa fenêtre. Ses souvenirs remontèrent soudainement dans son crâne, lui dévoilant l'image du brun mystérieux qui venait de la surprendre en train de les épier. Elle se rappela l'avoir dévisagé durant de longues secondes, sans trop réagir, avant qu'il ne détache ses yeux de sa personne pour rejoindre ses amis. Elle ne savait pas trop pour quelle raison, mais elle était sûre et certaine que c'étaient eux qu'elle avait entendus alors qu'elle était toujours dans son lit. Elle n'arrivait pas à l'expliquer, trop de choses étranges lui arrivaient, elle ne pouvait décemment pas mettre cette situation sur le compte de ses rêves. C'était trop absurde, mais si réel...cet homme n'était même pas étonné de la voir au pied de sa fenêtre, comme s'il savait pertinemment que le raffut qu'ils avaient produit avait fini par réveiller quelqu'un.

Cependant, il n'y avait pas que ça.

Il semblait la connaître, tout comme elle avait la sensation qu'il lui était familier. Mais elle n'avait jamais vu ce garçon jusqu'à cette nuit ! Enfin...si on ne comptait pas ses nombreux rêves à son sujet. Cela paraissait ridicule, toutefois, Rosalie ne pouvait pas ignorer ce curieux détail, alors elle décida de prendre une douche bien chaude pour laisser ses questionnements dans un coin de son esprit, puisqu'aujourd'hui était le jour de sa prérentrée.

Stressée, mais tout aussi excitée, la rouquine se hâta pour se préparer de sa journée. Elle s'habilla d'une tenue plutôt dégagée : débardeur bleu suivi d'un jeans noir ; elle laissa ses longs cheveux roux s'onduler naturellement, sans les sécher au préalable. Emma eut du mal à se lever, mais elle se dépêcha de s'apprêter, elle aussi, pour accompagner Rosalie jusqu'au réfectoire.

L'appétit toujours coupé, la rouquine n'avala qu'un verre de jus d'orange ainsi qu'une tartine grillée à la confiture de framboise. Elle grimaça avec dégoût en observant sa colocataire manger une omelette, pourtant les œufs comme le bacon étaient plus consistants pour démarrer une grosse journée. Rose ne le savait que trop bien, mais elle ne se voyait certainement pas déguster un repas aussi copieux à huit heures du matin.

— Tu vas bien ? lui demanda sa nouvelle amie en voyant qu'elle ne touchait pas vraiment sa tartine.

Rosalie haussa les épaules.

— Je n'ai pas très faim en ce moment, je suis vite rassasiée.

— Hm, fit longuement Emma, tu sais ce qu'on dit quand on perd l'appétit ?

La rousse fronça les sourcils, en attrapant son verre de jus d'orange. Elle secoua la tête en guise de réponse et but une gorgée pour avoir un goût dans la bouche.

— Tu n'aurais pas un mec en vue, petite coquine ?

Elle s'étrangla avec son jus de fruit, estomaquée, ses pensées la conduisant vers cet inconnu qui n'arrêtait pas d'aller et venir dans son esprit. Puis à Dean. Elle se renfrogna presque à ce dernier songe. Emma ricana en remarquant quelques rougeurs sur ses jolies pommettes, elle tapota gentiment son dos alors que son amie essayait de reprendre une respiration normale.