Bien que la semaine fût pluvieuse, elle lui semblait complètement ensoleillée. Les cours étaient quelquefois ennuyeux, mais loin d'être déplaisants. Rosalie passait ses journées avec sa bande d'amis, elle riait énormément avec eux et même si elle en avait assez de marcher avec des béquilles, elle se sentait épanouie. Surtout quand elle savait que le soir même, elle retrouvait les membres de sa meute pour s'entrainer à leur côté. Un sentiment méconnu l'animait incroyablement lorsqu'elle les gagnait dans la forêt. Il y avait de l'excitation, une dose de bonne humeur, mais principalement une émotion tangible qui se muait dans sa poitrine à leur proximité. Comme si elle se sentait plus forte en compagnie de ces loups et qu'ils complétaient ce manque qu'elle avait éprouvé durant leur absence.
Quoiqu'il en soit, sa semaine fut étonnamment mouvementée. Le lever du soleil lui signalait le début de sa journée et également de ses cours. Le soir, elle travaillait d'arrache-pied sur ses devoirs avec Emma, jusqu'à ce que la fatigue les terrasse toute les deux. Et la nuit, elle s'entrainait avec sa meute et décuplait ainsi sa force et sa rapidité, tout en renforçant sa volonté de se battre du côté de ses alliés.
Elle menait une double vie : humaine le jour, renarde la nuit. Marchant avec des béquilles à l'aube et courant dans l'obscurité.
Jamais elle n'aurait pensé être capable d'une telle chose, encore moins de mentir à ses amis, mais elle s'était faite à l'idée que le mensonge n'était pas aussi mauvais comme elle le songeait une semaine plus tôt. Elle l'utilisait à bon escient pour le bien de tous, même si ça la tuait par moment de leur dissimuler quelques informations primordiales. Cela étant, sa vie n'avait en aucun cas été aussi palpitante. Elle adorait cette sensation de vivre cent fois à l'heure, c'était une expérience à la fois énergisante et enrichissante. Rosalie était fière de ce qu'elle accomplissait chaque jour. Sa timidité s'estompait de jour en jour alors que son assurance grimpait en flèche. Elle se sentait plus courageuse qu'un mois plus tôt et beaucoup plus forte d'un point de vue psychologique. Et cette impression s'était sûrement exacerbée chaque nuit qu'elle passait aux côtés des jeunes loups.
Aaron, Lucille et Nelly étaient venus au deuxième crépuscule, se combattant tour à tour sous l'œil vigilant d'Arno. Thomas semblait avoir repris du poil de la bête, il était plus en forme que la veille, il avait même réussi à battre Aaron en repoussant violemment son attaque. Ce dernier, les fesses à terre, était impressionné par son offense, puisque lui non plus n'était pas un loup lambda. Il descendait de la même lignée que le loup blanc, comme son père était tout simplement le frère de l'Alpha.
— Pas mal, Tom ! Je crois que j'ai une côte fêlée ! s'exclama-t-il d'un air enjoué.
Le blond se mit à sourire malicieusement en attrapant sa bouteille d'eau. Rosalie regardait Aaron avec stupeur, il se redressait en levant son tee-shirt dévoilant un torse musclé, mais un hématome commençait à se former au niveau de son flanc droit. Arno l'examinait également et finit par lui dire :
— Mets-toi sur le côté, mec, tu seras sur pied dans une demi-heure.
— Rooh, c'est bon, je ne suis pas en sucre.
Le brun lui envoya un regard bien signifiant, assez effrayant pour que son cousin ait un mouvement de recul.
— Relax, mon pote, je vais me reposer.
Rosalie eut un petit sourire en le voyant s'installer contre un arbre, mais elle fut interpelée par Lucille :
— Hé ! C'est quand tu veux, la rousse !
La jeune fille serra la mâchoire à l'entente de son surnom. Elle adorait la couleur de ses cheveux, mais elle avait horreur qu'on s'en moque.
Elle voulait de la bagarre ? Eh bien, elle l'aura.

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La Rose Argentée
WerewolfRosalie Brunel a dix-huit ans. Elle va entrer à l'université au Canada et étudier en licence d'économie. Elle est à la fois tout excitée et anxieuse, c'est la première fois qu'elle va quitter ses parents et qu'elle va apprendre à être indépendante...