Chapitre 27 ✔️

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Les bruits assourdissants ne cessaient de tambouriner autour d'elle. Ils étaient cassants, mais principalement répétitifs. Sa tête allait et venait au rythme des éclats, elle tournait dans tous les sens, à deux doigts de se rompre le cou au moindre mouvement brutal. La panique se muait à l'intérieur de sa poitrine, accélérant ses palpitations. Elle aurait pu s'époumoner à la violence de cette chute vertigineuse, mais son souffle se hachait beaucoup trop pour en former un quelconque appel.

Elle ne prit que conscience qu'elle était dans la voiture de son père lorsqu'elle sentit l'eau imbiber ses vêtements et monter jusqu'à ses hanches. Et quelle ne fut pas son angoisse de découvrir cette onde grimper jusqu'à elle à l'œil nu.

Non pas ça.

Son cauchemar se formulait sous ses yeux. Elle détacha sa ceinture pour sortir du véhicule et ne plus vivre sa noyade une seconde fois, seulement deux billes lumineuses la foudroyèrent du regard, l'empêchant de faire le moindre geste. Aveuglée, Rosalie ferma les paupières et se mit à hurler au moment où l'intru entrait en brisant en mille morceaux le pare-brise pour enfin achever son travail.

La jeune fille se réveilla en sursaut, le visage inondé de larmes et de sueurs. Elle poussa un glapissement et se débattit instantanément avec le drap qui l'enveloppait. La peur dictait son corps chevrotant et lui donnait encore cette sensation de se trouver encore dans la voiture, et non pas en sécurité dans un lit. Une méchante claustrophobie s'empara d'elle, essentiellement lorsqu'elle ne parvenait pas à retirer la couverture d'elle. Elle était coincée, emprisonnée dans cet amas de tissus, elle n'arrivait pas à s'en sortir. Rosalie était persuadée qu'elle allait mourir écrasée, alors tout naturellement, des sanglots s'échappèrent de sa gorge.

L'angoisse s'agrandit d'autant plus lorsqu'un nouveau poids s'abattit sur son corps. Elle poussa un deuxième cri, alertée par cette nouvelle présence, seulement deux bras musclés lui bloquèrent les siens et l'empêchèrent de faire le moindre geste.

—    Hé ! Calme-toi, chuchota Arno, ce n'était qu'un cauchemar, rien de réel.

Elle hoqueta en reconnaissant sa voix, bien qu'elle soit plus grave qu'à l'accoutumée, et cessa tout mouvement. Son odeur masculine, un mélange de son parfum boisé et de sa légère transpiration, lui emplit soudainement les narines, et sa chaleur presque incandescente lui caressa la peau. Elle se détendit peu à peu en revenant à elle. Elle n'était plus dans cette satanée voiture et cette personne qui lui voulait du mal...n'existait pas. Elle était chez lui, dans sa maison en plein cœur d'une forêt, et aussi dans ses bras. Elle ouvrit les yeux pour le découvrir presque nu à ses côtés. Elle aurait pu rougir à cette vision, si elle n'était pas étonnée de voir aussi clairement que le jour. Elle le considéra rapidement du regard et remarqua qu'il n'avait qu'un short noir sur lui. Mais peu importait les vêtements qu'il portait, elle avait besoin de lui maintenant, elle voulait ressentir sa douce chaleur, son calme et sa confiance.

Rosalie se jeta à son cou, le faisant légèrement sursauter au mouvement, puis elle se blottit contre lui. Sa présence était réelle, et pas ce maudit cauchemar ressassant son accident.

—    Doucement, petite Rose, je ne suis pas une peluche, râla-t-il d'une voix rauque.

Pourtant il était doux comme ses ours en peluche, et contrairement à ces derniers, il était tout chaud. Elle était certaine qu'il pourrait servir de chauffage ambulant à toute personne qui le souhaiterait. 

Elle sentit ses bras se refermer autour d'elle, elle entendait son cœur battre un peu plus rapidement que d'habitude, ou peut-être était-ce le sien, elle n'arrivait plus à distinguer à qui pouvaient bien appartenir ces innombrables battements. Rosalie enfouit son nez dans son cou, son odeur naturelle émanait de ce dernier, ça sentait atrocement bon.

La Rose ArgentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant