Chapitre 35 ✔️

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La détermination n'était nullement une chose à prendre à la légère. Elle était un excellent moteur pour prendre des initiatives, comme elle pouvait en aveugler certains choix. Et pour le dernier point, Arno en avait déjà fait les frais. Son désir de vengeance n'était pas apparu comme par enchantement, elle était là depuis ce jour où il s'était fait la promesse de tuer la personne qui avait tenté de l'assassiner. Plusieurs fois, son dessein lui avait fait défaut. Plusieurs fois, ses envies de meurtre l'avaient voilé au point où il ne parvenait plus à se maîtriser.

Et la perte de contrôle était la pire chose qui puisse arriver. Pour lui, comme pour tout thérianthrope.

Thomas, lui, n'était pas animé par un quelconque désir de représailles. Ou tout du moins, il ne le dévoilait pas. Sa résolution était uniquement présente grâce à son instinct de protection et d'appartenance. Il voulait aider et se défendre tout à la fois, et la tentative de meurtre de son père n'avait fait qu'accentuer ce sentiment. Il savait que Xan avait très peu de chance de survie. Il savait que très bientôt, il prendra sa place en tant que chef de famille. Une position bien trop importante pour son jeune âge, néanmoins sa volonté et sa force ne reculeraient en rien face à ses responsabilités. Il était déterminé à protéger sa famille et sa meute, quitte à y laisser la vie.

Arno se redressa avec nonchalance, les yeux rivés vers son cousin. Il était intrigué par sa présence, mais aussi par son regard qui brûlait d'une incroyable ténacité. Jamais il ne l'avait vu aussi sûr de lui, Thomas avait toujours été pour lui un petit garçon apeuré et un louveteau inexpérimenté, mais aujourd'hui...il s'imposait devant lui, tel un bêta effroyable et il sentait son loup réagir à son aura.

Visiblement, il s'était trompé. Thomas était loin d'être un loup soumis. Bien au contraire, il était un dominant, et cela le faisait presque froncer du nez.

Rosalie, qui ne comprenait absolument rien à la hiérarchie, ni aux odeurs qu'elle pouvait sentir, restait allongée sur le sol, le regard virevoltant entre les deux jeunes hommes. Arno lui tendit la main pour l'aider à se relever. Elle se hissa sur ses deux jambes, les joues rouges. Elle était déconcertée par son entrée, mais aussi embarrassée qu'il les ait surpris dans une position équivoque alors qu'ils ne faisaient que s'entrainer.

Thomas continuait de les observer un à un, les pupilles toujours luisantes. Il croisa les bras contre son torse, contractant ainsi les muscles de ses bras, et chercha une explication dans leur attitude bien avant qu'il ne les interrompe.

— Je peux savoir ce que vous étiez en train de faire ? les interrogea-t-il, perturbé.

— On s'entrainait, c'est tout, se justifia Arno d'un ton calme. J'expliquais juste les règles à Rose lors d'un combat, et tu es arrivé.

Le blond leva un sourcil, peu convaincu par ses explications. Il n'était pas dupe, il avait bien remarqué un rapprochement entre ces deux-là, mais il ne saurait dire si cela était simplement dû au rôle de protecteur de son cousin, ou bien tout autre chose. Il dévia son regard vers la jeune fille qui hocha instantanément la tête pour confirmer ses dires. Il jeta alors son blouson à terre d'un geste assuré, ne songeant plus qu'à la raison de sa présence :

— Bien. Tu l'entrainais ? A mon tour, maintenant.

Pour faire plus ample démonstration de sa volonté, il se craqua les articulations avant de gonfler ses muscles devant eux. Rosalie jeta un coup d'œil vers le brun, elle fut surprise de voir un grand sourire s'imprimer délicieusement ses lèvres. Il s'étira légèrement avant d'imiter son cousin, il se préparait visiblement à un combat plus redoutable que le leur.

— Tu t'es échauffé au moins ? lui demanda-t-il.

— J'ai couru de notre territoire jusqu'ici, donc oui, on peut dire que je suis prêt à te coller une baigne.

La Rose ArgentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant