La Rose Argentée

Chapitre 9 ✔️

Média : Imagine Dragons - Shots.

Les basses des hauts parleurs retentissaient jusque dans leur poitrine. Rosalie sentait son cœur battre en même temps que les percussions dans le fond, mais il remuait tout aussi bien d'une certaine émotion. Il palpitait à mesure qu'elle s'introduisait dans la forêt, l'appréhension était de taille, mais cette nouvelle expérience la mettait de bonne humeur, elle était excitée d'en apprendre plus et de vivre les meilleurs instants de son existence. Ce sentiment s'accentua dans son être lorsqu'elle examina toutes les décorations dans la clairière. Ethan avait raison : ils avaient accroché des enceintes sur les arbres pour qu'ils résonnent tel un écho, les fils tous reliés à une multiprise. La jeune fille marcha sans faire exprès sur ces derniers, seulement elle n'était très certainement pas la seule à le faire.

Son regard passa des étudiants qui étaient déjà saouls aux jeunes qui distribuaient les boissons à tout va. Plusieurs fûts de bières étaient installés, certains faisaient même le poirier pour avaler quelques gouttes. Emma en lâcha une exclamation.

— Ah bah dis-donc, j'en connais certains qui vont être malades demain.

Rose gloussa avant de reporter son attention vers les quelques camarades de sa promotion qui se réunissaient en groupe, à la fois curieux et pas très rassurés. Leur professeur de mathématiques était même présent avec d'autres adultes qu'elle ne connaissait pas, ils riaient, une boisson à la main, en regardant leurs propres élèves faire la fête.

Les filles avancèrent plus prudemment, branquant leur cou dès qu'un étudiant faisait le mariole. Emma prit son amie par les épaules pour visiter un peu plus la forêt dans son paysage nocturne. Un garçon leur distribua un gobelet rouge sans leur demander au préalable ce qu'elles souhaitaient boire, Rosalie trouvait cette méthode quelque peu déroutante, mais elle renifla son verre d'un air dubitatif pendant que sa colocataire but une gorgée du contenu.

— Bwaaa, c'est dégueulasse ! La bière n'est même pas fruitée !

Mais elle continuait de boire en se pinçant le nez. La rousse goûta à son tour, avant de grimacer en reconnaissant l'amertume de la boisson. Elle avait déjà bu une bière avec son père, mais en réalité celle-ci était beaucoup plus légère et plus sucrée que ce qu'elle avait entre les mains. Les deux amies continuèrent de déambuler dans les lieux, jusqu'à ce qu'elles tombent sur Nathan, le garçon en deuxième année qui avait monté leur valise. Ce qui était plutôt étonnant comme il ne faisait pas partie de leur filière, mais comme leur avait dit Mélanie : quelques étudiants étaient soit invités, soit ils s'incrustaient carrément, la bouche en cœur.

— Salut les filles !

Il accompagna ses paroles en leur claquant chacune une bise, Rosalie faillit faire tomber son gobelet par terre lorsque sa peau électrifia la sienne. Il les complimenta de leur tenue vestimentaire avant de gagner sa bande d'amis. Emma attrapa une nouvelle fois la main de son amie, l'entraînant vers un autre endroit et aussi pour ne pas être bousculées par des jeunes qui dansaient. En contournant un peuplier, la rousse remarqua la présence d'Arno dans la forêt.

Il s'était aussi arrangé, troquant son tee-shirt noir du matin-même contre une chemise bleue à carreaux et d'un jeans sombre. Ses cheveux noirs étaient tirés en arrière, mettant en valeur son visage presque parfait. Rosalie observa attentivement ses lèvres se retrousser en un beau sourire et ses yeux clairs se plisser. Il écoutait son ami au teint hâlé, d'ailleurs ces deux-là se ressemblaient beaucoup. Emma s'approcha discrètement de son amie, lui chuchotant à l'oreille après avoir suivi son regard :

— Attention de ne pas trop le dévorer des yeux, Rose.

La susnommée se mit à rougir violemment, prise sur le fait. Elle n'arrivait pas à détacher son regard de lui, c'était plus fort qu'elle. Pourtant, ce matin, il l'avait bien énervée. Il semblait très taquin à son goût et aussi bien arrogant, de plus qu'il l'avait laissée toute seule dans la forêt après avoir dit que les lieux n'étaient pas sûrs. Où voulait-il en venir ? Elle en fit part à la brune pour savoir ce qu'elle penserait de cette courte entrevue. Celle-ci afficha une moue stupéfaite.