ch 3: Bloquée

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* Cacatoès blanc sur l'image*

   Ma vie avait pris un autre cours depuis ce fameux rêve. Maintenant, dès que je le désirais, je pouvais contrôler mon rêve et décider de ce que j'y faisais ou voyais.

  Depuis cette dernière nuit, j'avais eu l'occasion de tester des pouvoirs en tout genre, de manger autant que je voulais sans grossir, de parler à des stars et même de voyager à travers le monde grâce à une simple pensée. A chaque fois, il me fallait fermer les yeux pour me retrouver aussitôt à l'endroit souhaité, avec la personne ou la chose voulue.

  Cette nuit, je voulus réaliser un de mes rêves : voler. Lors d'une nuit fraiche de décembre, j'eu l'occasion de me rendre en haut d'une montagne et d'admirer le magnifique paysage d'une savane australienne.

  J'eu subitement l'envie de sauter dans le vide, de voir si le vent accepterait de me porter. Au pire, s'il ne le voulait pas, ce n'était qu'un rêve. Même si je m'écrasais au sol, je serais toujours vivante, enfin, je l'espère.

  Je me dirigeai donc tout au bord et me laissai tomber. Pendant quelques secondes qui me parurent durer une éternité, je dégringolai sans m'arrêter. Je me dis alors que le vent était trop fainéant pour me porter, fermai les yeux et pensai très fort à un nouveau pouvoir. Quand je rouvris les yeux, je planais au-dessus du sol australien. Je désirai monter plus haut et le vent m'y guida. Je voulus alors monter encore plus haut mais le vent en eu rapidement marre et me laissa tomber. J'atterris heureusement sur un sol en mousse.

  Si je ne pouvais pas planer, peut être devais-je trouver un moyen de battre des bras, de battre des ailes. Ce moyen était sans aucun doute la métamorphose. Mais je me sentis soudainement fatiguée et décidais de me laisser aller, et de m'endormir.

   J'avais remarqué depuis un moment que ces rêves lucides ne comportaient pas que des avantages. En effet, après chaque expédition, je me sentais très fatiguée. Les nuits devenaient trop courtes et mes cernes s'agrandissaient de plus en plus.

  J'avais également l'impression de me sentir très seule. Il n'y avait jamais personne pour m'accompagner dans ces rêves. Je me retrouvais toujours dans un endroit inconnu, désert ou entouré de gens que je ne connaissais pas.

  J'aurais aimé pouvoir emmener une amie ou ma sœur dans un de mes rêves, mais je n'avais aucune idée de la manière dont il fallait procéder. Je décidai donc de laisser aller les choses et d'arrêter les rêves lucides pendant un moment. Cela me permettrait de me remettre en forme et de profiter de mes amis.

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   Quelques mois plus tard, aux environs du 11 mai, je fis à nouveau un rêve lucide. Mais ce dernier ne fut pas comme les précédents.

  Je me réveillais, comme d'habitude dans ma chambre, me levai et me dirigeai vers la porte. Je n'avais plus vraiment d'idée d'endroits ou de pouvoirs à essayer. Je crois que j'en avais fait le tour. Mais je réussis quand même à trouver un pouvoir jusqu'alors inutilisé : la métamorphose. J'adore les animaux et j'aimerais comprendre ce qu'ils ressentent en faisant telle ou telle chose.

  Je me dirigeai par la pensée en altitude, quelque part en Amérique. Comme précédemment, je me trouvai au bord d'un précipice. Je me remémorai le rêve ou j'avais presque volé. Je n'avais malheureusement eu que l'occasion de planer, jusqu'à ce que le vent m'abandonne et me laisse tomber. Cette fois ci, je réussirais à faire mieux !

  Je fermai les yeux, m'imaginai un faucon volant au-dessus des plaines américaines. Quand je les ouvris, je crus m'être métamorphosée en grand rapace, mais je me retrouvai dans la peau d'un petit cacatoès blanc. C'est vrai que ce n'est pas aussi grand et joli qu'un faucon, mais çà vole, et c'était mon but aujourd'hui.

  Je m'élançai et m'envolai dans les airs, profitant de ce pouvoir magnifique. Mais bientôt, des pensées négatives prirent le dessus. En effet, je me sentais seule. Il n'y avait même pas d'autres oiseaux pour voler avec moi.

  Au moment où je repris conscience de mon état, je fonçai droit sur la colline et ne sus m'arrêter à temps. Je dégringolai le long de la pente et me retrouvai tout en bas. Je me sentis mal, très mal et perdis connaissance.

Comme dans un rêve...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant