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« Riley, arrête de tirer la gueule, je te jure. C'était juste parce que j'avais trop bu.

- Ta gueule.

Dans la voiture, le couple se tourne le dos.

Elle se sent trahit, salit et par-dessus tout humilier.

- Riley, je t'en prie, écoute-moi.

- À quoi ça sert Isaac ? Dit le moi ça, tu crois que tes mots feront que mes plaies se refermeront. Je suis pas comme ça, j'ai toléré mille et une chose. Un coup, une injure et d'autres, mais jamais tu m'avais salis ainsi, Isaac. Non, jamais, t'avais osé rejeter ton amour sur une autre. Toute ces années, ou je ne fais que t'aimer, jusqu'à me détruire, jusqu'à tout quitter. Tout ça pour une vulgaire gamine de dix-huit ans. J'ai rien à entendre, rien à dire, je suis juste dégoûtée par le fait inconscient que tu sois une sombre saloperie. »

Le moteur était coupé, elle était sur son parking. Les yeux embués de la jeune femme, et les regards suppliants de l'homme.

Elle sort de sa voiture, sans prêter attention au barbecue des voisins. Il sort, il marche avec difficulté mais hors de question que sa petite-copine lui apporte son aide.

« Riley, je peux pas te dire plus que ce que je t'ai déjà dit. Je regrette mais je peux rien changer, alors s'il te plaît arrête, il la supplie.

De l'autre côté de la haie, les garçons jettent un coup d'œil furtifs mais intéressés à la scène. La petite brune risque de craquer, mais elle tient bon. Elle se retourne, et hache ses mots.

- Quand je te demande de fermer ta gueule, ce n'est pas pour que tu l'ouvres ensuite.

Il retient son poignet fermement. Riley savait pertinemment qu'elle allait payer ses mots, mais après-tout qu'est-ce qu'elle risquait de plus.

- Riley ne pousse pas le bouchon, parce que je pourrais m'énerver à mon tour.

Elle approche son visage doucement du sien.

- Bah, vas-y. T'es un homme après-tout, on change pas sa vraie nature. Lâche et comme seul recourt la violence.

La droite est partit toute seule, Isaac la regarde sévèrement. Quant à elle, elle fixe le sol, un rire d'hystérie sort inconsciemment de sa bouche.

- Eh, mec. Recommence pas ce genre de chose, intervient finalement le bridé toujours présent dans la fraternité. »

Isaac ouvre la porte de sa maison, tout en lançant un sourire faussement désolé, et force sa fiancée a y entrée.

Les voix haussent le ton à l'intérieur, un bruit strident comme un objet qui vient de s'éclater contre le sol retentit.

La brunette vient tirer les rideaux qui donnent sur le jardin voisin.

C'était ça, l'envers du décor.

Un amour de jeunesse devenu oppressant par la suite. Elle ne pouvait lui échapper, il était la seule chose qu'il lui restait.

Des amis ? Il avait fait en sorte de déménagé assez loin d'eux pour qu'elle perde le contact. De la famille ? Elle lui avait tourné le dos à l'entente des fiançailles. Trouvant Riley trop jeune et n'aimant pas particulièrement la famille de son homme. Un métier ? Elle avait toute les compétences pour faire une brillante carrière, mais Isaac la poussait à l'écriture, qui n'était que de base un simple passe-temps.

Elle n'avait donc plus rien, et surtout aucun moyen de s'en sortir. Sans boulot, elle ne pouvait pas s'éloigner de lui, et Isaac se faisait un malin plaisir à lui dire qu'elle était meilleure en tant qu'auteur.

Sur ce point, il avait raison. Riley était douée, brillante même. Ces livres auraient facilement fait des best-seller si seulement l'ordinateur de Riley ne cracher pas juste avant d'envoyer ses chapitres à son éditeur.

Quelle coïncidence.

 Isaac aimait Riley et il voulait qu'en retour, elle lui soit fidèle pour l'éternité.

« Tu sais c'est pas parce que t'es con que tu dois le montrer au monde entier. »

Isaac ne levait pas souvent la main sur sa bien-aimée, juste quand il trouvait sa ''mérité''. Elle aussi aurait bien voulu lui foutre une raclée chaque fois qu'elle trouvait quelque chose déplacé juste parce qu'il l'avait ''mérité''.

Mais à cet instant, beaucoup de choses venait de changer. 

FraternityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant