La tête accoudée contre la fenêtre, je soupirais une énième fois, regardant les quelques flocons de neige épars tomber. Il avait commencer à neiger quelques temps après ma confrontation avec Will et les autres. Tout me semblait surréaliste. C'était juste...impossible. La première fois que j'avais découvert mes pouvoirs, je me souviens que j'étais terrifiée et perdue. Mais ce que je ressentais maintenant était incomparable... C'était une tempête d'émotions qui m'agitait maintenant. Des dizaines de sentiments contradictoires qui valsaient en un ballet sans fin dans mon esprit. Savoir qu'on était différents de notre entourage était une chose. Apprendre que vingt ans de toute une vie avait été anéanti, soufflé comme un vulgaire fétus de paille c'était tout autre chose. D'un geste machinal je caressais la tête de Lyska. Un autre élément me raccrochant à mon passé.
Après l'intervention de Mathew j'étais restée un moment inerte sans rien dire avant de m'enfuir.
Comme une lâche.
J'avais pensé a aller dehors et c'était là ou je m'étais dirigée mais je suis rentrée quand j'ai vu Mathew et Judith. Si on réfléchissais bien, ils étaient donc mon frère et ma soeur ?
Hahahahah ! Je n'y comprenais plus rien ! De colère j'empoignais un livre posé là et le lançais rageusement dans la pièce.
Je ne comprenais pas ce qui c'était passé ! On ne pouvait pas transformer une jeune femme en le nourrisson qu'elle était autrefois ! De plus tout ça c'était passé il y'a près d'un siècle, alors que je n'avais que dix sept ans ! Que c'était il passé pendant tout ce temps ?
Tant de questions me tourmentais, j'avais l'impression d'être revenue des mois en arrière lors mon arrivée ici. A l'épique je me demandais sans cesse que me cachaient ils tous.
Aujourd'hui la situation divergeait un peu car Guënaelle, Will, Anna, Judith et même Mathew n'avaient pas les réponses à mes questions. Toutes ses interrogations ils se les posaient encore, des années plus tard.
Mais je crois que le plus dure à encaisser pour moi était le fait de savoir que j'avais eu une "première vie". J'avais eu des amis, une famille, un amour. Will. Qu'allais je faire sachant cela ?Et lui comment a-t-il fait pour supporter de me voir tout les jours en sachant qu'un jour j'avais été la fille qu'il a aimé ?
Pendant quelques minutes j'avais cherché au fond de ma mémoire pour trouver une bride de souvenirs mais ce fut un échec.
Je ne me souviens de rien de plus que je savais déjà.
J'ai découvert mes pouvoirs lorsque j'avais 13 ans, lorsque mon père m'avait fait savoir que je devais aller dans un centre de correction.
Puis après je me rappelle d'avoir été terrifiée et avait fait tout pour pas que les autres ne découvrent pas ma"différence ". Et enfin mon arrivée au Manoir.
Je me pris la tête entre les mains, je n'arrivais pas à réfléchir correctement !
Il fallait que je sorte prendre l'air ! J'avais l'impression d'étouffer.. Je me levais et allais me diriger vers la porte pour sortir, quand mon regard fut attiré par le livre que j'avais fait valser un peu plutôt. Je sentie une boule de peur me prendre au tripes, mais je l'ignorais et me dirigeais vers le bouquin.
C'était un livre de la bibliothèque que j'avais emprunté à mon arrivé ici. On ne me l'avait pas redemander et je ne l'avait pas rendue. Sous l'impact il s'était ouvert. Il y avait un grand portrait. Celui d'une femme au long cheveux chocolat, aux traits fin et en guise de yeux deux émeraudes. Un vague sourire effleurait ses lèvres de vermeil.
Je restais un moment face à cette image. Je savais que la femme représentée était Katrina Geller. Mon ancien moi ?
Un instant je me demandais quand avait été peinte cette photo, je feuilletais quelques pages. Mais il n'y avait rien noté, pourtant la réponse me vient d'elle même. Tel une voix chuchotant perfidement dans la conscience.
Quatre ans avant la guerre soit Mai 1909.
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La Fille de la Lune
FantasyJ'étais partie. Après quatre ans enfermée dans cette maison de correction. Je m'étais enfin enfuie. Même maintenant cela me paraissait invraisemblable. J'avais suivi un inconnu que je ne n'avais jamais vu et lui avait accordé ma confiance le temps...