Chapitre 19

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PDV Tristan

— Il faut l'amener à l'hôpital !

    Nina ne cessait de crier et de pleurer. Mon corps ne voulait plus bouger. J'avais les yeux braqués sur elle.

— Putain Tristan, ressaisis toi merde ! s'exclama une seconde voix, me sortant de mes pensées.

    Je m'approchais de Laylou et retirai immédiatement ma veste. Je lui posai délicatement sur son corps, avant de la porter dans mes bras.

— On ne vas pas à l'hôpital. Trop de monde vont nous poser des question. J'appellerai un ami à moi qui est médecin. On bouge, on va chez moi, dis-je, en regardant Nina.

    Ils acquiescèrent tous les deux de la tête, avant de me suivre. Quinze minutes plus tard, nous étions enfin à la maison.

    J'avais posé Laylou sur mon lit, mais elle ne s'était toujours pas réveillée. Nina restait avec elle, pendant que je me dépêchais d'appeler mon ami. Il allait arriver d'ici vingt minutes. Après l'appel, je revenais immédiatement dans ma chambre. Nina me laissait donc avec Laylou et partait en vitesse rejoindre son frère. Je m'approchais du lit, les poings serrés. Elle était si pâle. Aux coins de ses yeux, perlaient quelques larmes.

Putain, comme je m'en voulais.

    Je l'observais encore, le coeur remuant d'une étrange façon. Je posai une main sur sa joue et John apparut soudainement dans la pièce. Je retirais ma main, brusquement, lui montrant d'un signe de tête Laylou.

— Dépêche-toi s'il te plaît, dis-je, sérieux.

    Il acquiesça de la tête et commençait donc à s'occuper d'elle. J'étais sorti de la chambre entre-temps pour le laisser faire ses soins. Je devais me calmer et vite. Quelques secondes après, je m'écroulai sur un fauteuil.

Fais chier.

    Si je ne lui avais pas dit ces paroles, elle ne serait pas partie, et tout cela ne serait donc jamais arrivé. Je n'aurai pas dû m'énerver contre elle. La bagarre de tout à l'heure plus la vue de sa blessure m'avaient fait perdre les pédales. Je ne m'étais même pas contrôlé ; je lui avais balancé toutes ces phrases, alors qu'elle n'avait rien fait. Quand je l'avais vu pleurer, je l'avais tout de suite regretté. J'aurai voulu m'excuser auprès d'elle, mais elle était déjà partie en trombe de la maison. Puis nous avions fini par la retrouver. Dans cet état. C'est la première fois que je m'en veux autant. Je suis sûr que jamais elle ne me le pardonnera.

   Les minutes défilèrent, et la porte s'ouvrît, me rompant ainsi de mes pensées. John en sortit. Et il... souriait.

— Ta petite demoiselle va bien. Il faudra juste veiller à ce qu'elle garde bien son bandage autour de sa tête. Ainsi qu'elle prenne ses médicaments chaque jour, déclara-t-il.

C'est bon. J'étais désormais soulagé.

— Bon maintenant à toi ! reprit-il aussitôt, en s'avançant vers moi. J'ai vu que tu t'étais fait mal à la main.

Il commença à me bander la main gauche, avant de reprendre la parole :

— Dis donc, tu ne m'as jamais parlé de cette fille. Comment s'appelle-t-elle ?

— Laylou.

— Je vois, je vois. Vous sortez ensemble ? demanda-t-il, tout souriant.

— Non.

Il esquissa un sourire.

— Que signifie ce sourire, John ?

— Rien. Tu tiens énormément à elle, je présume, ricana-t-il.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Même un aveugle le verrait, Tristan.
Quand vous organiserez le mariage, n'oubliez pas de m'inviter ! continua-t-il, avant de recommencer à rire.

— Arrête de dire des conneries. Mêles toi de tes affaires, râlai-je.

— On verra ça plut tard, n'est-ce pas ? continua-il, en me faisant un clin d'œil.

Je soupirais, et il continua donc à me soigner.

**

    Deux heures plus tard John était parti, tout comme Nina et Noah. Je leur avait dit que tout allait bien se passer et que s'il y'avait un problème, je les appellerai. Je finissais donc de me doucher et d'enfiler juste un short. Je me dirigeais ensuite vers ma chambre pour aller voir Laylou. J'entrai doucement dans la pièce.

Elle dormait paisiblement.

    Je m'asseyais à côté d'elle, en essayant de ne pas la réveiller.

— Désolé gamine. Je ne voulais pas te dire ces paroles. J'étais juste énervé...

— Si tu ne m'appelles plus gamine, c'est d'accord, dit petite voix, me faisant légèrement sursauter.

Laylou venait d'ouvrir ses yeux et elle me fixait désormais.

— Depuis quand es-tu réveillée ? demandai-je très étonné, mais à la fois très heureux.

— Vu le bruit que tu fais ... soupira-t-elle.

— Je n'en ai pas fait.

Elle lâcha un petit rire et après cela, je préférais mettre les choses aux claires.

— Laylou je suis vraiment désolé. Je n'ai pas voulu te dire ça tout à l'heure. C'est juste que...

— C'est bon Tristan. J'ai compris ne t'en fais pas. Merci d'être venu avec Noah et Nina. Tu m'as encore sauvé la vie. Merci beaucoup, me coupa-t-elle, sa voix n'étant plus qu'un murmure.

— Je ferais n'importe quoi pour toi, déclarai-je sans prise de conscience, avant de vite me taire.

Merde. Cette phrase était sortie toute seule de ma bouche.

— Enfin comment dire... Étant donné que tu es ma partenaire d'exposé...

Laylou explosa de rire.

— Quoi ? J'ai dit un truc drôle ?

— Non non. C'est juste que tu me fais rire à être aussi gêné.

— Je ne suis pas gêné. Pourquoi je le serais ? soufflai-je, en levant les yeux au ciel.

    Bien-sûr, elle n'arrêtait pas de rire. Je commençais à me lever, quand elle m'agrippa soudainement par le bras.

— Tristan... dit-elle tout bas. Si ça ne te gêne pas... Tu peux rester avec moi cette nuit... continua-t-elle tout d'une voix plus basse.

— C'est une invitation ? lui demandais-je, en souriant.

— Mais non crétin... souffla-t-elle.

    Laylou se retourna ensuite de sorte à être de dos à moi. Je souris, puis me glissais dans le lit.

— Je n'allais tout de même pas dormir dans une autre pièce alors que c'est ma chambre ici, annonçai-je.

    Laylou se retourna subitement, et nos regards se croisèrent de nouveau.

— Tu peux rester. Si tu ne ronfles pas, c'est ok, repris-je.

— Je ne ronfle jamais, répliqua-t-elle.

— Alors tout est bon.

    Je tendis mon bras et elle sembla comprendre ce que je voulais puisqu'elle posa sa tête contre. Je caressais ses cheveux blonds, espérant qu'elle oublie les événements d'il y a quelques heures.

Little Bad Boy Où les histoires vivent. Découvrez maintenant