Chapitre 33

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    Rentrée chez moi, Isa m'a immédiatement harcelé de questions. Je n'eus même pas la force d'y répondre ; je suis directement partie dans ma chambre pour me coucher. Bien-sûr, elle toqua plusieurs fois à ma porte pour que je vienne manger un bout. Mais je n'avais pas faim. Elle laissa donc tomber et repartit en me souhaitant une bonne nuit.

    Je suis perdue. Tristan ne m'a même pas laissé le temps de m'expliquer. Il ne m'a pas écouté. Rien.
Il n'a rien fait. Je croyais qu'il me faisait plus confiance que ça. Mais c'était juste moi qui y croyait, visiblement. Peut-être que notre histoire ne pouvait pas durer et qu'il fallait que ça se finisse au plus vite.

**

     Plus tard et de longues heures, le cours se termina finalement. La sonnerie sonna et je me dirigeais vivement vers mon casier, quand je l'aperçus.

Au fond du couloir.
Il y avait Noah avec lui.

    Je m'avançais donc vers eux, et particulièrement vers lui. Noah a vite compris le pourquoi de ma venue et était parti entre-temps. Tristan ne me regardait pas dans les yeux. Il regardait simplement par la fenêtre mais je décidais néanmoins d'engager la conversation :

— Il faut qu'on parle.

    Il leva finalement ses yeux vers moi. Il me fixait intensément. Puis, après m'avoir observé, il s'avança en me bousculant au passage.

— Tristan !

    Il continua son chemin. J'avais décidé d'entamer le premier pas et lui, il partait comme ça ? Je ne le reconnaissais pas. Il était comme le jour de notre rencontre. Je serrais les poings, puis partais de l'autre côté.

   La sonnerie sonna enfin. Je prenais rapidement mes affaires, saluais Orlane, et me dirigeais presque en courant vers la sortie principale. Comme ça, je savais que je pourrais l'intercepter et lui parler. Il pleuvait dehors. Je n'avais bien évidement pas de parapluie, et il n'y avait pas d'abris. Je prenais mon sac et le mettais directement au-dessus de ma tête, en attendant. Dix minutes passèrent, puis vingt, puis trente... Toujours pas de Tristan à l'horizon. Soudainement, la porte s'ouvrît pour la dixième fois et Tristan en sortit avec Nina et Noah. Dès que Nina me vit, elle s'avança automatiquement vers moi.

— Tu es trempée !

    Au vu de mon regard, elle comprit de suite pourquoi j'avais attendu ici. Elle regardait son frère et lui aussi comprit. Ils partirent ensuite tous les deux, en me lançant un petit « bonne chance » à l'oreille. Je me retournais pour décider de l'affronter une seconde fois. Il fallait sérieusement qu'on parle. J'allais commencer ma phrase, quand il me coupa :

— On n'a plus rien à faire ensemble Laylou. Lâche-moi.

— Écoute moi, c'est important, répliquai-je, en haussant un peu le ton.

    Il ne dit rien, puis partit. J'attrapai son bras au passage et heureusement pour moi, il se retourna. Il fixa ma main, celle ou j'avais un bandage, mais détourna vite le regard.

— Laylou... Je te l'ai déjà dit. C'est fini. Stop.

— Mais tu n'écoutes même pas ma version ! Tu crois vraiment que je suis comme ces filles ?

    Tristan me fixait toujours. Ses yeux exprimaient du regret ; j'en étais sûre et certaine. Mais cela ne dura qu'un laps de temps, malheureusement. Il soupira, puis essuya mes deux larmes avec son pouce. Je ne compris pas son geste et n'eus le temps de rien faire, qu'il repartit.

— Rentre chez toi. Tu vas attraper froid, fut sa dernière parole, avant qu'il ne me laisse encore une fois.

   Je restais un moment sous la pluie, blessée, énervée, triste. Les minutes défilèrent jusqu'à que quelqu'un s'approche de moi.

— Mon Dieu Laylou ! Lève-toi ! s'exclama une voix féminine, tandis que je relevais la tête.

    C'était Nina. Elle m'attrapa rapidement la main pour m'emmener vers sa voiture.

— Tu risques d'être malade comme ça, non mais ! continua-t-elle, visiblement inquiète.

    Je ne disais rien. Je me mordais la lèvre pour m'empêcher de pleurer. Dans sa voiture, Nina posa une couverture sur mes jambes. Elle me prit la main, silencieuse. Plus tard, nous arrivions chez moi. Je la remerciais, puis montais rapidement dans ma chambre pour m'enfermer à clé.

Little Bad Boy Où les histoires vivent. Découvrez maintenant