La voiture roulait depuis au moins dix minutes. Je n'avais toujours rien dit. Je sentais pourtant le regard de Tristan sur moi.
— Tu es fâchée gamine ? me demanda-t-il, rompant donc ce silence.
Bien-sûr, je ne répondais pas.
— Je te cause, râla-t-il.
Toujours rien.
— Bon Laylou ! T'es chiante comme fille tu sais ?
Je me retournai vers lui, mes yeux croisant les siens.
— Gamin, dis-je simplement.
Bizarrement, il esquissa un léger sourire.
— Gamine toi aussi.
Sur ces belles paroles, nous ne disions plus rien jusqu'à l'arrivée. Quelques minutes plus tard, le chauffeur, qui n'était pas Alfred, m'ouvrit
gentiment la porte.— Merci, dis-je en souriant.
Nous avancions ensuite et j'aperçus une immense maison ainsi qu'un grand jardin verdoyant. Tristan me donna un coup de coude.
— On y va gamine ? reprit-il, encore souriant.
Je lui rendis son coup de coude, puis je m'avançai. La porte s'ouvrit donc et nous arrivions dans le hall d'entrée.
— Si cela te plait tant que ça, habite avec moi, me souffla Tristan, un sourire en coin.
— Sûrement oui, répliquai-je, en levant les yeux au ciel.
Il ne dit rien de plus, à part me guider vers sa chambre. Arrivés là-bas, j'observais un moment les lieux. Un lit trônait la pièce, une bibliothèque bourrée de livres, une armoire qui laissait entrevoir quelques affaires mal rangées... Je m'avançais un peu et aperçus sur sa table de nuit, un cadre contenant une photo de lui et Lilou.
— Vous êtes vraiment mignons tous les deux, déclarai-je.
— Tu me trouves mignon ?
— Ça va. Y a pire et y a mieux. J'avoue quand même que Lilou est dix fois plus belle que toi.
— Tu aimes vraiment ma sœur dis donc.
— Disons que contrairement à son grand frère, elle est plus sympathique.
— Je suis gentil moi aussi, râla Tristan.
— Une claque. Des insultes. Une noyade. T'en veux plus ? continuai-je, en soufflant.
— Une claque oui. Des insultes certes. Une noyade, en effet. Mais ! Je t'ai sauvé la vie !
— Certes. Bon assez parlé, on commence maintenant, dis-je sérieusement.
— Pas de soucis. Par contre si t'es nul, je change de partenaire, continua Tristan, en me poussant.
— Fais comme tu veux. Je n'ai pas demandé à être choisie de toute façon.
— Cela te gêne à ce point d'être avec moi ? me demanda-t-il, plus sérieux.
Gênée par sa question, je bredouillais un peu :
— Non... Je vais m'habituer. Bon allez, on bosse vraiment.
**
Trois heures plus tard, nous avions bien avancé. Entre quelques disputes et chamailleries, l'exposé allait sur une bonne voie. Tristan me proposa de manger un truc, car il était déjà dix-neuf heures passées. Quelques minutes plus tard, je m'installais donc à table. Lilou n'était pas là ; elle avait cours de piano puis de gym.
Tristan avait fait réchauffer une pizza, ne voulant pas se compliquer la vie. Nous avions mangé sans rien se dire, ni se regarder. J'avais mangé une part de pizza, mais j'étais déjà calée. Tristan me regarda étonné.
— Tu ne manges pas plus ? me demanda-t-il.
— Non merci. Je ne mange pas beaucoup à table.
—Hmm. C'est pour cela que tu es petite et mince.
— Je ne suis pas petite, marmonnai-je.
Il laissa échapper un petit rire, avant de reprendre la parole :
— Normalement, la moyenne est de un mètre soixante-cinq. Or, tu fais seulement un mètre cinquante-huit. Tu es donc considérée comme étant petite.
— N'importe quoi. Tu mesures combien, toi ?
— Bah un mètre quatre-vingt et des brouettes.
Je levai les yeux et le dîner se passa ensuite normalement. Nous nous posions quelques questions jusqu'à que la porte ne s'ouvre, et qu'une petite fille ne débarque : Lilou. Elle me sauta dans les bras avec force, ce qui me fit vaciller en arrière. Heureusement, Tristan me retenu.
— Mais Lilou calme toi ! Un jour tu vas te faire mal, répliqua son frère, en soupirant.
— Désolée... J'étais juste trop heureuse de revoir Laylou ! s'empressa de dire sa petite sœur, toute joyeuse.
Je repris Lilou dans mes bras et nous partions donc regarder un dessin animé.
**
PDV Tristan
Je décidais de les rejoindre et m'affalai sur le canapé. Elles avaient l'air complètement absorbées par cet écran qu'elle ne me remarquaient même pas.
Je regardais le temps dehors et vit qu'il pleuvait de plus en plus. Soudainement, un téléphone sonna ; c'était celui de Laylou. Elle répondit, puis s'écarta de nous, afin de se diriger vers la cuisine. Cinq minutes plus tard, elle revenait déjà.— Il y a un problème... annonça-t-elle d'une voix gênée. Isa ne peut pas venir me chercher... Il fait trop mauvais dehors et sa voiture a quelques problèmes. Et je ne veux pas qu'elle court un risque.
— Bah tu dormiras ici, dis-je simplement.
— Oh oui ! s'écria Lilou, déjà heureuse.
— Euh je ne sais pas... Peut-être qu'il y a un autre moyen, reprit Laylou.
— Il n'y a pas de je ne sais pas. Tu dors ici, c'est tout. En face de la chambre de Lilou il y a une chambre d'amis. Tu pourras dormir là-bas.
— Mais je n'ai pas de pyjamas, je n'ai rien, dit-elle.
— Je te prête un de mes t-shirts et on a le nécessaire, ne t'en fais pas.
Elle se mit à rougir. J'esquissai un léger sourire.
— Ne rougis pas, voyons. Il n'y a rien entre nous, repris-je, amusé de sa réaction enfantine.
— Je ne rougis sûrement pas pour un mec comme toi. Il fait juste... chaud.
Cette fille est amusante.
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Little Bad Boy
Teen FictionCorrection 44/76 Laylou vient de déménager dans une nouvelle ville quand elle sauve in extremis une petite fille qui manque de se faire renverser par une voiture. Croyant à mal, Tristan, son grand frère et, accessoirement le beau gosse badboy du lyc...