Le médaillon de Mousseline

Thomas

Le jour se levait.

Une lumière chaude éclairait Siméon qui s'était endormi sur le tapis rose de la chambre de Thomasine.

Il était presque neuf heures. Thomasine n'avait pas cours ce matin. Elle n'avait pas beaucoup dormi et quand enfin le sommeil lui était venu, elle s'était endormie, le livre de Mouseline la sérieuse à la main, la lumière allumée.

La première phrase qui lui vint à l'esprit fut "qui es-tu Ernestine? qu'à tu fais de ce médaillon?". Elle resta assise un instant sur le bord de son lit. Son père était déjà partit au travail. Elle passait embrasser sa mère qui dormait profondément.

Elle se prépara un thé, puis deux cracottes de beurre salés avec de la confiture de fraise, un verre de jus d'orange, installait le tout sur le petit plateau aux éléphants, et s'assayait devant le plan de recherche qui trônait au dessus du canapé du salon. Dans le fauteuil rond, en osier, ses yeux naviguait d'un post-it à l'autre. Elle s'arrêtait quelques secondes sur les coordonnées de  Thomas Parme.

Elle posait sa cracotte, essuya ses mains. Elle décrocha le post-it.

Elle avait fait une promesse à son père: ils appelleraient ensemble. Mais... là... Le post-it l'appelait... Elle le reposa, puis allumait l'ordinateur. le logo de google s'affichait. Elle tapa:

"Quel heure est-il à new-york?"

L'heure s'affichait directement: 9h18 ici, 04h18 là-bas.

Elle n'allait pas appeler au milieu de la nuit. Mais il avait des enfants, ils allaient probablement à l'école... Donc à 8h00, tout le monde serait à la maison.  A midi, elle pourrait sans doute appeler à New-York...

Une autre idée lui traversa l'idée... Elle n'avait jamais recherché son nom sur facebook avec sa nouvelle localisation. Elle ouvrit sa propre page puis tapait dans le petit cadre "Thomas Parme". Plusieurs noms se présentait. Mais un seul Thomas Parme habitant New-york apparaissait. elle cliquait dessus. Il n'y avait aucune publication, aucune photo, la seule chose qui apparaissait était l'onglet "à propos" Il y était indiqué qu'il habitait New-York qu'il était brocanteur, et qu'il était originaire de Paris.

Le métier ne correspondait pas mais le reste, si. Après tout il pouvait avoir changer de métier. Après une courte hésitation elle fit une demande d'ami. Elle retournait boire une gorgée de son thé qui avait refroidi. Puis revenait s'asseoir devant l'écran. Elle cliquait sur contacter. La fenêtre de chat apparu. Elle commençait à taper sans réfléchir.

"Bonjour, Je m'appelle Thomasine Bastille, j'ai 16 ans. Je crois que vous avez bien connu ma mère, Philomène. J'ai découvert une photo de moi et votre propre mère il y a peu... C'est la concierge de votre ancienne adresse qui m'a donné votre adresse. Je désirerais vous parler. j'enquête sur ma propre famille et peut-être que vous pourriez m'aider."

Que pouvait-elle écrire d'autre... Le téléphone sonnait. Etienne.

- Salut...

- Salut Bella... Tu fais quoi?

- Je viens de contacter Thomas sur facebook. Après la révélation de ta mère hier...

- Il t'a répondu?

- Non. Mais il est quatre heures du matin à New-york. Tu veux passer? On en parle?

- J'attendais que ça...

Thomasine sourit en raccrochant. Elle ramenait son plateau dans la cuisine quand elle entendit la cloche qui indiquait un message sur facebook. Son cœur s'emballa.

"Thomasine je suis là"

Pendant une seconde, Thomasine pensait qu'elle allait tomber. Elle s'assayait puis elle tapa.

"Bonjour. Je ne sais pas trop par où commencer... "

"Vous avez de la chance, je suis debout car ma fille est malade... Je sais que vous désirez parler de ma mère, de la votre et du médaillon. Mais pas ici. Cette histoire vous dépasse et me dépasse. Vous n'avez pas idée des risques que l'on prend rien qu'à en parler..."

Thomasine frissonait...

"Vous habitez New-york et moi paris, nous pouvons nous parler? au téléphone?"

"Appelez moi ce soir. 20h. Heure de Paris."

Il laissa son numéro et se déconnecta. La porte d'entrée sonnait. Etienne arrivait.