Desaccords

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Au moment où elle raccrocha le téléphone, le monde s'écroulait.

- Thom?


La tête lourde et la bouche pâteuse, Thomasine tentait, sans succès de retenir ses larmes.

- Thom? ça va? réponds moi....

-... Il est censé m'aider non?

- Quoi? Explique je ne comprends rien.

Etienne la fit asseoir sur le canapé. Puis il attendait patiemment que Thomasine trouve le courage de lui donner des explications.

Au bout de quelques minutes les sons arrivaient enfin à sortir de sa bouche. Elle lui expliquait rapidement la situation avant de fondre en larme.

- Je n'ai pas d'argent, un passeport périmé, aucun endroit ou loger à New-york, je suis une lycééne de 15 ans, sans visa... Il croit quoi? Je m'en fout moi du médaillon, du secret, des ambitions de merde de trois pauvres cons de scientifiques.... Moi tous ce que je veux c'est que ma mère arrête de crever à 10 min de chez moi!

Sous la colère de son amie, Etienne eut du mal à la serrer dans ses bras.

- Difficile de te contredire mais ce sont les règles du jeux...

Thomasine se dégageait de l'etreinte d'Etienne.

- Quel Jeu Etienne??? Quel jeu??? C'est un jeu pour toi??

- C'est pas ce que je voulais dire, je...

- MA mère est en train de crever. Un dingue pense que sa vie est en danger à cause d'un médaillon dont on ne sait même pas si il existe encore... La vie de ma mère en dépend et quoi??? Tu me parles de "jeu"? Putain mais dégage Étienne, si tu veux te donner des sensations fortes, il y a les jeux vidéos, les jeux de rôles ou le saut à l'élastique...

Etienne sentit les larmes lui monter aux yeux...

- T'es déguelasse Thomasine

Il chuchotait presque.

- Qui a été le premier à te croire? J'ai presque coupé les ponts avec mon père, j'ai mentit à ma mère, mes notes sont en chute libre... Oui tu as raison sur un point. Je n'ai jamais fait ça par grandeur d'âme. La seule et unique raison pour laquelle je l'ai fait c'est parce que je t'aime, que ça me promettait d'être prêt de toi tout le temps. Mais ce n'est pas une raison pour me laisser me faire humilier.

Dans son grand tee-shirt noir à tête de mort, , Étienne semblait tétanisé. Il se tenait là, debout, devant le canapé, devant le plan qui les avait rapproché... Celui là même qui les éloignait à l'instant même...

Elle remarquait pour la première fois son air fatigué. Et ressentit aussi une certaine honte à ce qu'elle venait de lui balancer dans la tronche.

- De toute façon il est tard, je vais rentrer. Je crois que ça vaut mieux pour tout le monde.

- Étienne attends...

Mais déjà, elle se retrouvait seule au milieu du salon. Au moment il ouvrit la porte pour sortir, elle eu le temps de lui murmurer "Je t'aime aussi, j'ai besoin de toi". Elle perçu une vague hésitation dans le corps de l'homme qu'elle aimait mais il fini par passer la porte.


Quand son père rentrait une heure plus tard, Thomasine était recroquevillée sur le canapé du salon, en pleures... Un vieille épisode de FRIENDS tournant en fond sonore sur la télévision. Son père prit le temps de s'approcher d'elle et la pris dans ses bras, elle se laissa faire. Il la berça comme un tout petit bébé, ce qui eu pour effet de lui faire cesser ses larmes.

Au bout d'un long moment de silence, calmement, Thomasine fini par lui raconter toute l'histoire, ses craintes, et sa dispute avec Etienne.

Albin colla sa tête contre sa fille. Elle sentait qu'il prenait le temps de la réflexion, puis après une grande inspiration, il fini par lui dire:

- Tu a été injuste c'est vrai, mais il fallait que ta colère sorte... ça commençait à m'inquiéter. Autant qu'elle sorte envers Etienne c'est un ton meilleur allié. Il comprendra une fois la colère passée.

- Et pour maman?

- Écoute, j'ai autant envie que toi de sauver ta mère. S'il faut vendre la maison, la voiture et mes organes je le ferai... Te payer un aller retour pour New-york dans le mois qui vient... je pense que je vais pouvoir préserver mes organes.

Thomasine sourit. Elle était encore étonné de cette qualité de son père: celle de rire dans les moments les plus graves. Le jour de son arrêt cardiaque, à son réveil, il avait confié à l'infirmière "Vous avez vu ma fille et ma femme? Comment voulez vous que mon coeur tienne face à de telles perfections... Il faut bosser pour leur arriver à la cheville...".

- Mais je n'ai pas de passeport, pas de visa... ça prend du temps.

- Bah on va appeler Clément...

Clément était son parrain, son oncle. Il habitait Paris et avait un poste important au ministère de l'intérieur.

- Tu crois qu'il va pouvoir faire quelque chose? Puis tu vas lui dire quoi? "Philomène est en train de mourir. Ta nièce doit partir seule à NY pour la sauver et trouver un médaillon de MARIE-ANTOINETTE?"

- Ça je m'en occupe dès la première heure demain matin. Maintenant je te demande, à toi, quelque chose: Demain matin tu te lèves aux aurore et tu vas chercher des croissants. Tu les amènes à ton amoureux et tu t'excuses ok?

- Oué...

- Et maintenant, il est minuit et demi, tu as cours demain à 8h, il faut que tu sois chez Étienne à 7h15, donc tu files te coucher...

Le ton paternaliste qu'il avait pris lui faisait du bien. Elle ne se fit pas prier pour rejoindre son bain puis son lit... Même si le sommeil mis du temps à venir...

Le médaillon de MousselineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant