chapitre 2

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Plus Gaviria avançait, plus elle se sentait observée. De temps à autre, il lui semblait clairement qu'un coin de la forêt bruissait, comme si de petits oiseaux sautillaient sur un lit de feuilles mortes. Bien entendu, les animaux avaient déserté cet endroit depuis les jours sombres, les seules créature restantes étant les araignées. Immondes et géantes, elles empiétaient toujours plus sur la Forêt Noire. La rôdeuse avait même entendu dire que le roi elfe avait délaissé le Sud de Vert-bois aux mains ennemies, et s'était retranché dans des cavernes au-dessus de la rivière. Quel genre de seigneur pouvait bien laisser ses terres aux ténèbres ? Etait-ce par peur de l'affronter, ou bien pour préserver son peuple de la guerre et ses ravages ? Nul ne pouvait le savoir excepté Thranduil lui-même, apparemment.

 Au milieu de tout ces arbres à l'écorce sombre et aux troncs épais, la marche lui semblait longue, et l'air plus lourd. La voyageuse n'osait pas regarder autre part que devant elle, de peur de perdre le sentier, ce qui lui coûterai plus que ses vivres. Le Soleil ne traversait pas l'épais feuillage des arbres, toute notion du temps mourant ainsi peu à peu, plus rien ne pouvait la guider. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle cavalait entre les branchages, mais ses forces amoindries lui donnaient une idée sur la durée de sa course ; qui ralentissait peu à peu. Ses pieds traînaient, comme si un poids de plomb lui était accroché aux chevilles. 

Gaviria se surprit de constater que même l'ombre de la Forêt Noire l'affectait, sans doute de façon plus modérée. Parfois, son esprit embué reprenait de la vivacité et ses idées devenaient claires, sans aucune raison. Puis elle retombait dans une lenteur d'esprit incroyable, ses sens complètement obscurcis. Ce petit manège dura de longues heures, avant que la Lunard ne s'autorise enfin une pause. S'arrêter au milieu de ses arbres ne lui plaisait guère, mais son corps lui réclamait ce répit depuis une bonne trentaine de minutes déjà. 

A contrecœur, elle se laissa tomber sur une épaisse souche, puis sorti de son sac de la viande séchée ainsi qu'une carte. La rôdeuse l'avait subtilisée au même voyageur détenteur de la dague d'émeraude. Elle avait considérée cela comme une façon de compenser sa blessure, plus que douloureuse. D'ailleurs, cette compensation s'avérait très utile, puisque ce bout de papier jaunit lui servait grandement. Pendant qu'elle avalait sa nourriture, elle traça consciencieusement un trajet pour rejoindre l'Eriador.

Son doigt suivit le chemin qui traversait l'ancien Vert-Bois, puis continua vers Foncombe avant de s'arrêter sur Bree. Peut-être pourrait-elle faire quelques affaires là-bas, afin de racheter une arme digne de ce nom et un bon repas à une auberge. Puis elle prendrait le Chemin Vert, avec le plus grand soin d'éviter les Hauts des Galgals, pour la contrée de Minhiriath. Darian lui faisait part de rumeurs comme quoi les derniers Lunards se réfugiaient dans ces plaines. Mais comme toutes rumeurs, le seul moyen d'en être sûr, était d'aller voir. De toute façon, elle avait tout le temps pour cela songea-t-elle. 

Gaviria replia la carte dans son sac, lorsque quelque chose attira son œil dans un buisson. Elle tourna vivement la tête, scrutant l'obscurité, mais elle n'y vit rien, pourtant persuadée d'avoir vu un éclair blanc jaillir des fourrées. 

La rôdeuse observa alors autour d'elle, et constata que les bois n'étaient plus aussi silencieux qu'auparavant. De petits crissements n'échappèrent pas à son ouïe fine, et la cime des arbres oscillaient légèrement. Quelque chose bougeait près d'elle, la Lunard en était certaine. 

Elle attendit quelques instants, immobiles, guettant le moindre geste. Mais rien n'apparût, seul le bruissements des feuilles lui parvenait. Un mauvais pressentiment lui fit l'effet d'un coup de poing dans l'estomac, et Gaviria sut qu'elle devait partir. Elle remit son sac avec précipitation et s'enfuit le sentier aux dalles blanches, jetant des coups d'œil partout autour d'elle. Malgré sa vue perçante, la végétation dense et sinueuse de la forêt réduisait considérablement sa vision. Inquiète de ce qu'il pouvait se cacher dans les profondeurs de la Forêt Noire, Gaviria continua de suivre le sentier, et ce plus rapidement qu'avant. Courant presque, les bruits s'accentuaient au fur et à mesure qu'elle avançait dans le bois. Elle pouvait presque entendre des voix surgissant des profondeurs, mais cette dernière ne comprenait pas un traître mot de ce qu'elles disaient. Cela ressemblait vaguement à du Sidarin, songea-t-elle avec nervosité... 

Consciente et sûre que quelqu'un la suivait, la rôdeuse finit par dégainer sa vieille dague ; une bien maigre défense à vrai dire. Elle avait bien conscience que la seule chose qui la sauverait, si elle venait à combattre une araignée, ce serait sa force et rien d'autre. Celle-ci se demandait même si la lame de sa dague n'était pas émoussée. 

Gaviria s'arrêta brusquement, tout comme les murmures des buissons. 

Le silence s'abattit une nouvelle fois sur la forêt, mais il était cette fois-ci étouffant. Pas un son ne parvenait à ses oreilles. Les arbres s'étaient tut, plus rien ne crissait ou bruissait. Elle attendit alors, la main serrée autour de la poignée de la lame,  à l'affut du moindre écho de la forêt. 

Puis, sans qu'elle puisse esquisser le moindre geste, quatre flèches surgirent de nulle part. 

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Désolé de m'arrêter comme ça, je sais que c'est sans doute trèèèèès sadique ^^ Les petits plaisirs en tant qu'auteur. 

Qui est-ce que ça peut bien être, hehe... Vous pensez que Gaviria va avoir de gros problèmes ? Il y a des team Legolas ici ? Ou Thranduil ? Ou Smaug ? Ou Bombur (je ne fais pas de discrimination avec les nains, chacun ses préférés, et puis on ne sait jamais)

Bref, j'espère que ce chapitre vous a plus !! Bisou mes petits elfes

La Rôdeuse Du Nord : messagère de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant