La Rôdeuse Du Nord : messagère de l'ombre

Chapitre 4

L'un des guerriers prit Gaviria par les épaules et la força à avancer. Elle retint avec difficulté son envie de lui sauter à la gorge, le désir de rester en vie dominant sa pensée. Cette dernière restait malgré tout surprise par son soudain accès de colère. Certes, dire que les Lunard ne ressentaient absolument rien pouvait se révéler exagéré par moment, néanmoins les émotions ne montaient jamais en elle aussi facilement. Peut-être était-ce les haines du passé, quelque chose d'inscrit au plus profond de son être, dans sa nature propre, face à laquelle elle devenait esclave. Esclave de colère et d'animosité d'un autre temps. 

Elle sentit néanmoins ses émotions redescendre aussi rapidement qu'elles étaient apparues lorsque les elfes pressèrent le pas autour d'elle. La rage avait disparue, et tout ce qu'elle entrainait avec. Gaviria sentait son coeur devenir une pierre froide, et ses sentiments se muèrent en inquiétude. Ce qu'elle avait redouté le plus était en train de se produire. Tout, mais pas la cour du seigneur Thranduil, c'était la seule chose qu'elle avait demandé aux Valars, visiblement sourds à ses prières. Si ce dernier décidait de la faire prisonnière, Gaviria ne ressortirait pas avant longtemps. Il fallait qu'elle trouve un moyen de s'extirper de là, une faiblesse dans l'armure du seigneur elfique. Quelque chose qui le ferait hésiter, voire même perdre une mince partie d'assurance, et transformer son expression arrogante en de la peur. Elle devait lui faire comprendre que l'enfermer se résumerait à faire une grave erreur.

L'ennuis étant, le seigneur de la Forêt Noire semblait infaillible et assez buté pour se montrer sourd à ses propos. Gaviria devait toucher une corde sensible quoi qu'il arrive, ou elle passerai ses jours dans ses cachots. Le roi Thranduil n'avait pas besoin d'un motif valable pour faire enfermer une Lunard, sa présence dans ses bois suffisait largement.

Les elfes la menèrent hors du sentier, et s'enfoncèrent dans l'obscurité de la forêt. Peu à peu, le terrain devint légèrement pentu, et le bruit d'un cour d'eau remonta à ses oreilles. Elle devina alors qu'ils s'enfonçaient dans la vallée, et que la rivière qui menait à Lacville n'était plus très loin. Celle-ci ne savait pas à quoi ressemblait le royaume des elfes sylvestres. Darian lui avait raconté qu'auparavant les elfes de Vert-bois vivaient comme leurs semblables, c'est-à-dire au cœur de la nature. Ils restaient auprès des arbres, et passaient leur temps à sillonner la forêt. Mais depuis que celle-ci fut appelée la Forêt Noire, Gaviria doutait que le roi et ses conseillers déambulent encore dedans. Comme la plupart du temps, les rumeurs de l'Est disait que les elfes sylvains s'étaient retranchés dans des cavernes, près du fleuve. La Lunard se demanda donc si ses ravisseurs ne la conduisaient pas au cœur de la vallée. Au fur et à mesure qu'ils descendaient, la forêt devenait moins oppressante. La lumière semblait pouvoir percer l'épaisse couche de verdure, ce qui aidait la prisonnière et ses ravisseurs à se guider dans les bois. Même si la Lunard doutait que les elfes aient besoin de clarté pour bien se diriger, après tout, la forêt était leur milieu d'origine.

Un nouveau sentier se dessina peu à peu, indiquant que le royaume sylvestre ne devait plus être loin. En vérité, il était jute devant eux. Gaviria n'avait au premier abord, pas vu la paroi de la montagne se confondant avec la végétation luxuriante qui l'entourait. De grandes portes bleues se dressaient devant elle, ainsi qu'un pont de pierre finement taillé. Ce dernier traversait un profond fossé, creusé par la rivière. La Lunard fut étonnée de ne voir aucun elfe protégeant l'entrée, et les deux morceaux de bois semblaient impossible à décoller. 

Un elfe la pressa doucement en avant, coupant court à son admiration de l'ouverture si grande ; ce qui la surprit, elle qui était habituée à la fermeté de leur poigne trouvait ce geste bien doux.

Le petit cortège traversa d'un pas rapide le peu d'espace qui les séparait de l'entrée du royaume. L'elfe blond, qui semblait être le chef de ce petit groupe, poussait non sans peine les portes et le groupe s'enfonça dans les profondeurs de la montagne.

La première chose qui traversa les pensées de Gaviria fut que les rôdeurs ne mentaient pas, ces cavernes étaient plus que magnifique. Certains les avaient appelées les cavernes scintillantes, et elle compris alors pourquoi. Les parois, dotées d'un marron chaleureux, étaient incrustées de millier de pierres précieuses, qui donnaient l'impression de voir un ciel étoilé à cette distance. Leurs éclats variaient entre le rouge, le jaune et le blanc. La prisonnière fut plus que rassurée de ne pas voir de lumière verte, se remémorant le souvenir cuisant d'une dague en émeraude. Elle jeta un coup d'œil à sa main, découvrant la brûlure légèrement moins flamboyante qu'au premier jour. Néanmoins pas assez à son goût. Soupirante, celle-ci avançait toujours escortée par les elfes. 

Ils empruntèrent un chemin surplombant le vide qui les séparaient du cour d'eau, assez large pour marcher sans encombre. Au fur et à mesure de leur marche, leur sentier se scindait en une dizaine d'autres routes descendant plus bas encore. Sur leur route, ils croisèrent plusieurs habitants du royaume, tous posant un regard curieux sur la jeune femme aux yeux rouge et à la chevelure blanche.

Ce fut après maints virages et marches que la Lunard put enfin apercevoir la cour du roi Thranduil. A cette distance, elle perçu quelques échos de voix, les deux parlant en Sidarin. Jamais elle n'avait vu le roi elfe, et ne savait pas si une de ces voix lui appartenait. D'après Darian, il était bien différent de ses semblables. Gaviria, qui n'avait qu'une vague idée du comportement des êtres de la forêt, se demandait en quoi différait-il. Peut-être était-il le seul à se vêtir aussi richement, et que les autres seigneurs préféraient les tuniques blanches et immaculée. De ce qu'elle pouvait voir à cette distance, Thranduil s'était paré d'un vêtement argenté, brillant d'un éclat particulier à la lueur des lanternes. Un fin tissu de satin rouge recouvrait ses avant-bras, longeait son dos et retombait gracieusement sur le sol. Il était en grande discussion avec un autre elfe blond, vêtu d'une armure de cuir et d'une côte de maille pareille à des écaille de dragon. Gaviria distingua les traits de son visage, fur et à mesure qu'elle et son escorte avançaient vers le trône. Son visage était beaucoup plus jeune que celui du roi, et arborait une expression fermée, visiblement agacé par quelque chose. Tandis que le roi lui, restait impassible et apparemment sourd aux propos que tenait son subordonné. En tout cas, là était l'impression que lui donnait la conversation.

Ils n'était plus qu'à quelques mètres des deux elfes, et le chef du cortège sembla hésiter, ayant l'impression d'interrompre un échange tumultueux. Les elfes sylvains se regardèrent tous les six, et attendirent que le roi daigne leur accorder un peu d'attention. Mais il ne fit pas prier très longtemps, puisque quelques secondes après que le groupe se soit arrêté, Thranduil tourna la tête vers eux.

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Coucou mes petits elfes !!! 

Je suis contente de revenir sur Wattpad, enfin, surtout internet ^^ Il y a beaucoup de description, mais promis il se passera plus de trucs après promi.

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