Dans une forêt épaisse de pins maritimes et de chênes noirs, une ombre se mouvait avec hâte. Les buissons frémissaient sur son passage, quelques branches l'écorchaient. La lune presque ronde éclairait le visage fatigué du fuyard. Cette semi obscurité le mettait en danger. Alerte, il guetta le moindre bruit suspect avant de plonger dans l'eau fraîche du ruisseau. Il ne fallait pas laisser de traces. Il profita alors de la force du courant pour s'éloigner au plus vite. Il perdit vaguement la notion du temps préoccupé par les évènements de la journée. Des milliers de pensées l'assaillaient. Une l'obnubilait. Comment ?
Au loin, surplombant la vallée, une forteresse en pierres grises se détachait dans le ciel. Construite quelques siècles auparavant par un roi mégalomane, elle étalait la richesse et la puissance de son propriétaire à tous les habitants de la contrée. Entre ses murs, une agitation grondait dans le silence de la nuit d'été.
Une lueur le tira soudain de ses tourments. Des torches allumées sillonnaient méthodiquement la forêt épaisse. Il n'en compta que trois. L'homme, approximant la cinquantaine, sortit silencieusement de l'eau et se posta dos à un chêne. Il se concentrait sur sa respiration quand l'une des torches approcha. D'une main assurée, il saisit le poignard caché dans sa botte. Il devait agir efficacement et silencieusement. Lorsque le soldat contourna l'arbre qui les séparait, il l'attira contre lui en bloquant ses voies respiratoires. Étonnamment, son opposant ne résista pas et lâcha son arme en signe de reddition. Le fugitif relâcha sa pression, le troupier s'agenouilla.
« Sire, garde Robert à votre service. » Il attendait visiblement une approbation de son interlocuteur pour poursuivre.
« Parlez librement.
- Nous étions à votre recherche, majesté, pour vous apporter notre soutien ... pas que vous ayez besoin d'aide ... »
D'un geste vif, le roi fit cesser ce palabre maladroit et ô combien agaçant. Les deux autres soldats s'étaient rapprochés avec déférence. Face à eux, l'aube se dessinait emportant avec elle des plans de vengeance des plus réjouissants.
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Reliées - Face à la couronne arrachée
AventuraLa vie paisible de Tertrefeu s'acheva ce soir-là. Par ces quelques mots tracés sur ce papier froissé. Tous regardaient le messager, dubitatifs, puis finalement ahuris, abasourdis. A peine la nouvelle du renversement du précédant monarque propagée, q...