8. Un réveil douloureux - Part 1

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Le cœur battant la chamade, des gouttes de sueur perlant dans le cou, Ora et Lanïane couraient l'une derrière l'autre aussi silencieusement que possible. Des marches, un couloir étroit sur la droite. Elles se plaquèrent contre le mur. Elles jetèrent un coup d'œil discret de chaque côté avant de poursuivre leur quête d'un lieu sûr où se cacher. Si M Henri les trouvait tout était fini. Elles échangèrent un simple coup d'œil avant de poursuivre leur route. Une lumière vacillante éclairait une petite porte en bois à la peinture décrépie. Laniane tenta de l'ouvrir. La porte ne s'ouvrait pas. Ora sortit son canif et essaya de forcer la serrure comme le lui avait appris Edouard. Son cousin avait certes de mauvaises fréquentations dans sa vie d'avant, mais il avait su en tirer un enseignement profitable en effraction, filature, fuite. Il avait aussi développé ses talents d'escroquerie, mais ce n'était pas vraiment sa plus louable des qualités. Au bout de plusieurs minutes, Ora réussit enfin à déverrouiller la porte. Elles entrèrent et refermèrent rapidement la porte. Pendant qu'elles écoutaient le couloir, l'oreille collée contre le sol, elles échangeaient un regard plein de fierté, légèrement honteuses d'avoir progressé en la matière. Elles se relevèrent et virent où elles se tenaient. Un ancien placard à balai. Il restait quelques seaux et brosses mais l'épaisseur du voile de poussière indiquait qu'il n'avait pas reçu de visiteurs depuis plusieurs années.

« Ah ! »

Ora se retourna vers sa sœur inquiète et soucieuse que ce cri n'attira leurs poursuivants. Cette dernière la regardait avec terreur.

« Quoi ?! Interrogea-t-elle avec angoisse.

- Y a ... Y a une ar... J'ai vu une arai... énor...

- Où ça ?

- Là. » Laniane déglutit avec difficulté.

C'était bien leur chance. De toutes les bestioles de la campagne, jamais elles n'avaient pu s'habituer à la présence de ces ... choses. Ora avait l'habitude d'appeler son père à l'aide à chaque fois qu'elle apercevait une ... Ou bien sa mère. Après le décès de son père, Ora s'était juré de veiller sur sa famille et de toujours veiller sur sa petite sœur, ce petit poupon fragile qui devrait grandir sans son père pour la défendre et la soutenir. Alors, même si cela pouvait paraître ridicule, la première mission que dut remplir Ora au quotidien fut de chasser les ... de la maison malgré sa propre peur.

Ora chercha le monstre dans leur petit espace sous l'œil admirateur de sa petite sœur. Elle eut beau chercher, soulever des cartons, pousser les seaux, elle ne trouva rien. Laniane n'eut pas plus de résultats.

« Je pense qu'elle est partie ma pupuce.

- Non ce n'est pas possible j'ai pas quitté la porte des yeux. Et elle était... enfin j'aurais pas pu la louper.

- Tu vois bien qu'elle n'est plus là, tenta de la raisonner Ora.

- Je déteste ces machins, répondit-elle en continuant de fureter partout.

- Moins fort Lana. »

Laniane s'arrêta circonspecte devant le mur du fond du placard. Elle observa longuement les pierres avant de décréter.

« Elle est sortie par-là Ora. Regarde Le mur a une légère fente au niveau du sol.

- Y a pas à dire, dès qu'il s'agit de ta phobie tu es la meilleure des détectives.

- Y a pas que ça Ora. J'ai bien observé chacun des murs à la recherche de ... ce truc et celui-ci me parait différent.

- Fait voir. »

Ora approcha la flamme de la bougie et inspecta chaque intersection de pierres, comparait leur régularité aux murs voisins. Le premier mur était plus lisse que les seconds, plus régulier. Il semblait avoir été construit après comme pour obstruer le passage, les deux sœurs en convinrent. Mais pour quelles raisons ? Que cachait cette pièce ?

Reliées - Face à la couronne arrachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant