11. Le solstice d'hiver - Part 2

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Des chandeliers en étain, disposaient sur chaque rebord de fenêtre, sur chaque table, éclairaient l'immense salle de réception. Les nappes étaient recouvertes de chemins de table dorés. A chaque extrémité des compositions à base de pommes de pin, d'oranges, de clous de girofle, embaumaient délicieusement l'atmosphère. A ces senteurs se mélangeaient celles des volailles rôties, du poisson grillé, des marrons chauds cuits au feu de bois. Ces mets étaient accompagnés de légumes en sauce et de fruits recouverts de caramel. Les couverts argentés, les coupelles en cristal décuplaient le scintillement des bougies, la lumière chaleureuse de la cheminée. Un lustre en spath surplombait l'ensemble. Déjà les musiciens jouaient un air entraînant. L'humeur était à la fête. Elles retrouvèrent Antoine et Edouard en charmante compagnie. Après les avoir salués, ce dernier s'échappa avec une Victoria fort sympathique.

« Salut les filles, vous êtes superbes.

- Salut Julie, merci, je te retourne le compliment. Lui répondit Ora. Tu connais déjà le petit groupe.

- Oui, oui. Il manque le bavard impertinent.

- Il est en rendez-vous, expliqua Antoine en rigolant.

- Tu veux rester avec nous pour la soirée ? Proposa Pauline.

- Euh ouais, pourquoi pas. Dis-moi Antoine t'es bien entouré ce soir.

- Oui c'est vrai. Je suis en compagnie de quatre charmantes demoiselles.

- Cinq maintenant, le corrigea Julie.

- Non, je te comptais dans les quatre.

- Qui c'est que tu ne comptes pas ? l'interrogea Lanïane.

- Je ne dirais rien. Antoine arrêta son regard sur Manon avec un sourire en coin.

- Oh toi alors. Un conseil, cours, avant que je ne te montre à quel point je ne suis pas charmante.

- J'ai pas peur... Manon se mit en chasse. Ah au secours ! Lanïane aide moi ! Il se réfugia derrière sa cousine. »

Dehors, la neige avait recouvert de son épais manteau blanc chaque pierre, chaque feuillage. De petits volutes blancs s'échappaient du groupe chargé d'accueillir la reine et se mêlaient aux flocons. Les gardes avaient l'habitude d'attendre dans le froid et l'humidité, mais le pauvre M Henri supportait mal le froid de cette toutefois magnifique nuit. Il sautillait sur place, les mains enfoncées profondément dans les grandes poches de mon manteau noir. Il se rapprocha d'une des lanternes éclairant le chemin jusqu'à la porte de la grande bâtisse et relu son discours d'accueil. A chaque bruissement, il sursautait pensant qu'il s'agissait de sa majesté. Enfin le hennissement de chevaux annonça l'arrivée de l'illustre invitée. Le carrosse doré s'arrêta à quelques mètres de l'hôte des lieux. Un laquais royal ouvrit la porte du carrosse. La reine Lubia descendit avec grâce. Un long manteau bleu de minuit la recouvrait entièrement. Cette somptueuse cape était décorée de fourrure blanche.

« Votre sérénissime majesté, soyez la bienvenue dans votre école royale. Nous vous remercions infiniment d'être présente ce soir parmi nous.

- C'est un plaisir de vous revoir M Henri. Nous aurons tout le temps de discuter à l'intérieur des motifs de ma visite.

- Bien sûr, votre majesté. Comme il vous plaira. »

Une fois à l'intérieur, il se proposa de récupérer son manteau. La robe qui fut alors révélée était tout simplement somptueuse. Le bustier était incrusté de milliers de minuscules perles et la jupe vaporeuse, légère et ample. Il ne pouvait estimer le nombre de jupons en tulle se superposant pour parvenir à un tel résultat. Le bas des volants et le haut du bustier étaient brodés de fil doré. Le chignon banane impeccable de la reine, sur lequel était posé un diadème, mettait en lumière la rivière de diamants qui entourait son cou gracieux. La robe royale blanc cassé scintillait devant le feu de cheminée. Au signal de la reine Lubia, le directeur de l'école fit ouvrir les portes de la salle de réception. Elle pénétra avec grâce sous les regards ébahis des élèves de l'école. L'orchestre entama le programme musical conçu par M Henri. La jeune femme royale traversa la salle et jusqu'au trône dressé en son honneur. Elle saisit la coupe de champagne que lui tendait le directeur et le fit retentir. Les musiciens s'interrompirent immédiatement.

Reliées - Face à la couronne arrachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant