L'orpheline

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Point de vue de Keïto :

Je la serrais fort dans mes bras. Je fourrais mon nez dans ses cheveux mais, bizarrement, je ne reconnaissais pas son odeur habituelle... De plus près ses cheveux n'étaient pas aussi vifs que la normale... Me serais-je trompé ? Serait-ce une erreur ?

Je me reculais alors et regardais le visage de la demoiselle que j'avais pris dans mes bras. Elle leva les yeux et me demanda timidement : « Vous êtes celui qui va m'adopter ? C'est ça ? »

Je ne savais pas quoi répondre. Je m'étais emballé trop vite ! Quel idiot ! La pauvre, je vais la faire désespérer !

J'hésitais alors avant de répondre : « Euh... Je... Désoler... ».

Elle me regardait avec ses belles prunelles brunes, qui ressemblait tant à ma Neru... Quoi que, je pensais la voir partout tellement elle nous manquait... Oui, c'était ça mon vrai problème. Je baissais les yeux sans trop savoir quoi lui répondre et je me dirigeais d'un pas hésitant vers la porte qui m'avais mené à elle quelques minutes plus tôt.

Millie me regardait d'un air inquisiteur et déclara : « Tu ne devrais pas te précipiter comme ça, Keïto...

-Je sais Millie... »

La femme de l'accueil déclara : « Je suis désolée mais, il n'y a pas de Neru ici... »

Je regardais cette femme avec incompréhension et fit signe à Millie de me suivre vers la sortie.

La femme nous interpella et Millie et moi nous arrêtâmes : « Bon courage les enfants... ».

Je levais alors les yeux vers la femme qui semblait gênée et je répondis un léger « Merci » avant de tourner les talons pour de bon.

Nous sortîmes alors de l'orphelinat, les yeux rivés au sol. Millie me pris la main et me tira sur le bras pour que je me retrouve à sa taille.

Elle me lança : « Keïto, je sais à quel point tu aimes Neru... Je ne veux pas te déprimer mais... On ne sait même pas son nom de famille... Tu crois sincèrement qu'on va pouvoir la retrouver alors qu'il doit y avoir un bon tas de « Neru » dans tout le Japon ?

-Millie, on s'est fait une promesse tous... Tu te souviens ?

-Oui...répondit-elle.

-Eh bien, on va la tenir et on va aller régler nos comptes car si on demande l'aide de la police, on sera pris en examen dans les hôpitaux sous prétexte qu'on est des dangers pour le monde ! Et qu'on est des fous ! Comme si trois enfants prodiges comme nous pouvaient dévaster le monde juste en réglant ses comptes avec des mafieux ?!

-Justement Keïto, c'est bien de ça que j'ai peur...

-Millie, qu'est-ce qui te fais dire ça ?!

-Regarde la puissance que j'émets lorsque je cris, tu te souviens ?

-Et toi, commençais-je, te souviens-tu du moment où la musique s'est mise à buguer ?

-C'était toi... lança-t-elle alors sur un ton de logique.

-Et d'après toi, que peux bien faire Neru ?

-Je ne sais pas... J'avoue que je m'inquiète pour elle. Elle n'a jamais pu nous dire ce que cet enfoiré lui a fait subir...

-Comprends-la... Enfin... Comprends-nous... »

Je ne comprenais pas où elle voulait en venir.

Je continuais alors : « Tu ne t'es pas fait... ».

Je ne pus finir ma phrase qu'elle me coupa : « Si. Comme Neru. J'ai vécu pareil qu'elle mais ce n'est pas l'homme qui nous a séquestré qui m'a fait du mal...

-Qui donc ? questionnais-je alors.

-Je ne sais plus si je te l'ai raconté... Mais j'ai vu ma mère assassiner un homme qui était dans son lit. Mais ce n'était pas papa. Non, un autre homme. Cet homme-là, dans la nuit, était venu dans ma chambre. Mais maman n'a rien vu car elle m'aurait secourue à coups sûr. Maman prenait sa douche je crois. C'est pour cette raison que je m'étais relevée après et que j'ai surpris maman en train de tuer cet homme... C'est quand j'ai vu ce que l'homme allait faire a Neru, enfin, ce qu'il avait commencé à faire, que toutes ces images sont revenues. Je ne m'en souvenais pas à ce point. Je pensais ça irréel, Keïto. Et je n'ai rien dit jusqu'à aujourd'hui. On m'a fait sûrement des choses moins graves que ce qu'a vécu Neru... Mais je sais à quel point c'est difficile... »

Je la regardais sans voix. Mais merde ! Pourquoi de si mignonnes petites gamines subissent des choses pareilles ?!

Je la pris alors dans mes bras, les larmes aux yeux...


Run For Life 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant