Le bouton STOP

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Point de vue de Neru :

Nous courûmes hors de la chambre, le plus vite que nous pouvions, entendant les caméras de surveillance subir une légère explosion due à la présence de Keïto, sans doute. Il ne m'avait pas plus expliqué le principe de son « don » ...

Rien ne pouvait nous arrêter. Nous étions comme puissants. Personne ne nous remarquait s'échapper. Je ne pouvais pas rester dans cet état-là. Nous arrivâmes devant une porte métallique. Je me stoppais net. Il fallait que je me concentre pour ouvrir cette porte.

Millie me regardait perplexe tandis que Keïto avait l'air un peu plus sûr qu'elle. Tous deux me regardèrent sans mot dire. Je fermais les yeux, me concentrais et quand je les rouvris, la porte était grande ouverte.

Il faudrait maintenant que j'y arrive plus rapidement ! Ok, ces dons sont sympas... Mais pourquoi nous ? Nous sommes trop intelligents alors nous pouvons nous retourner contre ceux qui nous ont fait subir ça ! Ils auraient pris des idiots, ils ne seraient pas embêtés par des représailles... Keïto me l'interdit mais je veux retrouver ces hommes et les massacrer.

Keïto pourra dire ce qu'il voudra, je le ferais.

Nous sortîmes alors du bâtiment, tous les trois essoufflés.

Une fois assez éloignés de l'orphelinat, nous nous stoppâmes et Millie lança : « Ça fait du bien de tous se retrouver ! »

Je lu fis un léger sourire et je jetais un œil vers Keïto qui semblait maintenant anxieux, il avait le regard vide, il fixait le sol.

Je lui demandais : « Tout va bien Keïto ?

-Euh...commença-t-il tout en redressant sa tête.

-Keïto ? Ton front ! s'écria Millie. »

C'est là que nous remarquâmes, Millie et moi-même, une trace étrange sur le front de Keïto. Je m'approchais de lui doucement et posais ma main sur son front, poussant les quelques mèches pouvant me gêner pour regarder sa marque de plus près.

Il avait un simple trait. Comme une cicatrice. Mais elle n'était pas normale. J'osai la toucher avec prudence et je ressenti une décharge électrique qui me fis reculer de plusieurs pas en arrière. Millie était terrifiée.

La blessure de Keïto luisait d'un rouge éclatant. Il nous regardait sans trop comprendre et nous lâcha un léger : « Quoi ? »

J'avais peur. Je ne comprenais pas. Millie non plus et Keïto encore moins.

Je tentais alors : « Keïto, tu... Tu as une marque sur ton front et elle brille... C'est censé nous inquiéter ? »

Il trouvait alors une fenêtre d'une maison qui était pas loin d'où nous étions et se regarda dedans. Il fit quelques pas en arrière, les mains sur son front.

Visiblement, il ne comprenait pas non plus.

Il vint vers nous, d'un pas hésitant puis, Millie recula un peu de lui pour se coller à moi. Je fis de même.

Il nous faisait peur. Je ne sais pas pourquoi j'avais si peur de lui maintenant. Je l'aimais, oui, mais j'avais peur.

Millie chuchota : « Neru, c'est toi qui fait ça ? ».

Elle pointait du doigt une poubelle en lévitation. Je m'éloignais de Millie car je voyais qu'elle commençait à ne plus toucher le sol.

Keïto me regardait aussi terrifié que je l'étais.

Millie commença : « Neru, repose-moi s'il-te-plait ! ».

Je m'éloignais d'elle, pensant que ça pourrait l'aider à atterrir mais rien n'y faisait.

Je paniquais : « Je ne contrôle rien, Millie ! »

Keïto s'approchait de moi pour essayer de me calmer mais je le repoussais et m'éloignais encore plus de lui.

J'essayais de me calmer intérieurement, de me dire que ce qu'a Keïto sur le front est juste insignifiant mais je sais qu'une partie de moi pense le contraire... Il est dangereux, je suis dangereuse, nous sommes tous les trois dangereux...

Millie volait de plus en plus haut et se cachait les yeux : elle avait vraiment peur et gigotait dans tous les sens, essayant de se débattre. Elle lâcha un cri et tomba violemment au sol.

Elle est aussi dangereuse, il n'y a plus aucun doute.

Je respirais vite et fort, Keïto se précipita vers Millie pour voir si elle avait bien atterri. Je restais là, figée, choquée de ce que j'ai fait enduré à Millie.

Millie se releva doucement et me regarda sans trop savoir quoi me dire.

Je lui lançais : « Millie, pardon, je ne sais pas pourquoi il s'est passé ça, je n'arrive pas encore à contrôler...

-Ne t'en fais pas, du moment qu'on a pas à venir me chercher sur la Lune, rigola-t-elle.

-Ouais, là c'est sûr, on ne viendrait même pas ! s'exclama Keïto pour détendre l'atmosphère.

-C'est ça, vous pouvez pas vous passer de moi ! s'écria Millie toute ravie malgré ce qui lui était arrivée quelques minutes plus tôt.

-Non, commençais-je en me rapprochant d'eux doucement, jamais on ne pourra se passer les uns des autres. »

Keïto se redressa et me prit dans ses bras, Millie fit de même.

Notre vie n'a aucun sens. Du moins, la mienne. Je suis enceinte à 17 ans... J'en peux plus de cette vie. Je veux appuyer sur le bouton stop... Ou m'endormir et ne jamais me réveiller malgré l'amour que je ressens envers Keïto et ce lien de sang que je ressens envers Millie...


Run For Life 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant