Libres?!

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Point de vue de Keïto :

Je venais de foncer dans la porte et derrière cette porte... C'était le "dehors" ! La nature ! On était libres ?!

Je regardais Millie et Neru qui étaient aussi choquées que moi.

Je déclarais : "Les filles, on y va ?

-Oui, on se casse, répondit Neru, déterminée.

-Je veux rentrer chez moi, déclara Millie, le regard vide.

-On ne sait même pas où nous sommes, répondis-je, si nous le savions, oui. Nous ferons tout notre possible pour te ramener chez toi, Millie."

Elle ne répondait pas, regardant le sol, toujours le regard vide, désespérée. Elle me fait vraiment pitié. Je n'aimais pas la voir comme ça. Neru, elle, ne disait rien. Elle fit juste une caresse sur la joue à Millie pour la rassurer.

Je repris : "On y va les filles, s'il se réveille, on est dans la merde. Il faut qu'on se casse.

-Oui, Millie, tu te sens capable de courir, là ? demanda Neru.

-Oui, un peu, juste pour s'échapper le plus loin possible de cet endroit maudit, répondit-elle.

-Alors, c'est parti ! déclarais-je."

Nous courûmes pendant un bon kilomètre. Nous ne réfléchissions plus. Nous fuyions cet homme : oui, nous avions peur. Nous courions pour notre vie. Au bout du deuxième kilomètre effectué, avec quelques pauses en regardant derrière nous pour vérifier qu'il ne nous suivait pas, Millie due s'arrêter. Elle était épuisée la pauvre.

La nuit commençait à tomber. Je ne sais pas du tout combien de temps cela fait que nous avions été capturés. Je ne sais même plus moi-même ça fait combien de temps que je me suis échappé de chez moi.

Mes parents s'en fichaient de moi. Alors je me suis cassé en pleine nuit. Sans rien dire à personne. Je voulais être "libre". Finalement, je me suis fait avoir comme un con. Je me suis endormi dans le rue, et me suis réveillé dans cette putain de camionnette qui nous a emmené dans ce putain d'endroit.

On ne sait pas où nous sommes. Cet endroit est super reculé. Je ne sais même pas si on est en France. D'ailleurs, c'est un avantage que Millie, Neru et moi ayons le français comme langue commune car on a pu se parler tous les trois, et se comprendre dès le début.

J'eus une idée plutôt originale.

Je proposais : " Les filles, on va dormir dans la forêt ce soir...

-Mais y'a des bêtes dans la forêt ! s'exclama Millie.

-On fera comme quand on était enfermés, on va se surveiller mutuellement. Comme ça, ça te rassurerait ? demandais-je.

-Oui, déclara-t-elle.

-Keïto, commença Neru, merci d'être là pour nous... Sans toi, on ne s'en serait pas sortis...

-Je n'ai rien fait, c'est Millie, elle a été très courageuse..."

Millie eu un petit sourire dans le coin de la bouche malgré la situation que nous vivions puis elle lança, le visage décomposé après ce petit sourire : "Je suis une meurtrière, comme ma maman...

-Pourquoi tu dis ça ? demanda Neru.

-Ma maman à tuer un homme avec un poignard... Il y avait du sang partout... Je me revois encore vomir dans les toilettes ce soir-là, où les policiers sont venus chercher ma mère et où une dame m'a dit qu'elle s'occuperait de moi...

-... C'est affreux, déclara Neru, le regard perdu dans le vide. »

Neru pris Millie dans ses bras qui commençait à sangloter. Il faut que nous nous serions les coudes. Malgré nos différents problèmes, il va falloir que nous soyons forts. Je m'approchais des filles et leur fit une légère étreinte. J'en avais besoin.

Ce qui nous arrive, nous ne le méritons pas. Je ne comprends toujours pas ce que nous voulait cet homme.

Je déclarais : "Les filles, dormez. Ah, et tenez, j'ai récupéré la boîte en plastique de l'autre taré. J'y ai goûter pour vérifier que ce n'était pas empoisonné tout à l'heure...

-C'est dangereux ! s'énerva Neru, tu aurais pu y passer !! J'aur...euh, et on aurait fait quoi sans toi ?!

-Te plains pas, répondit Millie, on a de quoi manger... Il s'est sacrifié pour nous... C'était donc pour ça que tu voulais qu'on parte devant...

-C'est ça...répondis-je un peu honteux.

-... Merci Keïto, déclara alors Neru avec un léger sourire.

-Profitez-en, c'est sûrement un de nos derniers repas à peu près convenable... Avant qu'on retrouve un signe de population humaine autre que ce taré, répondis-je."

Neru me regardait avec tristesse. J'avais maintenant remarqué les jolis traits de son visage (car j'avoue que dans notre cellule, on n'y voyait pas clair...). Elle avait dû avoir du maquillage auparavant car elle avait un peu de noir sous les yeux. Elle avait beaucoup pleuré alors ça ne m'étonnait pas trop. Je remarquais aussi, sur Millie, ses jolis nœuds papillon colorés sur chacune de ses couettes. Ça la rendait encore plus attachante.

Neru, elle, avait ses cheveux rouges vifs et assez épais : plutôt étrange pour une japonaise. Ses yeux en amandes étaient d'un noir profond presque hypnotisant. Elles mangeaient toutes deux, Millie sur les genoux de Neru. Moi je restais debout, je surveillais, peut-être le retour de l'autre fou ou bien des bêtes qui pourraient venir nous prendre comme proies.

Neru s'arrêta de manger et me demanda : "Keïto, tu n'as pas faim ?

-Non, je vais me contenter de ma barre de chocolat... Enfin, de ce qu'il en reste, dis-je en montrant un quart de la barre de chocolat qui me restait.

-Je t'en laisse un peu quand même, déclara-t-elle.

-Je n'en veux pas, ne t'inquiète pas pour moi, répondis-je."

Elle déposa Millie à coter d'elle, se leva et vint vers moi, me fixant de ses yeux pénétrants : " Prends-en s'il te plaît, tu es le seul homme d'entre nous et tu dois en prendre pour nous protéger comme tu le fais si bien... Alors je te laisse ce que je ne veux plus."

Elle retourna s'asseoir et reprit Millie sur ses genoux. Elles rigolaient toutes les deux, de tout et de rien. J'aime bien cette ambiance un peu décontractée alors que nous sommes en "cavale"...

Une fois qu'elles avaient terminé leur part, il en restait un peu pour moi. Je ne me servais pas. Je n'avais pas faim. La nuit était tombée. Les filles s'allongèrent près d'un arbre, histoire d'avoir un peu d'abris en cas de pluie. Je ne voulais pas dormir.

Je restais debout contre ce même arbre et surveillais les entourages. Je vis les yeux de Millie se refermer doucement. Neru fit de même au bout de quelques minutes.

Je me retrouvais le seul éveillé. Je n'avais pas peur de la nuit. Je restais éveillé comme quand j'étais seul dans la rue. Je ne voulais pas me rendormir de peur que je me refasse avoir comme ce soir où il m'a capturé ce salop.

Je regardais la nuit, les quelques lucioles qui survolaient les quelques fleurs qu'il y avait.

Soudain, j'entendis un sanglot. C'était Neru, je la voyais trembler de peur ou bien de froid. Elle dormait mais se mit à parler dans son rêve : "Laisse-nous tranquilles ! Tu entends !".

Je lui caressais son doux visage pour la consoler comme je pouvais. Ça la réveilla d'un coup et elle me lança : "Ils sont partout, ils nous surveillent !

-De quoi tu parles Neru ?

-Eux !"

Elle pointait du doigt l'obscurité infinie en sanglotant...Mais de quoi parlait-elle ? Rêvait-elle ou bien...

Run For Life 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant