Point de vue de Keïto :
Mais qu'est-ce que pouvait bien faire une bombe lacrymogène dans une cellule ? Quoi que, ça peut être utile pour se défendre de ce taré mental. Je proposais alors : "Neru, tu vas la garder sur toi. Dès qu'il voudra remettre ça, tu te défends avec la bombe lacrymogène. Surtout, on a de la chance, c'est un petit format assez discret à planquer... Tu as des poches ?-Non mais je peux la planquer de mon soutif, déclara Neru. Je ne vois que ça...
-C'est peut-être pas très discret...répondis-je.
-T'inquiète, je prendrais le gilet, ça me fera une épaisseur en plus...
-Oui...
-Mais comment Millie va se défendre ?"
Je sortais de ma poche intérieure, un canif et le donnais avec hésitation à Millie en déclarant : "Si je te le donne, promets-moi de te défendre avec dès que tu es menacée. Je sais que tu l'utiliseras de façon raisonnable. Et encore une fois, c'est des débutants ceux qui nous ont enfermés ici... On a eu de la chance pour le coup.
-Merci Keïto, commença-t-elle, mais je ne veux tuer personne...
-Tu tueras seulement si ta vie est en danger.
-D'accord, souffla-t-elle un peu perturbée."
Je lui déposais le canif sur ses petites mains et celles-ci se refermèrent dessus. Elle demanda : "Je n'ai pas de poches, où je peux le cacher ?
-J'ai une idée, déclara Neru."
Elle s'approcha de Millie, regardais son pantalon, elle fit un petit revers et avec une de ses pinces à cheveux qu'elle trouva par terre et un fil qu'elle arracha de son t-shirt, elle cousu le revers. Elle mit le canif dedans de façon à ce qu'il ne tombe pas et qu'elle puisse quand même le récupérer. Elle déclara, confiante : "Et voilà princesse ! Tu le garde là, d'accord ? Ne le perd pas...
-D'accord, répondit-elle."
Je réfléchissais à une façon de faire pour que personne ne se retrouve seul... Je déclarais : "Neru, Millie, la nuit, maintenant il n'y aura qu'un seul de nous qui dormira. Comme ça, si par exemple, Millie dort, moi je la surveille et Neru me surveille... Qu'en pensez-vous les filles ?
-Oui, c'est une bonne idée, répondit Neru.
-Et c'est quand qu'on va sortir d'ici ? demanda Millie.
-...Je ..."
Je ne savais pas quoi lui répondre. Je ne sais même pas si on s'en sortira vivant... Pour l'instant, il n'y a que Neru qui a souffert. Peut-être que Millie sera la suivante... Je ne l'espère pas... Je ne sais pas s'il osera s'attaquer à moi.
En tout cas, maintenant, elles ont de quoi se défendre. C'est rassurant...
Point de vue de Millie :
J'ai peur qu'on ne sorte jamais d'ici... Et puis, je suis assez sceptique... Ce canif me rappelle le jour où maman à tuer un homme...
C'était un soir. J'avais 5 ans à l'époque...Et je m'en souviens comme si c'était hier... Ces images me hantent tous les jours, toutes les nuits...J'étais couchée dans ma chambre, avec ma peluche dans les bras... A peine mes yeux clos, j'entendis un cri.
Je me levais de mon lit. J'ouvris doucement la porte qui grinçait légèrement alors que je n'avais pas le droit de sortir une fois couchée.
Je marchais doucement dans le couloir et entendis des pleurs dans la chambre de maman. Mon papa était en déplacement cette nuit-là. Et j'entendais la voix d'un autre homme.
J'ouvris légèrement la porte de la chambre de maman alors que je sais très bien que c'est interdit et là, je vis, ma maman à moitié déshabillée, à genoux sur un autre homme, un canif à la main, les larmes aux yeux.
Elle lui planta le canif dans le cou, puis dans le ventre. Du sang coulait jusque sous la porte d'entrée de la chambre car le lit était vraiment proche de la porte.
J'eu des nausées, je voyais trouble. Ma mère cria et pleura. Je ne savais plus quoi faire, je n'aurais jamais pensé que ma mère pourrait tuer quelqu'un.
Je mis mes mains devant la bouche et je sentis un goût amer dans le fond de ma gorge. Je courus dans les toilettes et je vomis tout mon repas du soir.
Ma maman m'avait entendu et me rejoignit dans les toilettes, elle me déclara :"Ma puce, tu as tout vu ? Pardon... Les voisins ont tout entendu et tout vu... Les gendarmes vont arriver...
-Je veux pas que tu me laisse maman ! Reste ici ! Pourquoi tu l'as tué ce monsieur ?
-Il faisait du mal à maman, ma puce. Retourne dormir."
Elle déposa un baiser sur mon front et me caressa les cheveux. La sonnette retentit dans la maison. C'était les gendarmes.
Ma mère alla ouvrir et elle tendit les mains. Ils mirent les menottes à ma maman et je lançais :"Lâchez ma maman ! Arrêtez ! Laissez-nous tranquilles !"
Une femme s'approcha de moi et m'expliqua que ce qu'avait fait ma maman n'était pas bien, pensant que j'étais trop idiote pour comprendre.
Elle m'expliqua aussi que le temps que papa rentre, je devais aller en famille d'accueil... Je n'avais que 5 ans...Et on m'a arraché de mes parents... Et là, on m'a encore arraché de ma famille...
Je me souviens encore du doux regard que maman m'avait fait lorsqu'elle m'avait incité à me recoucher...
Depuis ce jour-là, dès que je vois un objet coupant ou juste pointu, je me rappelle de cette scène... « Objet pointu » est égal à « danger » pour moi, à présent...
Mais Keïto à raison, avec un malade pareil, il vaut mieux s'attendre à devoir se défendre...
Je n'ai toujours pas compris comment ça se faisait que Neru avait autant de sang entre ses jambes... Je ne comprends pas... Ma maman ne m'a rien expliqué sur la vie... En même temps, à cinq ans, on ne sait rien de la vie... C'est sûrement l'autre taré qui a dû la frapper, où la griffer car elle a tellement de griffures sur le corps.
Nous sommes tout de même un peu confiants avec de quoi se défendre... Mais juste un peu...
Nous n'avions toujours pas remangé depuis l'autre soir où, avant de se coucher, nous avions mangé une barre de chocolat pour trois. J'avoue que j'avais extrêmement faim...
Keïto me proposa un bout d'une autre barre de chocolat qui lui restait par miracle et, j'acceptais. Je voulais essayer de profiter du goût mais tellement j'avais faim, je l'avalais tout rond...
Soudain, les pas de l'autre taré se firent entendre dans le couloir...
Il lança : "Bon, les gamins, j'ai votre bouffe !"
Neru me regardait pétrifiée, apeurée. Keïto la pris dans ses bras, me fit signe de venir aussi et l'homme ouvra la porte... J'avais peur, je voulais vraiment partir de cet endroit maudit...
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Run For Life 1
Ficción GeneralTrois enfants, un destin imposé. Millie, 8 ans ; Neru, 16 ans; et Keïto, 17 ans. Tous les trois, malgré leurs origines diverses, vont créer un lien et sont précieux pour une organisation. Ils vont devoir courir pour survivre. Déconseillé aux moins...