Je descends les marches le plus lentement possible, comme si je me rendais à l'échafaud. Encore dans l'escalier, je cherche un moyen de me détendre.
Cigarette, briquet, 7 minutes en moins.
J'arrive dans l'entrée. Le plus lentement possible, j'avance vers le salon.
A peine ai-je posé un pieds dedans que ma mère me fonce dessus comme une furie :
- SALEM !!! JETTE MOI CETTE CIGARETTE !! QU'EST CE QUE TU AS FAIT A TA COUSINE ? TU AS VU COMME ELLE EST ARRANGEE ? CE N'EST PAS UNE FACON DE TRAITER SES INVITES ! JE PENSAIS QUE TU LE SAVAIS ! JE PENSAIS AUSSI QUE TU SERAIS ASSEZ MATURE POUR POUVOIR SURMONTER VOS DIFFERENCES ET QUE PEUT-ETRE VOUS AURIEZ PU BIEN VOUS ENTENDRE ! MAIS COMME TOUJOURS TU N'EN A FAIT QU'A TA TETE ET TU AS PREFERE LA FRAPPER ! FRANCHEMENT TU ME DECOIS SALEM ! ET TU MERITES UNE SANCTION ! TU SERAS PRIVEE DE SORTIE JUSQU'A NOUVEL ORDRE ! ET TES PROTESTATIONS N'Y CHANGERONT RIEN !
Je me dit intérieurement que ma mère ne laissera pas cette sanction longtemps. Elle n'est pas vraiment sévère et elle n'aura sans doute pas le cœur de me priver de sortie. Surtout que ce soir, je crève d'envie de sortir. Je veux repartir voir Jack. Ok, je sais, je dois passer pour une pauvre débile qui ne vit que pour voir son prince charmant (et ce mot venant de moi me donne presque la nausée), mais c'est pas vraiment le cas. Pour une fois, c'est juste une volonté de pas tout foutre en l'air, je sais qu'il ne me l'a pas demandé expressément, mais quand même, il a bien envie que je vienne ce soir. Bref, le moment des négociations est arrivé :
- Maman ?
- Quoi ?! Je te préviens que si tu veux encore sortir faire je ne sais quoi, il en est hors de question !
Rapidement, j'élabore une réponse plausible :
- En fait, j'avais prévue de rejoindre mon amie... Tu sais... Celle qui est dans ma classe... Lavinia... Enfin, on avait prévu même que j'aille manger avec elle...
Je sens déjà ma mère hésiter. Décidément, elle n'aura pas été dure à faire céder. Je poursuit :
- On voulais juste passer une soirée entre fille devant un film et autour d'une pizza...
- Non.
- Pardon ?
Je suis tellement peu habituée que ma mère me réponde par la négative que j'ai pendant un instant cru ne pas comprendre.
- J'ai dit "non". Tu n'ira nulle part. Appelle là et annule. Que ça te serve de leçon Salem.
Voyant mon regard noir, elle ajoute :
- Plusieurs fois j'ai laissé passer chérie. Mais là c'est la goute d'eau qui a fait déborder le vase. Va dans ta chambre, je t'appellerai pour le diner.
Elle tourne les talons, la discussion est définitivement close.
Dégoutée, je remonte les marches vers ma chambre.
Cigarette, briquet, 7 minutes en moins.
Je regarde le plafond de ma chambre. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas fait ça. Et là je recommence à penser à elle. A Rae. C'est demain après-midi normalement. J'ai envie de lui dire au revoir. Mais je sais que des larmes couleront. Et je ne veux pas qu'elles coulent devant du monde. Non. Alors je prend ma décision, j'irai seule une fois la cérémonie terminée. Personne ne sera là pour me voir, je pourrai pleurer toute seule et je lui parlerai en paix. Je veux te dire une dernière fois que je t'aime Rae. Mais pas devant plein d'inconnus qui se demanderont ce que je fous là. Je veux te dire au revoir en amie, pas en pleureuse.
Mon téléphone sonne. C'est Jack.
" Alors tu peux venir ce soir ?"
"Oui"
Oui, je mens, et alors ? Enfin, je ne mens pas vraiment, disons juste que je transforme un peu la vérité. Je suis bien déterminée à sortir, peut importe ce que ça va me couter. Et ça me coutera quelque chose. Seulement, pour pouvoir sortir, il faut que j'attende d'avoir pris mon repas, sinon, je me ferai griller par mes parents.
Je décide d'attendre patiemment en musique :
C'était une fille de Birmingham,
Elle venait d'avoir un avorton,
Elle était dans un état lamentable,
Son nom était Pauline, elle vivait dans un arbre.
C'était une inconnue qui a tué son bébé,
Elle envoya ses lettres à travers le pays,
C'était un animal,
C'était une putain de honte.
Assemblée, je ne suis pas un animal !
Entrainée et attachée de force sur une table dans un usine,
A l'endroit le plus illégitime qui soit,
Dans une boîte dans les chiottes,
Meurs petite bébé en hurlant !!
Assemblée, elle hurle que c'est un putain de gâchis ! **
** Chanson : "Bodies" des Sex Pistols.
Oui, je sais, encore ce groupe. Mais quand on est fan, on ne compte pas !
Je suis désolée de ne pas avoir publiée le week-end dernier. Si vous n'avez pas été mis au courant, j'avais publié un message sur mon profil.
Je sais que ce chapitre est plus court que ce que j'ai l'habite de faire, mais quand même, il me tenait à cœur de vous offrir un petit chapitre avant la fin de semaine. Ca vous prouve quand même que je n'ai nullement abandonnée cette histoire, malgré les distances totalement aléatoires (je le reconnais) entre la publication des chapitres.
Et encore merci à toi, lecteur ou lectrice, tu fais vraiment vivre cette histoire. Oui parce que, soyons honnêtes, sans vous, "Die Young" ne serait rien ou pas grand chose. Donc merci !
Et à bientôt (c'est promis) pour le chapitre suivant qui sera plus long !
Raven.
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Die Young
Teen Fiction"Mourir Jeune" Voilà ce que j'ai toujours voulu. Voilà à quoi j'aspire. Voilà à quoi j'ai rêvé toute ma vie.