Die Young

Obscurité Nocturne

22:56

Je suis à la maison, seule,

J'appelle, appelle encore, tu ne réponds pas,

Et je sais :

Tu ne pouvais, ne voulais pas oser.

Me dire que j'ai gagné ça, tu jures

Que tu es occupé, mais je sais que tu t'en fous.

Alors ne crie pas, mec !

Parce que je voulais juste un ami ce soir...

Tu es chaud, je suis froide,

Voilà pourquoi je pensais que nous pouvions faire un nuage.

Mais tu ne peux aller assez haut...

Au diable ! Tu n'es pas du tout mon genre !

Pourquoi ne descends-tu pas ?

Pourquoi ne descends-tu pas de tes hauteurs ?

Etais-ce que de là tu ne peux pas voir une chose que tu rates ?

Je ne te manque pas tellement camarade...

Tu as joué de la flûte toute la journée,

N'entends jamais un mot,

Sortir de ta vodka.

Tu as un truc à dire ?

Je t'ai repoussé...

Bien, je ne pense pas,

J'agis simplement avec mes émotions.

La merde arrive

Et je continue juste de vouloir un ami ce soir...

Tu dis quoi ?

Saute en bas...

Allez,

Saute en bas... **

J'attends désespérément que mes parents aillent dormir. Je veux attendre qu'ils soient couchés pour pouvoir sortir en douce.

Enfin, je n'entends plus de bruit. Je me lève de mon lit et doucement, j'entrouvre la porte de ma chambre. Je scrute l'obscurité. Personne. C'est bon, ils sont couchés.

Lentement, je referme ma porte pour faire le moins de bruit possible. J'ouvre la fenêtre. Précautionneusement, je descends le long de la façade en m'aidant des croisillons de bois qu'on mis mes parents pour tenter de faire pousser des rosiers grimpants le long.

Après quelque minutes de longue descente, je touche le sol. Je me met à courir, saute par dessus le petit muret du jardin et ça y est : je suis libre.

L'air glacé de la nuit me pique le visage. Mais lentement je me dirige vers... Vers où ? Je n'ai même pas donné un lieu de rendez-vous à Jack. C'est possible d'être aussi conne ? Merde, je fais comment pour le trouver maintenant ?

Tant pis, faute de meilleure solution, je continue, laissant mes pas me guider au hasard.

Après un petit temps de marche sur le trottoir humide et froid, j'arrive devant le Bloody Mary. J'attends. Si Jack doit être quelque part, c'est surement par ici. Enfin, je pense. Ne le voyant pas, je décide de m'asseoir. Je vais près de la porte d'entrée du bar et m'assois à même le sol sous la lumière vacillante du perron.