Die Young

BlackPink

On arrive à proximité de ma maison.

- Alors ? On se revoit ce soir ?

Je souris.

- J'sais pas si j'aurai le droit d'venir.

- Pourquoi ?

- J'ai frappé ma cousine ce matin.

En disant ça, mon sourire s'agrandit.

- T'es sérieuse ??

Jack me regarde avec un air ahurit.

- Bien sûr. Et t'aurai vu ça... Elle était bien défoncée quand même !

- Et tu t'vantes en plus ??

On se met à rire tous les deux. Ca fait du bien. Presque autant que de pleurer. Si je le pouvais, je resterai avec lui pour le reste de la journée, mais la soirée ne va pas tarder à arriver, et mieux vaut que je rentre avant que mes parents reviennent du boulot.

Alors à contre cœur, je regarde Jack et lui dit :

- Je vais devoir y aller.

Je passe mes bras autour de son cou et l'embrasse. Je me recule d'un pas. Je lui fait un petit signe de la main en murmurant un rapide " à bientôt ! " et me retourne. Je déteste les adieux. Même si c'est juste pour quelques heures, voir jours dans le pire des cas.

Je me souviens que quand j'étais petite, mon frère devait partir en classe de mer. A l'idée de savoir qu'il partirait pendant une semaine, je me suis mise à pleurer. Et maintenant, je sais qu'on est jamais sur de revoir des gens. J'ai dit au revoir à Rae, mais je ne l'ai jamais revue. Je vais la revoir demain après-midi. Mais pas dans les circonstances que j'aurai voulu.

Arrivée devant la porte d'entrée, je réfléchis un moment. Et puis, après tout, pour réfléchir. Je pousse la porte. Aussitôt, je me met en quête de Rachel. Si y a bien un truc que je veux voir c'est sa tête !

Heureusement, j'ai pas longtemps à chercher pour la trouver. Elle est dans le salon, assise en tailleur sur le canapé.

Aussitôt, un sourire malsain s'affiche sur mon visage. Je me laisse tomber sur le fauteuil en face d'elle.

Je la voit qui lève les yeux de son magazine. Et là, en plus de son visage tuméfié, je vois quelque chose de totalement inédit dans son regard. De la peur. C'est incroyable mais j'adore ça. Je crois vraiment que j'aime faire peur aux gens. Ou plutôt, j'aime qu'ils aient peur de moi. J'en déduis donc que mon petit côté bad girl  me vas plutôt bien.

Je lui adresse un sourire charmant. Le genre de sourire qui veut dire "comment ça va ? Tu as passé une agréable après-midi ?".  Elle ne va pas engager la conversation, je le vois. A tout hasard, je lance.

- T'as vu ? J'suis rentrée !

- Tu t'es calmée ?

- Sais pas.

Elle se méfie. Je réprime une envie de rire.

- Bah alors ? On dirait bien que je t'ai traumatisée !

Mon sourire s'agrandit encore. Elle hésite et réponds finalement :

- Non. Mais je suis pas très à l'aise avec l'idée d'être dans la même maison qu'une malade mentale.

C'est plus fort que moi : j'éclate de rire. J'ai du faire pas mal de bruit parce que déjà j'entends des pas descendre des escaliers. Surement William.

- Salem ? C'est toi ?

Il entre dans le salon. C'est bien mon frère. Je lui adresse un sourire charmant.