Chapitre 11 :

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            Plusieurs jours étaient passés depuis mon absence. La mort en personne n'avait pas refait apparition dans mon univers depuis. Il m'arrivait de penser que tout n'avait était qu'un songe malheureux dans lequel la folie m'avait gagné. La drogue que j'avais ingurgitée avait sans aucun doute sa part de responsabilité dans cette histoire. Toutefois je ne pouvais me leurrer : les soucis pesaient sur mes épaules tel une épée de Damoclès au-dessus de ma tête.

Appuyé contre les casiers de couleur je trouvais le temps long tandis qu'un flot d'adolescents quittaient la pièce où un professeur avait jubilé pendant qu'il observait ses élèves plancher sur des exercices choisi minutieusement dans le but de les embourber dans une tonne de calculs impossibles. J'observais le fin filet de lumière qui filtrait à travers le verre de la rangée de fenêtre du hall, une multitude de petits grains de poussière virevoltaient dans ce halo lumineux. 

Je déviais mon attention de ce paysage à la fois familier et irréaliste à cause de la lueur bleutée qui se reflétait contre les murs, le visage que j'attendais apparut finalement dans l'encadrement de la porte. C'était sûrement le seul élève à quitter un devoir surveillé, mélangeant mécanique, électrique et Kepler, le sourire aux lèvres. Son collègue de discussion et lui se dirigèrent vers moi tandis qu'ils poursuivaient leur débat en lien avec l'épreuve qu'ils venaient de traverser. Je ne supportais pas entendre les résultats des autres en sortie de devoir, j'étais du genre à ressasser le passé de long en large alors que je savais pertinemment qu'il m'était impossible de changer ma réponse. Un geste brusque sembla clore le débat une fois qu'ils arrivèrent.

-Yo ! Lança Edward dans ma direction.

Je lui répondis par un sourire avant d'incliner poliment la tête vers mon camarade de classe.

-Professeur Planck aurait-il encore frappé ? Demandai-je presque malicieux.

Edward retroussa le recoin de ses lèvres et dévoila ses dents, il était presque effrayant dans cette pose, comme possédé avec une lueur distante au fond des yeux.

-Mouhaha le professeur a pris possession de mon esprit ! Si je n'ai pas réussi ce devoir le monde ne tourne pas rond ! Déclara-t-il en faisant preuve d'une arrogance volontairement exagérée.

Je lançais un coup d'œil à mon camarade resté silencieux, il semblait approuver mes pensées, d'un mouvement presque synchrone nous secouions la tête d'un air las. Ed rigola puérilement avant de redevenir lui-même, son exorcisme passé sous silence.

-Et toi Sam, tout s'est bien passé ?

-Moui, malheureusement l'esprit d'un génie physicien ne m'habite pas alors j'ai fait ave ce que j'ai pu ; ce que j'avais sous la main : un criterium, une feuille et une équerre, avec un peu de chance j'ai construit une machine à remonter le temps parfaitement fonctionnelle.

Un rire échappa des auditeurs.

-Tu travailles sérieusement donc cela finira forcément par payer, enchaina Ed.

-Je l'espère. Merci pour les révisions, j'ai été en mesure de mieux réussir certains exercices, lui dis-je plus sérieusement.

Il prolongea son sourire avant d'échanger de nouveau quelques mots avec notre camarade, celui-ci nous salua d'un mouvement de main avant de rejoindre un groupe de jeunes qui s'éloignait du hall. Je jetais un regard à mon ami qui restait silencieux, perdu dans le vague, il réfléchissait encore et toujours. Je passai ma main devant lui afin de le sortir de ses rêveries.

-Tu t'endors la Belle au bois dormant ? Demandai-je légèrement moqueur avant de réaliser qu'en l'état actuel des choses il y avait de très forte chance pour que la plaisanterie se retourne contre moi.

MétamorphoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant