Chapitre 16 :

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Inspire. Expire. Déplace toi ! Je me glissai dans la ruelle que venait d'emprunter une demoiselle, étudiante d'après son sac à dos, aux alentours de vingt-six ans. Sa silhouette svelte se dessinait dans la nuit parmi les ombres. Elle ne m'avait pas encore remarquée. J'appréciais ce jeu de cache-cache où celui qui perd, à bien plus à perdre qu'une simple partie de rigolade entre amis, l'enjeu rendait toujours ceci beaucoup plus intéressant. Je sentais mon cœur battre dans ma poitrine. Vivante. Je l'étais encore, pour combien d'années, combien de jours, combien d'heures encore ? Personne ne pouvait me le dire, pas même moi. Ils s'étaient montrés discrets depuis quelques temps, ma présence ne leur plaisait pas, aujourd'hui pourtant ils osaient de nouveau pointer le bout de leur nez dans cette ville froide et non accueillante. Parfait ! Grâce à leur erreur je pouvais profiter de la situation pour marquer d'une pierre deux coups.


Le silence était toujours mon compagnon de voyage dans le monde de la nuit. Je m'arrêtais pour écouter les bruits qui émanaient de l'obscurité. Pas grand chose. Un miaulement rageur. Un battement d'aile. Le silence. Puis des bruits de pas. Des pas tranquille, toutefois si on tendait l'oreille attentivement on y devinait de la hâte. La personne était pressée. Je souris. La peur. Ils avaient tous peur ! Moi j'avais appris il y avait bien longtemps que rien ne valait la peine de s'angoisser. Advienne ce qu'il viendra, si je suis assez forte je n'ai rien à craindre. Pour cette raison j'avais toujours pris mes entrainements très au sérieux, mon but ultime était d'atteindre cet idéal de puissance, qui me permettrait de ne craindre que la mort elle-même. Toujours aussi discrète, je poursuivais ma filature à travers la ville endormie. On pouvait se demander ce qu'une étudiante faisait seule à plus de minuit passé en milieu de semaine. Ici, ce n'était pas comme si les soirées fusaient à droite à gauche, en cette saison d'hiver le calme régnait en maître. Moi j'avais une idée de ce qui se tramait. Je n'étais pas venue ici sans but. Oh et ils le savaient bien. C'est pour cette raison qu'ils me fuyaient.


La lumière vacillante du lampadaire rendait l'atmosphère plus tendue qu'elle n'aurait dû l'être, je persévérais dans la voie que j'empruntais. Ma balade nocturne se déroulait sans encombre, si je me débrouillais suffisamment bien d'ici deux heures je profiterai de mon lit douillé. Étrange à dire, car il me tardait et en même temps je m'amusais beaucoup trop ici pour avoir envie de rentrer sur le champ. Je m'arrêtais pour observer me carrefour sur lequel je venais de déboucher. Cette fille avait disparu. Curieux. Je prenais mon temps pour poursuivre. Le croissant de lune éclairait le ciel nuageux d'une pâle lueur macabre. La rue était baignée par le même halo funeste. Je fermais les yeux pour me plonger dans une obscurité intense, elle était nécessaire à ce que je me recentre sur moi-même. Un bruit ténu. L'erreur de la proie. Je reprenais ma course d'un pas léger. Tous les prédateurs connaissaient cette démarche particulière, celle qu'ils utilisent lorsqu'ils ont l'intention de tuer. Je débouchais dans un quartier que je connaissais bien. Je n'avais pas le temps de m'attarder ici, toutefois un mouvement dans l'ombre retint mon attention. Un chien galeux tenait une boite de conserve vide dans la gueule. Il s'éloignait au petit trot pour ne pas que je lui pique son butin. S'il faisait du raffut de la sorte depuis le début, il était possible que j'aie confondu la victime avec ce cabot. Mince. Je perdais du temps, ce temps précieux. Celui qui me manquerait le jour où ma vie toucherait à sa fin. L'idée qui traversa mon esprit, ne m'enchanta guère : un piège. Un frisson parcourut ma colonne vertébrale en une demie seconde. Je me sentais vivante ! Vivante et si proche de la mort !



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Coucou chers lecteurs,  merci d'avoir lu ce chapitre ^_^


Il est relativement court par rapport aux derniers, mais il n'avait pas besoin de se prolonger. Voici maintenant le coeur de l'histoire, tout commence vraiment avec ce chapitre ! Je suis contente d'y être enfin arrivé et de pouvoir le partager avec vous. J'espère que l'aventure va continuer de vous plaire ! :3


Que pensez-vous de la situation de Sonya ? Piège ou pas ?

Et qu'en est-il de sa vision des choses ? Vous comprenez un peu mieux sa psychologie ?


Bonne lecture ! :)

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MétamorphoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant