Warning : Level 1 - Des propos qui peuvent heurter la sensibilité de certains
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Mon coeur ne cessait de battre dans ma poitrine. J'étais tétanisé devant la porte. J'avais été alité pendant une journée entière pour me remettre de mes blessures. Après ça j'avait cherché toutes les excuses possibles pour fuir ce moment. Inévitablement il était arrivé. Je savais que je devais le faire pourtant j'avais dû attendre jusqu'à jeudi pour réussir à arriver devant la porte. Trop de fois auparavant j'avais essayé de me rendre jusqu'à la chambre et pris de panique, je m'étais arrêté à l'accueil de l'hôpital, obligé de rebrousser chemin. Ce serait la première fois depuis quatre jours que nous nous parlerions.
Mes paumes de mains étaient moites et l'angoisse me rongeait. C'était la plus grande bataille interne que je ne m'étais jamais livré. Non je ne pouvais pas, j'abandonnais encore une fois si près du but, décidant que c'était une trop mauvaise idée.
Je partais le long du couloir d'hôpital, un endroit éclairé par de grandes vitres qui donnaient vu sur le parc, coeur du complexe de bâtiments médicaux. Cette après-midi était particulièrement belle et chaude, nous aurions été sur le terrain de basket en extérieur dès la sortie des cours. Aujourd'hui pourtant, Edward était à l'hôpital, Léo dans le flou le plus total était au lycée, et moi indécis comme une Balance je tournais en rond dans les couloirs d'un centre hospitalier.
La sirène d'une ambulance retentit. Comme je haïssais ce son. Depuis toujours, j'en avais horreur. Le véhicule déboula devant les urgences, le personnel médical se démenait pour sauver cette pauvre âme de la Mort. L'idée que mon meilleur ami s'était trouvé à cette place seulement quelques jours plus tôt eu l'effet d'une gifle violente. Edward aurait pu mourir. Il était encore là. Dans sa compassion la Faucheuse avait décidé de l'épargner, et moi pauvre idiot je gaspillais de précieuses minutes que j'aurais pu passer avec lui. J'étais irrattrapable !
Encore une fois je me dirigeais jusqu'à la porte 311 et sans réfléchir je toquais. Si je ne me jetais pas à l'eau, j'aurais encore une fois l'occasion de me convaincre de fuir comme le froussard que j'étais.
-Entrez ! s'exclama une voix derrière la porte.
Mon coeur se serra. Ce ton joyeux serait-il maintenant quand il se rendrait compte que c'était moi ? Nos regards se croisèrent, pendant quelques secondes il se referma sur lui-même. La gêne était palpable. Un sourire regagna si vite son visage que le malaise s'accentua de mon côté. Je demeurais sérieux face à sa joie.
-Je suis content que tu viennes me voir. Je m'ennuie comme un rat mort ici sans personne. Entre deux visites du médecins et des infirmiers, j'ai pour seul passe temps de compter les tâches sur le plafond, dit-il d'un ton malicieux.
Je m'avançais dans sa direction m'arrêtant à bonne distance de son lit.
-Salut, lançai-je la gorge sèche.
-Je t'en prie installe toi, déclara-t-il en désignant la chaise inconfortable qu'on trouve dans toutes les chambres d'hôpital, la chaise de la personne qui vient veiller un proche ou un ami.
Je prenais place à son chevet, silencieux. Ce n'était pas lui qui rendait la situation compliquée mais bien moi, pour me punir. C'était de ma faute.
La chambre d'Edward était lumineuse, comme le couloir elle possédait une grande vitre qui donnait sur la ville. Son lit était au milieu de la pièce pour souligner qu'il en était l'élément principal. Sur sa table de chevet trônaient une multitude de cartes et de bouquets de fleurs aux couleurs pastels. Le silence fut interrompu par mon ami qui se redressait, arrangeant ses cousins pour le soutenir en position assise.
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Métamorphose
ParanormalUn fusil. Une balle. Une victime. Quand une série de meurtres sanglants secoue la région, Sam n'a pas idée de ce qui est en train de se passer jusqu'à ce que son nom apparaisse dans la liste des victimes potentielles. Alors que les autorités peinent...