Chapitre 17 :

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Warning : level 1 (ce chapitre contient de la violence en petite dose et de l'hémoglobine :p )

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            Non ! Ce même cauchemar. Je posai la main sur mon cœur pour sentir ses battements violents. Il cognait si fort dans ma poitrine que j'en eu un vertige. Ce bref instant me laissa tremblant dans mon lit. Que faire alors que la fatigue se dessinait sous mes yeux mais que l'angoisse rendait la tâche de se rendormir absolument impossible ? Discret, je me glissai hors de mon lit, mon T-shirt de pyjama collait à mon torse, cette sensation toujours aussi désagréable ne me dérangeait plus autant qu'auparavant. La peur dégageait une grande quantité de chaleur, pas étonnant que l'univers des monstres avait autrefois utilisé cette émotion comme source d'énergie dans le monde incroyable des dessins animés. Mes pieds captaient toute la fraicheur du parquet, j'étais alors à deux extrêmes : les pieds en antarctique et la tête au Sahara. Ma vie correspondait actuellement à ce fouillis, la situation ne me surprenait même plus. 

Á pas de loup, j'avançais vers la fenêtre pour voir si mon copain le chien errant avait remis ses activités de houligan. Le bâtard avait déjà décoré la rue de sa façon si charmante. Un fin sourire se dessina sur mon visage tandis que je contemplais son œuvre d'art. J'envisageai de me recoucher lorsqu'une ombre fantomatique m'arracha de mon rêve éveillé, une silhouette filant à travers la rue. Paralysé par ce dont je venais d'être témoin, je continuai de regarder le lieu où je croyais avoir vu un fantôme immobile. Puis sans comprendre d'où me venais cet élan de folie, j'attrapai des vêtements que j'enfilai en deux t'en trois mouvements et quittai ma chambre. Même la porte fermée à clé ne fut pas un obstacle suffisant pour m'empêcher de partir. 

Á dire vrai, j'avais simplement jetés les clés de la maison dans ma poche de jean et j'avais sauté par la fenêtre de ma chambre pour m'échapper sans risquer d'alerter mes parents. J'atterris un peu lourdement sur la pelouse, un genou à terre. Une très faible douleur se fit ressentir mais rien qui ne puisse m'empêcher de poursuivre ma course de setter endiablé. J'avais eu le temps de me reposer depuis le relais qui avait pris place dix jours plus tôt. Silence et discrétion étaient maîtres mots ! 

Mon cœur cognait de nouveau intensément dans ma poitrine, cependant ce stress était contrôlé et je pouvais garantir avec la certitude d'une boussole qui indique le nord que je n'avais pas de risques de me métamorphoser. Á petites foulées légères je me déplaçais dans le quartier laissant mon instinct sauvage me guider puisque j'avais perdu l'ombre depuis longtemps déjà.


Je tournais en rond comme un chien après sa queue. J'avais emprunté cette ruelle au moins deux fois. Inutile de poursuivre, je devais me résigner à abandonner et rentrer chez moi. Et puis il fallait avouer qu'après ce qui s'était passé dans la ville ces derniers temps, ce n'était pas très prudent de ma part de me promener dehors à n'importe quelle heure de la nuit. La peur. Mon imagination me joua un tour et sur le bord de l'arrêt cardiaque je me retournai d'un bond. Une branche d'arbre, ce n'était que cela dans mon dos, seulement la Nature joueuse qui me taquinait. Bien sûr, tu n'es qu'un trouillard mon gars, me soufflai-je avec non une once de soulagement. Réflexe d'herbivores ! m'aurait charrié Edward s'il avait été présent. Cette pensée m'arracha un sourire. Il était temps de rentrer à la maison et de dormir un peu.

C'est sur le chemin du retour que tout bascula ! Je m'étais aventuré relativement loin de chez moi, et l'adrénaline étant retombée il ne me restait plus qu'à marcher. J'avais décidé de couper par le parc malgré le portail fermé pour la nuit. D'un nouveau saut je franchis le portillon et m'aventurai dans l'obscurité, et je fus impliqué sans avoir le temps d'y réfléchir. Je courus me placer devant Sonya. Mon regard la foudroyait froidement.

MétamorphoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant