Lacey
Je me réveillais, soulagée. La peau brûlante, j'avais fais un rêve plus que réel. Je me levais d'un bond. Ce n'était pas un rêve ! Jason m'attendait vraiment hier soir. Merde, qu'est ce que j'avais fais ?! Je me souvenais lui avoir claqué la porte au nez, devant son air suffisant. Je m'étais précipitée sous la douche, balayant son odeur à regret. J'étais restée ainsi, en larmes, jusqu'à ce que l'eau glacée me fît claquer les dents.
J'avais tellement honte. Mes fantasmes idiots n'étaient rien comparés à la réalité. Il m'avait brisé le cœur, et maintenant il savait qu'il me faisait toujours le même effet. Non, en fait, c'était pire, son absence avait décuplé mon désir pour lui. Il suffisait qu'il me touche pour que je fonde comme une midinette. Je voulais me faire porter pâle mais c'était moi la patronne. De mauvaise humeur, je me levais et me préparais à faire face à l'homme né pour me faire souffrir.
J'arrivais en retard mais ma super équipe était au top comme d'habitude. Devant mon air accablé, John fronça les sourcils et Lila s'inquiéta. Je leur fis signe de continuer ce qu'ils faisaient, que tout allait bien. Je passais la matinée au téléphone avec nos différents fournisseurs. Quand il fut clair que je ne pouvais pas passer ma journée enfermée dans mon bureau comme une taupe, je me décidais à sortir et à ignorer Jason.
Par chance, ce dernier n'était pas là. A l'idée qu'il avait eu ce qu'il voulait et que je ne le reverrais plus, mon cœur se serra. Je me mordis la langue, non je n'allais pas pleurer. Il fallait que je vois les choses du bon côté, je n'avais pas à gérer la situation. Je n'étais pas sure de pouvoir faire comme si rien ne s'était passé.
A bout de nerfs à force de ressasser ma soirée de la veille, je décidais d'appeler Jerry. J'aurais bien eu besoin des conseils de Mel, mais rien que de penser à mon ancienne meilleure amie, j'avais le cafard. Jerry n'était pas véritable, le type que j'aurais appelé pour des conseils mais il savait écouter et il ne me regardait plus comme une groupie débile de Jason.
-Allo.
Je sursautais et faillit lâcher mon téléphone.
-Jerry ? couinais-je, en avalant de travers.
-Un problème ? s'inquiéta-t-il, soudain froid.
-Non, non. Je voulais juste... j'avais besoin de parler. Oups, je ne te dérange pas au moins ?
-Non, j'allais courir. Je serais là dans dix minutes.
-Va courir ! criais-je et quelques tables se tournèrent vers moi. Ca peut attendre. Je te prépare ton omelette ?
-Avec plaisir. Je serais là dans une heure max !
Il raccrocha sans me laisser le temps de le remercier.
*****
Cinquante minutes plus tard, il était là. Plusieurs clientes lui sourirent mais il les ignora et se dirigea droit sur moi. Sa démarche militaire m'intimidait moins. Je lui souris et lui tendit son assiette qu'il ignora royalement.
-Qu'est ce qui se passe ?
Ouais, il n'était pas du genre à prendre des pincettes, et je me sentais soudain stupide de l'avoir appelé.
-Allez, dis-moi, me pria-t-il comme s'il lisait dans mes pensées.
-Je...oh, et puis, je suis une salope ! Voila c'est dit !
-Tu ne serais pas un peu mélodramatique là, me sourit-il gentiment.
-Non, je t'assure, je... La vérité c'était que je me dégoutais mais je ne pouvais pas lui avouer.
- Si tu me laissais juger par moi-même ? me proposa-t-il doucement.
-J'ai couché avec Jason. Enfin, non, si, un peu, je ne savais plus où me mettre.
Son éclat de rire me fit relever la tête.
-Quelque soit le non, si, un peu. Cela vous pendait au nez ! Pas de quoi faire un drame !
-Tu plaisantes ?
-Non. Écoutes, il est venu pour te récupérer, et clairement, tu as toujours des sentiments pour lui, je ne vois pas en quoi cela fait de toi, une salope. Juste une femme amoureuse.
-Mais je le déteste ! Je veux juste l'oublier, passer à autre chose, le sortir de ma tête !
Il pencha la tête comme s'il avait une idée.
- Parfois le meilleur moyen de résister à la tentation est d'y céder.
-Pas moyen !
-Vraiment ?!Alors qu'est ce qui s'est passé, hier soir ?
Je rougis de honte.
-C'était pas prévu ! Je ne peux pas !
-Mais tu en as envie...
Je soupirais. Peut-être qu'il avait raison. Après tout, je l'avais idéalisé, et il s'était révélé être un salaud. Je pouvais toujours le faire courir et voir après.
-Je ne sais plus où j'en suis.
-Te presse pas, et si tu as besoin de parler, je suis là.
-Merci. Vraiment.
-Pas de quoi, marmonna-t-il le nez plongé dans son assiette qu'il venait de remarquer.
*****
En fin d'après-midi, un livreur se présenta avec un unique colis.
-Vous êtes sur que ce colis est pour le bar ? lui demandais-je alors qu'il n'avait pas de bon de commande.
-Oui, c'est bien l'adresse.
Je signais le reçu et ouvris le paquet. Un hélicoptère miniature était reposait dans un papier bulle. Un morceau de carton dépassait. Une carte d'un hôtel au Mexique. Jason. J'aurais du m'en douter. La première fois que nous avions fait l'amour. Je caressais les lames de la maquette, émue. Je refusais qu'il me brise le cœur à nouveau.
Jerry avait raison. La politique de l'autruche ne servait à rien. Je pris mon téléphone et envoyais un message à Jason. « Un restau ça te tente ? C'est toi qui payes biens sur ! Et un cher de préférence ! ».
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Un moment d'affolement
RomanceLacey a tout quitté pour refaire sa vie loin des souvenirs douloureux de Los Angeles. Pensant pouvoir guérir son coeur brisé loin de tout et surtout loin de lui, elle a refait sa vie sur l'île de Grenade, jusqu'à ce qu'un certain regard noisette cr...