Chapitre 18

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Lacey

Je le regardais retenir son souffle quand il ouvrit la porte, et un élan de fierté réchauffa mon cœur

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Je le regardais retenir son souffle quand il ouvrit la porte, et un élan de fierté réchauffa mon cœur. C'est moi qui lui faisais cet effet. Une émotion que je refusais d'analyser brillait dans ses yeux. Il était splendide, comme à son habitude. Je crois que je ne me ferais jamais à sa beauté envoûtante. Il émanait de lui une telle puissance que tout paraissait fade autour de lui. Il était comme un phare en plein brouillard, triomphant, invaincu.

-Salut, bafouillait-il.

-Bonsoir, murmurais-je sans pouvoir soutenir son regard trop indiscret.

-Viens, entre, m'invita-t-il d'un geste élégant.

Je m'exécutais et frissonner en passant devant lui. Je me concentrais sur la suite et j'en restais bouche bée. C'était somptueux, autant le décor que la table illuminée par la faible lueur enchantée des bougies. Je fixais le sol blanc où des pétales de roses traçaient un chemin écarlate.

-C'est magnifique. Ce n'était pas la peine.

Comment enfouir mes sentiments pour lui s'il inventait un décor de film juste pour une soirée ? J'avais l'impression d'être l'héroïne d'une comédie sentimentale.

-Oh si ! Viens, assis-toi.

Il se glissa derrière moi et tira ma chaise.

-Merci, murmurais-je en le regardant s'asseoir en face de moi.

Dans sa chemise blanche, il était physiquement impossible de détourner les yeux de lui. Je n'avais qu'une envie me couler dans ses bras, mais l'ambiance romantique de la soirée me tétanisait. Je fixais la table espérant briser l'emprise qu'il avait sur mon cœur. Je fronçais les sourcils, une photo dépassait de sous mon assiette. J'avisais le seau de champagne, alors qu'il remplissait ma coupe. Une autre photographie était posée contre le métal. Souriante, je fixais l'objectif, le visage balayé par des mèches rebelles libérées par le vent. Mon cœur se serra. C'était un souvenir de la promenade en bateau. J'interrogeais Jason du regard, qui souriait en coin en reposant la bouteille de champagne.

Je récupérais du bout des doigts la photo sous mon assiette. Encore moi, allongée sur un transat au Mexique.

-Qu'est ce que tu fais ? l'interrogeais-je en grimaçant au son de ma voix tremblotante.

Il prit ma main et la serra doucement avant d'en caresser le dos. Il continua son manège sans répondre. Je voulus retirer ma main mais il la retint fermement.

-Tu sais ce que je fais. Ce que je fais depuis que je suis arrivé, ajouta-t-il implacable.

-Je ne suis pas intéressée, réussis-je à retirer ma main.

-Tu te mens à moi-même.

-C'est mon problème !

-Où vas-tu ?

-Je rentre !

-On avait un deal ! s'écria-t-il alors que j'atteignais le couloir.

-J'en ai marre de tes jeux ! me retournais-je pour le découvrir à vingt centimètres de moi.

-Je ne joue pas, me supplia-t-il de le croire.

Ses yeux étaient si intenses, si expressifs, que je faillis tomber dans le panneau, mais c'était un acteur après tout. Il mentait pour gagner sa vie !

-Arrêtes, soufflais-je. J'ai assez souffert.

Sa mâchoire se crispa et une douleur intense naquit dans ses yeux.

-Crois-moi, si j'avais pu faire autrement, je l'aurais fais.

Sa sincérité apparente me troublait. Je ne savais plus où j'en étais. Dès qu'il était à proximité, je n'étais plus en état de réfléchir.

-Viens te rasseoir, s'il te plaît, me pria-t-il en m'entraînant. Je suis désolé pour les photos, ajouta-t-il une fois réinstallé.

-Ce n'est rien, ajoutais-je en lui tendant. 

Il les récupéra et les rangeant dans un tiroir. J'étais étonnée qu'il ne les jette pas. Nous mangions un moment en silence. 

- J'ai un cadeau pour toi, enfin si tu le veux. 

Je me raidis. 

-C'est quoi? m'enquis-je méfiante.

-Une photographie, mais pas de toi, précis-t-il. 

-De qui? 

-Quelqu'un qui doit te manquer.

Sans plus d'explication, il se leva et disparut un instant. 

-Tiens, il me tendit un rectangle blanc. 

J'inspirais et tournais l'image. L'air dans mes poumons se vida soudain. Je me sentis partir pusi des bras puissants m'encerclèrent. 

-Hé, doucement, ça va? 

J'étais dans les airs avant de toucher le tissu le plus doux du monde. J'ouvris les yeux et croisais le regard inquiet de Jay. J'essayai de me relever mais il me maintint allongé sur son lit. 

-Je suis désolé, j'aurais du te prévenir. Je ne m'attendais pas à ce que tu t'évanouisses.

-Montre-la moi.

-Non, ce n'est pas une bonne idée.

-Je veux la voir!

-Ok, ok, mais reste couchée, je reviens.

Est-ce la réalité? Avais-je rêvé? 

*****

Quand il revint,  je me redressais et lui arrachais la photographie des mains. C'était vraiment elle, vraiment eux. Je sentis les larmes affleurées. Je regardais Jason, attendant une confirmation. 

-Elle est enceinte de sept mois, expliqua-t-il. Ils sont toujours ensemble. Ils sont fiancés. Elle ne veut pas se marier tant qu'elle aura un "ballon de baudruche à la place du ventre". 

J'écarquillais les yeux. C'était bien les paroles de Melissa, ma meilleure amie quand je vivais à Los Angeles, avant que je ne fuis lâchement. 

-J'ai gardé contact avec Jasper. Il me donne des nouvelles au cas où je te croiserais un jour, sourit-il. Il faut croire qu'il avait raison. 

-Elle va bien? 

-Oui. C'est grâce à toi, tu sais. 

Je baissais les yeux. 

-Ils étaient fait pour être ensemble, ils avaient juste besoin d'un coup de pouce. 

Son sourire chaleureux me fit fondre. 

-Tu sais quoi? Je n'ais plus très faim, avouais-je. 

-Mais... dit-il en désignant la table désemparée. 

-On pourrait passer directement au dessert, non? proposais-je en l'attirant vers moi. 

Il se décala pour ne pas m'écraser et rigola contre mes cheveux. 

-Et si moi, je n'ai pas envie? me taquina-t-il, rieur. 

-Ok. 

J'allais me relever quand ses bras me ramenèrent contre lui. 

-Et si on parlait un peu? murmura-t-il contre mon oreille. 

-Jason, l'avertis-je. 

C'était un terrain où je ne voulais plus aller. Mes sentiments pour lui devait rester enfouis. 

-S'il te plaît, me supplia-t-il. Tu choisis le sujet, je veux juste t'entendre parler. 

Comment pouvais-je refuser alors que sa chaleur me réchauffait? 

Un moment d'affolementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant