Ce serait plus simple si je ne te détestais pas /Dramione/

Chapitre 15

 "Qu'est-ce qui vous comblerait de bonheur ?"

 C'est l'unique phrase que contient mon parchemin à rendre pour le cours d'Arithmancie. Il y a plusieurs choses qui me comblerait de bonheur, mais je pense qu'il ne faut pas oublier avant tout que c'est un devoir qui va sûrement nous servir pour notre prochaine séance. Je pense, qu'on s'en servira pour découvrir ou comprendre les intentions ou les actes des personnes avec qui nous rentrons en contact. Qu'est-ce qui les comblerait de bonheur ? Le pouvoir, l'immortalité... Ils ne sont pas très spirituels, ils n'ont aucune croyance, la paix dans le monde ne leur importe pas. Bon, il ne faut tout de même ne pas oublier non plus que ce devoir est à propos de moi. Mais je ne pense pas qu'il fasse répondre une unique chose, mais faire une dissertation qui cite des philosophes, et les comparer à nos envies et à celles des esprits avec lesquels nous conversons en cours.

 - Bouh !

 - Aaaaah !

 Je me retourne et découvre Malefoy en chair et en jambon, qui éclate de rire.

 Je savais que je n'aurais pas dû descendre dans la Grande Salle... Mais Fred et Georges expérimentaient leur nouvelle invention dans la Salle Commune, et elle fait énormément de bruit. 

 - Qu'est-ce que tu veux Malefoy ? je lance d'un ton froid et sec.

 Ses cheveux sont bien coiffés, avec la dose de gel (c'est à dire, beaucoup trop), et ses dents brillent toujours autant. Son costume est propre, et aucune poussière ne l'orne, comme s'il venait de le laver à l'instant. Seule l'insigne de Serpentard fait tache, elle ne pendouille plus que d'un fil. Je fronce les sourcils, mais n'ai pas le temps de me concentrer sur ça, car déjà, Malefoy m'agrippe le bras pour me soulever, et pouvoir prendre ma place.

 Je tente désespérément de le pousser, mais il résiste, solide comme un roque, tandis qu'il lit mon sujet à voix haute.

 - Intéressant ta réponse... fait-il pour se moquer de moi.

 - Bah, qu'est-ce qui te comblerait de bonheur, toi ?

 Il se tourne vers moi, tout d'un coup, tout à fait sérieux. Ses yeux scintillent tels des pierres précieuses et je sens son souffle contre mes lèvres, quand il répond :

 - T'embrasser.

 Il reste une seconde comme ça, avant de pencher la tête en arrière et d'éclater d'un grand rire.

 - Tu verrais vu ta tête ! T'es toute rouge !

 Il est incroyable !

 - Malefoy ! hurlai-je, en me jetant sur lui, en commençant à le taper, ce qui a, comme unique réaction, de le faire rire encore plus.

 - Tu es incorrigible !

 Il attrape mes mains dans les siennes et les bloque sur le côté. Il me lance un de ses stupides sourire charmeur.

 - Tout comme toi ! Tu es une incorrigible lionne ! Grrrr !

 Il éclate de nouveau de rire.

 - Tu me donnes envie de vomir...

 Malefoy s'écarte soudainement de moi.

 - Beurk ! s'écœure-t-il. Vas vomir sur Weasmoche !

 Parce que lui il est mieux avec ses gardes du corps ! D'ailleurs où sont-il ? J'espère qu'ils n'ont pas vu ce qui vient de se passer. J'espère que personne n'a vu notre petite querelle. J'en rougis rien qu'à y penser.

Il s'éloigne, et disparaît très rapidement de mon champ de vision. Où est-il encore passé ?

 - Tu l'embrasseras de ma part...

 Je sursaute quand la voix derrière moi ponctue sa phrase par un léger bisou sur ma joue.

 Je n'ose même pas me retourner par peur qu'il me voit, rouge comme une tomate.

 - Aller au-revoir ma petite limace... murmure-t-il tout près de mon oreille.

 Mais quand est-ce qu'il va partir ?

 J'attends que ses pas se soient complètement éloignés pour me retourner. La Grande Salle est déserte. L'était-elle déjà quand Malefoy est arrivé ? A-t-il attendu que je sois seule pour venir ? Etait-il là avant ? J'ai très chaud à ses pensées, et je sais que ça veut dire que je dois être extrêmement rouge. Je me mors la lèvre inférieure. Que m'arrive-t-il ?

 Bon, retournons à nos chou-fleurs. Oh Mon Dieu ! Est-ce une blague de ce crétin de bombe de gel pour cheveux sur patte ? Mon parchemin, qui avait alors presque toute la page de vierge, est maintenant recouvert d'encre ! J'ai envie de crier.

 - MALEFOY ! je hurle de rage.

 C'était mon dernier parchemin !

 Derrière moi j'entends des rires, mais ne voit personne. Alors, nous n'étions pas tout seuls... Malefoy est vraiment un crétin... C'est tellement honteux de savoir que quelqu'un d'autre aie pu voir toute notre petite mascarade. Puis, il n'y a plus qu'un seul rire qui s'éloigne, vainqueur.

 Bon, j'ai deux solutions : soit je cours après Malefoy dans tout Poudlard dans l'espoir de lui soutirer un autre parchemin, et, par la même occasion, me venger, en bousillant tous les siens, soit, comme demain les cours sont annulés à cause de la première épreuve du Tournoi des Trois Sorciers, je pourrais le faire demain soir en demandant un parchemin à Ron ou à Harry. Non, mauvaise idée, les chances pour que Harry gagne sont tellement inexistantes, qu'il est préférable que je demande à mes colocataires. Bonne idée. Bien mieux que celle de poursuivre Malefoy à travers tout l'établissement.

 Je regarde l'heure. Trois heures du matin passées.

 Il faudrait que j'aille me coucher, demain, une grande journée m'attend. Je roule en boule mon parchemin maintenant inutilisable, je range ma plume et mon encrier presque vide, et je refoule ma colère contre Malefoy au plus profond de mon être. Il. Ne. Doit. Pas. Me. Déconcentrer. Mon sac est rempli de boulettes de papiers. Encore une blague de Malefoy... Génial... Est-ce qu'un jour il va me laisser tranquille ?

Je remonte rageuse, jusqu'à la Salle Commune et la Grosse Dame me lance un regard noir car elle dormait. Oh ! C'est pas possible ! Toujours à se plaindre celle-là ! J'ai rendu service aux autres occupants du couloir, elle ronflait ! Parce que moi, par rapport à Malefoy, je suis une bonne personne !

 Pourtant, c'est sur le souvenir de son doux baiser sur ma joue que je m'endors.

 Voilà, j'ai vu que, à la publication de mon dernier chapitre, j'étais sortie du classement, et même si maintenant je suis 141e j'aimais bien être 13e :D, bref, je suis très inspirée pendant les vacances, alors j'en profite parce qu'en plus j'ai le temps. Bisous, Sarah