Chapitre 26

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 Je me dégage des remous qui secouent maintenant les gradins des rouges et ors. Il faut que j'atteigne Harry avant qu'il ne soit complètement enseveli par la foule. Mais c'est trop tard puisqu'il est soulevé et mis à disposition de tout le monde, par l'équipe de Quidditch. C'est sans espoir, Harry ne m'entendra jamais. Comme lui, je me laisse alors transporter tout le long du chemin jusqu'à Poudlard, tandis que les élèves de ma maison entament un chant à la gloire de Harry.

 Une fois dans la Salle Commune de Gryffondor, je joue des coudes pour approcher d'Harry qui est descendu. Quand il me voit, il m'enlace comme je comptais le faire avec lui, mais d'une seule main, l'autre tenant l'œuf du dragon. Je suis tellement contente qu'il est réussi... Il me relâche, et je me tasse de nouveau dans le groupe de Gryffondors. Ron vient aussi faire ses excuses sous l'oreille attentive de tout le monde. Leur querelle est terminée, cela me fait plaisir. Harry lève alors l'œuf au-dessus de sa tête :

 - Vous voulez que je l'ouvre ?

 - Oui ! hurle-t-on.

 Je suis vraiment curieuse de découvrir ce que renferme cet œuf. Harry nous fait encore un peu languir, puis il se décide à l'ouvrir. Un insupportable hurlement se fait alors entendre et tout le monde se bouffe les oreilles. Mon meilleur ami brun met fin aux ultrasons et au supplice qu'elles engendrent en refermant l'œuf.

 Je me retire de la confusion générale qui revient rapidement sur des réjouissances pour regagner le dortoir des filles. Je me laisse tomber sur mon lit. Il m'a tellement manqué. Je suis épuisée, et je m'endors tout habillée.

 Le lendemain matin, je ne me réveille qu'à quatorze heures. Et bien cette fois, au moins, je me suis réveillée au même endroit duquel je me suis endormie. Je suis complètement prête une demi-heure plus tard, puis je descends les escaliers pour aller manger quelque chose dans la Grande Salle. Aujourd'hui nous sommes dimanche, il n'y a pas cours. L'étape a été mise en place de façon à ce qu'on ne manque pas trop de cours. Harry doit être exténué et ne doit pas s'être levé plus tôt que moi. Dans la Salle Commune, je suis étonnée de ne voir personne. Cette scène me donne une désagréable sensation de déjà-vu. Je refuse de regarder par la fenêtre, et décide de ne pas descendre à la Grande Salle. Je remonte chercher mes livres de cours et entame une longue séance de révision et de remise à niveau. J'ai tout de même arrêté de travailler pendant trois jours en pleine période de cours. L'année est loin d'être finie et on ne s'en sortira pas tous avec l'excuse d'Harry.

 La cloche sonne à deux reprises avant que mes deux meilleurs amis me rejoignent. Le rouquin est, comme à son habitude, affamé, l'autre ne semble pas pouvoir avalé quoi que ce soit. Il panique déjà au sujet de la deuxième tâche du Tournoi. J'essaye de le rassurer en lui disant qu'elle a lieu dans trois mois et que, d'ici-là, il avait le droit de s'accorder une pause, puis je l'aiderais encore plus à trouver en quoi elle consiste. Cet œuf m'intrigue beaucoup. Il n'est pas de mon avis, et nous en venons donc à nous retrouver à la bibliothèque demain soir. C'est à ce moment que je me rends compte que le soleil est bas dans le ciel. Je décide de les accompagner à la Grande Salle. A vrai dire, cela me manquait de discuter avec eux. Nous parlons de tout et de rien, et j'ai presque envie de serrer Ronald dans mes bras tellement je suis contente qu'ils se soient réconciliés. 

Celui-ci s'empiffre, tandis que nous le regardons faire, trop préoccupés pour avaler quoi que ce soit. Nous remontons ensuite jusqu'à la Salle Commune, sans que je n'eusse croisé une seule fois le blondinet qui m'énerve tant. Tant mieux. Un peu d'espace n'est pas trop demandé.

 Je replonge donc dans mes révisions et Harry et Ron discute avec le fan club d'Harry qui s'est beaucoup élargi. Et encore, là, il n'y a que les Gryffondors, mais les autres maisons et écoles le prennent maintenant pour un réel adversaire à craindre - et non comme un imbécile d'adolescent qui s'est retrouvé là par hasard - mais il a plein d'autres supporters qui l'interpellent en héros. Tous veulent lui parler. Je me demande si Harry n'en profite pas un petit peu. Le vacarme me fait quitter la Salle Commune pour la bibliothèque.

 Ou plutôt par magie noire, puisque je viens de lire tout ce que je pouvais, même dans la réserve de la bibliothèque où j'ai mes entrées, sur une éventuelle possibilité d'avoir quatre choisis, et tout semblait pointer vers la magie noire. Un seul cas a été répertorié. En 1497, quatre individus ont été désignés. Le cas est assez étonnant, puisqu'il s'agit également de deux garçons âgés de dix-sept ans tout comme une fille, mais aussi d'un garçon de quatorze ans. Il me terrifie particulièrement, car le livre raconte que tous les candidats sont morts dans d'atroces souffrances durant les épreuves. Il n'y a donc pas eu de vainqueur cette année-là, mais les écoles ont tout fait pour étouffer l'affaire. Un bien dur labeur quand on sait que quatre adolescents sont morts. Le coupable a été envoyé à Azkaban, et un sortilège d'amnésie a été jeté sur tous les gens présents. "Je suis la seule à me rappeler, moi, Eoessa Saknderberg, directrice de Poudlard," disait le livre. Je n'en ai encore parlé à personne, car je ne veux pas les inquiéter, mais je compte bien informer Dumbledore de l'inconscience qu'il a à ne pas annuler le Tournoi. Quelqu'un a user de la magie noire pour nuire à Harry, et la liste est longue des gens qui préféreraient le savoir dans un cercueil. Quelqu'un ici est derrière tout ça, et il faut se débarrasser de lui au plus vite. Continuer le Tournoi est loin d'être une bonne idée.

 - Hermione !

 Le timbre grave me tire de ma somnolence. En effet, je m'étais assoupie sur la table. Je ne sais pas quelle heure il est, mais quand je regarde par la fenêtre, il fait nuit noire. Ce qui ne veut pas dire grand chose puisque nous sommes le vingt-cinq novembre. Une main se pose délicatement sur mon épaule, et je me retourne pour me retrouver nez à nez avec Viktor. Je me sens devenir cramoisie. Quelle tête je dois avoir !

 Il me rassure d'un grand sourire :

 - Tu es magnifique, et très mignonne quand tu dors.

 Je le soupçonne d'avoir cherché comment conjuguer ces deux verbes avant de venir me réveiller, mais je ne peux m'empêcher de sourire béatement. Qu'est-ce qui m'a prit de vouloir lui échapper, il est tellement parfait... Ses cheveux rasés et sa petite barbe lui donnent un aspect exotique rare à Poudlard. Je comprends maintenant pourquoi toutes les filles lui courent après : il est si beau... J'espère que je ne suis pas en train de baver !

 Je bafouille quelques mots pour lui faire comprendre que je vais aller me coucher dans ma chambre. J'ai tellement honte ! Soudain, tout ce qui s'est passé ces dernières soixante-douze heures me revient en mémoire et je crois m'évanouir de malaise. Je me faufile alors très rapidement hors de la bibliothèque, ne pouvant pas rester un moment de plus avec lui.

Toutes mes notes sur des parchemins en main, je rentre très tard de la bibliothèque, car la cloche sonne deux heures du matin. Je ne comprends pas pourquoi personne ne nous a virés bien plus tôt. Les lieux ferment normalement à vingt heures ! Une fois sur mon lit, je m'endors dans un profond sommeil sans rêve.

 Il y aura maintenant un chapitre bien plus souvent, puisque j'ai fait une petite réserve ce week-end. J'espère que vous aimez toujours ! Bisous - Sarah

Ce serait plus simple si je ne te détestais pas /Dramione/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant