Ce serait plus simple si je ne te détestais pas /Dramione/

Chapitre 39

 Tous les regards convergent vers moi. Viktor. Ron. Harry. Pansy.

 Les oiseaux continuent de chanter, certains élèves de ricaner, mais j'ai l'impression que le temps est comme suspendu. Au loin, on entend un bruit de sonnette suivit de cris. Mon regard se pose alors sur une plume d'oie abandonnée par terre avec de l'encre bleue qui a finie de dégouliner sur le sol. Je relève les yeux ; et ce qui m'a semblé une éternité n'a dû durer que quelques secondes.

 Tous les regards font l'allée et le retour entre moi et mon amant et je me sens oppressée. J'ai envie de me réfugier à la bibliothèque, de me cacher derrière un livre et de ne plus sortir avant sa fermeture. Je fais un pas en sa direction mais Drago m'attrape le poignet. Je déglutis, et, malgré moi, je commence à m'agiter.

 - Ne t'inquiète pas, me murmure-t-il.

 Plus facile à dire qu'à faire.

 Ron ne perd pas de temps et s'interpose entre Drago et moi et celui-ci doit me lâcher. Je lui jette un regard. Il semble agacé par le comportement de mon meilleur ami. Ce dernier s'époumone et je ne sais pas vraiment qui de nous il insulte. Harry me lance un dernier regard dépité avant de s'en aller.

 - Har...!

 Mais une autre voix plus posée et grave m'interpelle :

 - Miss Granger.

 Je me retourne pour voir le professeur Dumbledore qui me fixe derrière ses lunettes demi-lune et vêtu de sa longue cape bleue mille-et-une-nuit, accompagné du professeur McGonagal se tenant les bras croisés, ses lèvres formant une moue contrariée.

 - Vous devriez nous suivre, reprend-t-il.

 J'acquiesce lentement. C'est peut-être enfin la réponse à tous nos questionnements !

 - Vous aussi mister Malefoy.

 Je le regarde, mais il ne dit rien, se contentant de hausser les épaules.

 Nous les suivons tous les deux docilement dans les couloirs jusqu'au bureau du directeur de Poudlard. Rogue nous y attend avec un sourire pincé. Ses cheveux semblent plus gras qu'ordinaire et sa robe est sale. En voyant que je le détaille, il me lance un regard noir. Je ne peux m'empêcher un petit sourire.

 Nous entrons tous dans le bureau par l'escalier magique, après que Dumbledore est chuchoté : "Bulles baveuses" en guise de mot de passe. L'endroit semble remplis de surprises que je n'avais jamais vu avant. Il est à l'image de notre directeur : surprenant et captivant. J'ai le sentiment que je pourrais rester des heures ici que je ne connaîtrais pas encore tout. Drago parait plus enivré par le lieu que moi. Le bon vieux phénix ne repose plus sur ses plumes mais sur ses cendres quand nous entrons.

 - Bien, fait le logeur en s'éclaircissant la gorge, installez-vous où vous le souhaitez, j'ai quelque chose à vous raconter, et cela risque d'être long.

 - Ne devrions-nous pas leur effacer la mémoire tout de suite, monsieur ? Ils n'ont pas besoin de savoir de toute façon... propose le professeur Rogue de son ton si désagréable.

 Nous effacer la mémoire ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Je veux savoir ce qui m'arrive !

 - Ne croyiez-vous pas que ce n'est pas à vous de décider, Séverus, siffle la directrice de ma maison. A moins que vous vous croyiez si supérieur à son jugement ? Devons-nous vous rappelez que vous n'êtes pas le directeur ici...

 - Allons, allons... fait Dumbledore, en coupant la voix menaçante de MacGonagall. Quel exemple donnez-vous à nos chers élèves ?

 Il prend un air guilleret comme si tout ceci n'est qu'un jeu pour lui, alors que cela m'a l'air bien plus sérieux. Je suis contente qu'on ne nous efface pas la mémoire et je sens mon amant se décontracter à côté de moi.